Les marchés : Cap sur les 8 000 ?
À Paris, les investisseurs oscillent entre espoir diplomatique et prudence. L’annonce de Trump d’organiser une rencontre entre Zelensky et Poutine sous deux semaines dope l’optimisme des marchés. Le CAC 40 gagne 1,21% à 7 979 points ce soir, et se rapproche du seuil symbolique des 8 000 qu’il n’a plus atteint depuis fin mars. Hors dividendes, l’indice français signe désormais une hausse de 8% depuis le 1er janvier. L’indice CAC 40 GR (dividendes réinvestis, voir lexique) gagne 11% et frôle son plus haut niveau historique.
La perspective d’un possible cessez-le-feu en Ukraine a toutefois un revers. Nous vous en parlions hier, les valeurs du secteur de la défense varient en ce moment au gré des négociations géopolitiques. Après +1,36% hier, Thales cède 4,1% aujourd’hui. -3,1% pour Dassault Aviation et -4,6% pour l’allemand Rheinmetall. À l’inverse, l’automobile profite de l’accalmie géopolitique, Forvia (+4,2%), Valeo (+3,9%), Renault et Stellantis (+3,2%) ressortent en forte hausse, tout comme ArcelorMittal (+2,5%).
Le luxe porte aussi la cote parisienne. Kering bondit de 3%, Hermès de 2,9% et LVMH de 1,6%. Des gains soutenus par l’idée qu’un apaisement du conflit ukrainien pourrait relancer la consommation et alléger la facture énergétique du Vieux Continent. Mais pour l’heure, aucun accord n’a été conclu, seule la perspective de la rencontre Zelensky-Poutine nourrit l’espoir d’une trêve. Autant dire que la hausse actuelle est particulièrement fragile…
Le scénario optimiste d’une trêve ouvrirait la voie à un colossal chantier de reconstruction, estimé par la Banque mondiale à plus de 500 milliards d’euros sur dix ans. Il pourrait d’ailleurs réduire l’écart de valorisation entre actions européennes et américaines. Reste à savoir si Washington confortera cette euphorie naissante. Les investisseurs attendent le discours de Jerome Powell à Jackson Hole vendredi, et espèrent que le banquier central précisera si la Fed est prête à enclencher une baisse des taux dès septembre.
Les valeurs : Vinci, Aéroports de Paris et Biomérieux
Vinci
Le titre Vinci progresse de 0,78% à 129€, porté par l’annonce d’un nouveau contrat en Australie. Sa filiale locale Seymour Whyte a été choisie pour moderniser un tronçon d’autoroute près de Melbourne. Le projet, d’un montant d’environ 450 millions d’euros prévoit l’ajout d’une voie supplémentaire dans chaque sens, la création d’une voie dédiée aux bus, de nouvelles infrastructures partagées ainsi que des aménagements pour limiter les nuisances sonores. La livraison est prévue à l’horizon 2028. Depuis le début de l’année, le titre affiche une hausse de 29%. Il figure dans notre sélection de valeurs défensives de long terme, à retrouver ici.
Aéroports de Paris
Le Groupe ADP gagne 2,05% à 124,40€ après avoir publié son trafic de juillet. Ses aéroports ont accueilli 36,3 millions de passagers, soit une hausse de 1,4% sur un an. Sur Paris, la progression atteint 3,5% avec 10,2 millions de voyageurs, portée notamment par Orly (+5,5 %).
La croissance globale reste toutefois pénalisée par l’aéroport de New Delhi (-8,9%), affecté par une réduction temporaire des vols d’Air India et des travaux sur une piste, avec des perturbations attendues jusqu’en octobre. Depuis janvier, le trafic mondial d’ADP progresse de 4,5%, ce qui permet au groupe de rester en ligne avec ses objectifs annuels de croissance. Le titre progresse de 11% en 2025.
Biomérieux
Le spécialiste du diagnostic médical annonce que son test Biofir, lancé aux États-Unis en 2024, peut désormais être utilisé avec un prélèvement nasal plus simple et moins invasif. Cette nouvelle méthode, validée par l’autorité sanitaire américaine, améliore le confort du patient tout en garantissant une fiabilité équivalente aux prélèvements traditionnels.
Le test, capable d’identifier en 15 minutes plusieurs virus et bactéries responsables d’infections respiratoires et de maux de gorge, peut désormais être réalisé en dehors de laboratoires spécialisés. Éligible au PEA-PME, Biomérieux gagne 23% depuis janvier, mais recule légèrement de 0,24% à 126,90€ ce mardi.
La recommandation du jour : Pendant la canicule, cap sur la Scandinavie !
