Les marchés : 90 jours de plus
Le CAC 40 affiche une hausse de 0,71% ce soir, à 7 753 points (+5,1% sur l’année, hors dividendes). Ce mardi, les investisseurs avaient les yeux rivés sur les chiffres de l’inflation américaine. Tous prix confondus, elle ressort à 2,7% sur un an en juillet, identique à juin. Ce résultat conforte les anticipations de baisse des taux de la Fed en septembre et stimule pour le moment une hausse de 0,80% des principaux indices américains.
Sur le front commercial, Donald Trump a annoncé cette nuit une prolongation de 90 jours de la trêve avec la Chine, jusqu’au 10 novembre. Les surtaxes douanières restent inchangées (30% côté américain, 10% côté chinois), loin des niveaux punitifs du printemps. Les marchés ont salué la nouvelle, en particulier à Tokyo où le principal indice boursier a atteint un nouveau record historique. C’est à découvrir dans cette édition ! Bonne lecture.
Les valeurs : Sanofi, SMCP et Valneva
Sanofi
Le groupe pharmaceutique avance de +0,38% ce mardi, à 81,65€ après avoir annoncé l’arrêt temporaire de la distribution du Praluent sur le marché chinois, son traitement contre le cholestérol développé avec l’américain Regeneron. Cette suspension est liée à une forte hausse de la demande, qui a provoqué des tensions sur l’approvisionnement, en Chine comme dans d’autres pays. Le groupe n’a pas précisé la date de reprise, mais assure avoir investi pour augmenter ses capacités de production afin de répondre à une demande mondiale en plein essor depuis deux ans.
En attendant, les autorités chinoises disposent d’alternatives déjà inscrites sur leur liste de médicaments remboursés. Sanofi travaille avec les professionnels de santé locaux pour assurer une transition fluide. Cette décision place le laboratoire français dans la lignée d’autres groupes ayant récemment suspendu leurs livraisons en Chine, à l’image de l’américain Merck. Sur le marché, la réaction reste mesurée, les investisseurs saluent la perspective d’une montée en puissance de la production et considèrent cet arrêt comme un contretemps ponctuel plutôt qu’un signal d’alerte sur les perspectives à long terme. Depuis le début de l’année, le titre cède 9%.
SMCP
L’action SMCP gagne ce soir 5,99% à 6,37€, après un nouvel épisode dans son feuilleton capitalistique. Le groupe, maison-mère des marques de vêtements Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac, récupère 15,5% de son capital détenu jusqu’ici par une société luxembourgeoise en faillite, European Topsoho, elle-même liée à l’ancien actionnaire chinois Shandong Ruyi. Ce bloc d’actions, au cœur d’un conflit judiciaire depuis 2021, devrait désormais être saisi par les créanciers et potentiellement intégré à une offre de rachat. Cette clarification ouvre la voie à une recomposition de l’actionnariat, relançant les spéculations sur une OPA et sur l’arrivée d’un repreneur.
Les investisseurs saluent cette perspective alors que, depuis le début de l’année, le titre affiche une hausse de 75%. En parallèle, l’activité de SMCP est restée solide au premier semestre, ses ventes ont progressé de 3% avec un résultat opérationnel plus que doublé sur un an à 42,6 millions d’euros. Ces bons fondamentaux, combinés à la nouvelle fluidité du capital, nourrissent l’optimisme du marché quant à un possible rachat assorti d’une prime pour les actionnaires. Un dossier à surveiller !
Valneva
L’action Valneva bondit de 8,74% à 3,96€, portée par des résultats semestriels meilleurs que prévu et un bon calendrier clinique. Le chiffre d’affaires de la biotech a progressé de 38% sur un an, grâce à la bonne dynamique de ses vaccins phare contre l’encéphalite japonaise et le chikungunya. Ce dernier ayant vu ses ventes fortement augmenter après la levée des restrictions d’utilisation aux États-Unis et en Europe pour les personnes âgées.
Depuis janvier, le titre éligible au PEA-PME s’envole de 83%, soutenu par des annonces positives et des perspectives solides. Le marché attend désormais avec intérêt les résultats de phase III du vaccin contre la maladie de Lyme, codéveloppé avec Pfizer, ainsi que ceux du vaccin contre le virus Zika. Verdict en fin d’année. Si le vaccin contre la maladie de Lyme est approuvé, Valneva pourrait toucher jusqu’à 143 millions de dollars de paiements liés au lancement, des redevances sur les ventes allant jusqu’à 22%, ainsi que 100 millions de dollars supplémentaires en fonction des ventes cumulées.
