Les marchés : Le marché attend Powell
Le CAC 40 n’aura pas tenu les 8 000 points bien longtemps. Après un bref passage au-dessus de ce seuil symbolique hier, l’indice français recule de 0,44% ce jeudi, à 7 938 points. La prudence domine à nouveau les échanges, les investisseurs attendent le discours de Jerome Powell demain, lors du symposium de Jackson Hole, grand-messe des banquiers centraux.
Le compte-rendu de la Fed publié hier soir rappelle que l’inflation reste la principale obsession de la Banque centrale américaine. De quoi entretenir les doutes sur le calendrier de futures baisses de taux. En attendant, l’Europe affiche un petit rayon de soleil : les indices d’activité économique PMI montrent une activité en accélération en août, à un plus haut de quinze mois.
Côté valeurs, Safran tire son épingle du jeu (+1,1%) grâce à un relèvement de recommandation. En revanche, L’Oréal recule de 1,2%, entraîné par la faiblesse de ses concurrents américains, on en reparle dans la suite de l’édition. Outre-Atlantique, Walmart a publié d’excellents résultats avec un bénéfice net en hausse de 56%. Le groupe a relevé ses prévisions annuelles mais le marché, extrêmement exigeant, attendait mieux du géant de la grande distribution. Son titre perd 4,5% dans les premiers échanges mais préserve 8,5% de gain depuis le début de l’année.
Les valeurs : Safran, L'Oréal et Ose Immunotherapeutics
Safran
Safran s’offre la première place du CAC 40 ce soir, en hausse de 1,14% à 292,50€. Le motoriste aéronautique affiche déjà une progression spectaculaire de 37% depuis janvier, confirmant son statut de valeur star de la cote parisienne. L’action est portée par le relèvement de recommandation de la banque Bernstein, qui conseille désormais d’acheter le titre et de viser un cours ambitieux à 370€, soit encore 26% de potentiel de hausse.
Bernstein souligne la solidité de la dynamique commerciale de Safran, soutenue par le vieillissement des flottes et la pénurie d’avions neufs, tandis que les moteurs Leap commencent à générer des revenus croissants. La défense et le redressement des activités d’équipements intérieurs viennent compléter ce tableau prometteur. Avec un tel cumul de moteurs de croissance, Safran confirme son potentiel sur le moyen et le long terme.
L'Oréal
L’Oréal recule légèrement ce soir (-1,48% à 400,70€), dans le sillage de publications décevantes chez ses concurrents américains Coty et Estée Lauder. Les deux groupes ont présenté des résultats faibles et des perspectives prudentes, en particulier aux États-Unis et en Chine, ce qui rappelle que le secteur de la beauté reste soumis à des vents contraires. Ces annonces pèsent temporairement sur le moral des investisseurs, malgré le parcours solide de L’Oréal depuis janvier, le titre affichant 17% de hausse depuis le début de l’année.
Le groupe français compte accélérer sa croissance au second semestre grâce à de nouveaux lancements de produits, là où ses rivaux peinent. Les bureaux d’analyse, dont ceux d’UBS et HSBC, attendent une progression d’environ 5% sur la période. Mais le marché reste prudent, l’industrie devient plus imprévisible, la concurrence s’intensifie et les déstockages des distributeurs créent des à-coups. Le potentiel immédiat du titre semble donc limité, même si L’Oréal conserve un avantage compétitif net dans son secteur. Découvrez ici notre analyse et objectif sur le titre.
Ose Immunotherapeutics
L’action OSE Immunotherapeutics recule ce soir de 1,70% à 6,35€, portant son repli à 12% depuis le début de l’année. La biotech éligible au PEA-PME a annoncé la nomination de Thomas Gidoin comme nouveau directeur financier. Avec plus de quinze ans d’expérience en financement et stratégie d’entreprises dans le secteur des biotechs, notamment chez GenSight Biologics et DBV Technologies, Thomas Gidoin apporte une solide expertise internationale. Son arrivée vise à renforcer la gouvernance et à soutenir les futures étapes de développement d’OSE, même si le marché reste prudent dans l’attente de nouvelles avancées cliniques ou partenariales.
La recommandation du jour : Wall Street dans votre assurance-vie
Malgré une petite baisse ces derniers jours, les indices américains continuent de faire la course en tête. Le S&P 500 et le Nasdaq ont récemment battu de nouveaux records historiques, portés par les bons résultats trimestriels des grandes entreprises US et les espoirs de baisse de taux en septembre. Les poids lourds de la tech ont rassuré les marchés avec des bénéfices supérieurs aux attentes et des perspectives de croissance solides, alimentant l'appétit des investisseurs. Désormais, le S&P et le Nasdaq gagnent respectivement 8,6% et 10,5% depuis le début de l’année.
Dans ce contexte, de plus en plus d’épargnants français cherchent à profiter de cette dynamique américaine via leur contrat d’assurance-vie. Grâce aux unités de compte, il est possible d’accéder à des fonds indiciels ou des ETF répliquant la performance du S&P 500 ou du Nasdaq, tout en bénéficiant du cadre fiscal très avantageux de l’assurance-vie. Cette combinaison séduit de plus en plus, notamment dans une optique de diversification à long terme. Mais gare au taux de change qui peut jouer en défaveur de l’épargnant français !
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Le monde d'après : L'accord USA-UE est prêt
C’est un tournant pour le commerce transatlantique. Washington et Bruxelles ont officialisé leur accord commercial du 27 juillet en Écosse. Les États-Unis plafonneront désormais à 15% les droits de douane sur la plupart des exportations européennes, notamment les voitures, médicaments et semi-conducteurs, contre une suppression totale des taxes sur les produits manufacturés américains.
L’Union européenne s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie, 40 milliards de dollars de puces IA et va investir 600 milliards dans le pays d’ici 2028. Tout en ouvrant davantage son marché aux produits agricoles et maritimes américains… En retour, Washington ramènera ses taxes automobiles de 27,5% à 15% une fois la législation européenne adoptée. Autant dire que l’accord est totalement déséquilibré et à l’avantage exclusif de Washington qui a imposé toutes ses conditions.
Demain à la Une : Jackson Hole
Demain matin, l’Allemagne publiera la croissance de son PIB au deuxième trimestre, tandis que le Royaume-Uni rendra compte des ventes au détail de juillet, deux données susceptibles d’influer sur les anticipations de croissance et la confiance des marchés actions à court terme. Nous vous en parlions ces derniers jours, le temps fort de la séance aura lieu à 16h, avec le discours de Jerome Powell à Jackson Hole. Comme à chacune de ses prises de parole, les investisseurs espèrent qu’il fournira des indices sur le calendrier et l’ampleur des prochaines baisses de taux américains.
Le lexique : L'ETF S&P 500 Hedged
Derrière ce nom barbare se cache un outil très intéressant en ce moment. Un ETF S&P 500 couvert contre le risque de change (ou “hedged” en anglais) est un fonds indiciel coté en Bourse qui réplique la performance de l’indice américain S&P 500, tout en neutralisant les fluctuations du taux de change entre le dollar et l’euro.
Il permet ainsi à un investisseur européen de s’exposer aux actions américaines sans subir l’impact des variations de change. Si le S&P 500 monte de 5%, l’ETF S&P 500 couvert contre le risque de change progresse aussi de 5%, indépendamment de l’évolution du taux de change euro-dollar. Inversement, si le S&P baisse de 5%, l’ETF cède 5%.