Alors que l’Europe suffoque sous un été caniculaire, certains portefeuilles trouvent un peu de fraîcheur… au nord de l’Europe. Les marchés scandinaves, dopés par la baisse des taux, des valorisations redevenues attractives et la présence de champions mondiaux, regorgent d’opportunités pour dynamiser et diversifier son épargne. C’est à découvrir dans cet article en libre accès, consacré à un fonds qui, en dix ans, a délivré une performance annuelle moyenne de 8,7%*.
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Le placement du mardi : UBS vise 3 700$ sur l'or
L’or reste l’actif star de 2025. Depuis janvier, son cours bondit de 27%, dépassant les indices boursiers, les obligations et même le Bitcoin. La banque suisse UBS, qui le voit déjà installé au sommet du classement des performances annuelles, table désormais sur une once à 3 700$ d’ici l’été 2026 (soit une hausse supplémentaire de 11%).
Après un épisode d’incertitude lié à une rumeur de surtaxes américaines sur certains lingots (vite démentie par Donald Trump), l’or s’échange aujourd’hui autour de 3 330$ à Londres. UBS maintient son objectif de 3 500$ fin 2025, mais vise désormais 3 600$ fin mars 2026 et 3 700$ fin juin.
Les raisons avancées par la banque tiennent à un cocktail explosif. Inflation persistante aux États-Unis, ralentissement de la croissance qui devrait pousser la Fed à baisser ses taux, et recul du dollar face aux principales devises internationales. À cela s’ajoutent les incertitudes géopolitiques et financières, de la dédollarisation des pays émergents aux débats sur l’indépendance de la Réserve fédérale, en passant par la fragilité budgétaire américaine.
De quoi conforter les investisseurs en quête de valeurs refuges. Le World Gold Council souligne déjà des flux vers les ETF adossés à l’or au plus haut depuis 2010. Une tendance qui pourrait s’amplifier à l’approche des élections de mi-mandat aux États-Unis, prévues en novembre 2026.
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Le monde d'après : Intel s'envole de 8%
Intel retrouve un peu d’air grâce à Softbank et à Washington. Le conglomérat japonais a annoncé l’acquisition de 2 milliards de dollars d’actions du fabricant américain de semi-conducteurs, faisant bondir le titre de plus de 8% en Bourse. Softbank, déjà actionnaire de Nvidia, TSMC et propriétaire d’Arm, confirme avec ce mouvement sa stratégie d’accumulation d’actifs stratégiques dans les semi-conducteurs, cœur de la bataille technologique mondiale.
Bloomberg révèle par ailleurs que les États-Unis envisagent de prendre 10% du capital d'Intel. Washington devrait transformer des aides déjà promises à Intel dans le cadre du plan américain pour les semi-conducteurs. Cela n’apporterait pas forcément de nouveaux fonds frais à l’entreprise, mais permettrait aux États-Unis de renforcer leur contrôle stratégique sur ce secteur clé. Cette double annonce survient alors qu’Intel traverse une phase délicate.
En cinq ans, le titre a perdu plus de 50% de sa valeur. Le géant américain a raté plusieurs virages clés : les puces pour smartphones, puis celles pour l’intelligence artificielle, laissant le champ libre à Nvidia, AMD et au géant taïwanais TSMC. Intel a récemment annoncé un plan social massif, prévoyant la suppression de 15% de ses effectifs, soit environ 15 500 postes d’ici fin 2024. Les bureaux d’analyse estiment que l’avenir du groupe pourrait passer par une scission de ses entités de conception de puces et de fonderie. Affaire à suivre !
Demain à la Une : Deux actus au programme
Comme ces derniers jours, le programme de demain est assez léger. Seulement deux actus économiques devraient animer les échanges : l’inflation de la zone euro et le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed. Côté européen, il s’agit d’une nouvelle estimation pour le mois de juillet. L’inflation est attendue à 2,3% sur un an, identique à celle de juin. Côté américain, les “minutes” pourraient fournir quelques précisions sur les intentions de la Fed pour sa réunion de septembre. Nous vous en parlons souvent, les anticipations de baisse de taux américains ont récemment alimenté l’essentiel de la hausse à Wall Street et poussé les indices américains vers de nouveaux records.
Le lexique : Le CAC 40 GR
Le CAC 40 GR (Gross Return) est une version du CAC 40 qui intègre les dividendes réinvestis. Contrairement à l’indice classique, il reflète la performance globale d’un investisseur qui conserve ses actions et réinvestit automatiquement ses dividendes. C’est donc un indicateur plus fidèle de la performance réelle du marché parisien sur le long terme. En hausse de 11% depuis le début de l’année, contre +8% pour l’indice classique, le CAC 40 GR cote environ à 25 600 points ce mardi. Il est comparable à l’indice allemand DAX 40, car tous deux tiennent compte des dividendes réinvestis.