La recommandation du jour : Un été sous tension...
... pour les matières premières !
Les tensions s’accumulent sur les matières premières. Nous avons pris une décision importante ces derniers jours pour les milliers d’investisseurs qui nous confient leur épargne. La baisse du dollar et le ralentissement économique mondial devraient avoir de lourdes conséquences dans les mois à venir, notamment sur le pétrole. On vous explique tout dans cet article en libre accès.
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Le placement du mardi : Nouveau record !
La Bourse de Tokyo a atteint un nouveau record cette nuit, dopée par la prolongation de la trêve douanière entre Washington et Pékin. Le Nikkei 225 a bondi de 2,15% pour clôturer à 42 718 points, après un plus haut historique près des 43 000. Donald Trump a en effet prolongé de 90 jours l’accord conclu en mai avec la Chine, évitant une nouvelle escalade commerciale.
Les investisseurs y voient un signal d’apaisement, renforcé par les spéculations sur une baisse prochaine des taux américains. Sur l’année, l’indice japonais affiche désormais +7,1%, une progression comparable aux grandes places occidentales. L’accord de fin juillet avec Washington, réduisant les taxes sur les produits japonais à 15%, a particulièrement soulagé le secteur automobile.
Bank of America, tout en relevant son objectif de cours à 43 000 points pour fin 2025, prévient toutefois que le potentiel de hausse semble désormais limité. Un avertissement qui ne refroidit pas encore Tokyo, euphorique à l’idée de rester relativement à l’abri de la guerre commerciale. Du moins… pour le moment.
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Le monde d'après : La stabilité suisse
La Suisse encaisse un sacré choc commercial. De retour de Washington les mains vides, le gouvernement helvétique n’a pas obtenu la levée des droits de douane américains de 39% sur ses exportations. Pourtant, la Bourse suisse reste imperturbable et les prévisions de croissance ne fléchissent que marginalement. L’excédent commercial avec les États-Unis (environ 41 milliards d’euros en 2024) est dominé à 50% par les exportations pharmaceutiques.
L’or, dont les ventes ont bondi lors des récentes périodes de tensions, a finalement été exempté de taxes par Trump (21% des exportations suisses vers les États-Unis). L’ouverture totale du marché suisse aux produits industriels étrangers depuis janvier 2024 n’a pas convaincu Washington, uniquement focalisé sur la réduction de son déficit commercial avec Berne. 99,3% des exportations américaines entrent sans droits de douane dans le pays.
Côté marché, la stabilité de l’indice boursier suisse, le SMI, s’explique en grande partie par la hausse de valeurs peu exposées aux États-Unis (Holcim, Partners Group, Swiss Life), qui compense le repli de titres plus vulnérables. Autre facteur, de nombreuses multinationales suisses produisent directement sur le marché américain ou européen, réduisant l’impact tarifaire. Le positionnement sur des produits à forte valeur ajoutée limite également la sensibilité à la hausse des taxes. Les économistes tablent toujours sur une croissance suisse de 1,4% en 2025, supérieure à celle de la zone euro.
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Demain à la Une : En attendant jeudi...
Ce mercredi s’annonce comme une séance de transition. Transition entre les actus fortes d’aujourd’hui (guerre commerciale et inflation US) et celles de jeudi (PIB européen et prix à la production US). Une seule actu économique majeure sera au programme demain : l’inflation allemande. Le marché s’attend à ce qu’elle ressorte à 2% sur un an en juillet, comme en juin. Sur le CAC 40, les acheteurs devraient viser les 7 800 et 7 865 points dans les prochaines séances. Et les vendeurs, les 7 725 et 7 660. À suivre !
Le lexique : Le MSCI Switzerland
Le MSCI Switzerland est un indice boursier qui mesure la performance des grandes et moyennes capitalisations suisses. Il reflète environ 85% de la capitalisation boursière du marché actions suisse et est conçu pour offrir une représentation fidèle et diversifiée de l’économie du pays, dominée par les secteurs de la santé, des biens de consommation de luxe et des services financiers. Utilisé comme référence par les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs, il sert de base à de nombreux produits financiers, notamment des ETF, afin de suivre ou répliquer la performance globale du marché suisse.
