Les marchés : Powell rassure !
La Bourse de Paris termine la semaine sur une note positive. Le CAC 40 gagne 0,40% ce vendredi et vient à nouveau flirter avec les 8 000 points. Sur la semaine, l’indice parisien progresse de 0,6%, enchaînant ainsi un troisième gain hebdomadaire consécutif. La séance a toutefois manqué d’entrain. Les investisseurs attendaient avec impatience le discours de Jerome Powell à Jackson Hole, qui constituait le véritable rendez-vous du jour.
Et le patron de la Fed n’a pas déçu. Il a entrouvert la porte à une baisse des taux dès la réunion du 17 septembre, rappelant que la trajectoire de la politique monétaire dépendra avant tout des prochaines données d’emploi et d’inflation. Le message a suffi à relancer l’appétit pour le risque. À Wall Street, les indices américains progressent de 2%, portés par le rebond des valeurs technologiques. Tesla s’envole de plus de 5%, entraînant l’ensemble du compartiment des valeurs de croissance.
Après une séquence chahutée ces derniers jours, le marché semble donc reprendre confiance. La probabilité d’une baisse des taux dès septembre est désormais estimée à près de 90%, contre 75% avant l’intervention de Powell. De quoi redonner un peu d’air aux investisseurs, même si le verdict dépendra encore des prochaines statistiques. Pour l’instant, la Bourse profite de ce bol d’oxygène et clôture la semaine le sourire aux lèvres.
Les valeurs : Air Liquide, le secteur de la santé et Worldline
Airbus
Air Liquide a annoncé ce matin le rachat de DIG Airgas, un producteur sud-coréen de gaz industriels, pour 2,85 milliards d’euros. L’opération, la plus importante du groupe français depuis dix ans, traduit son ambition de s’imposer sur un marché coréen en plein essor. Le prix payé, équivalent à 20 fois l’EBITDA de la cible (voir lexique), peut sembler élevé. Mais le carnet de commandes de DIG Airgas, ses 60 usines et les synergies promises abaissent ce ratio à des niveaux jugés raisonnables par les bureaux d’études. Le titre Air Liquide est resté stable en Bourse après l’annonce (-0,10% à 183,12€).
Fondée en 1979, DIG Airgas fournit des gaz ultra-purs à l’industrie électronique et aux semi-conducteurs. Un secteur clé en Corée du Sud, quatrième marché mondial des gaz industriels et moteur de l’innovation. Avec la transition énergétique, la biopharmacie et surtout l’explosion de la demande en semi-conducteurs dopée par l’intelligence artificielle, la consommation de gaz devrait croître de près de 9% par an. Air Liquide estime que le marché coréen pourrait doubler d’ici 2035. En s’offrant DIG Airgas, le groupe français joue donc gros : un pari risqué sur le prix, mais lourd de promesses sur l’avenir. L’action Air Liquide gagne près de 19% depuis le début de l’année.
le secteur de la santé
Après des mois d’incertitude, les stratégistes de Deutsche Bank jugent que le moment est venu de se repositionner sur le secteur européen de la santé. La banque allemande vient de relever sa recommandation sectorielle, passant de « vendre » à « acheter ». Cette inflexion s’explique par l’accord scellé entre Washington et Bruxelles : les médicaments européens importés aux États-Unis ne seront taxés qu’à 15%, loin des surtaxes de 200% à 250% brandies par Donald Trump.
Une clarification saluée par les marchés, même si elle n’a pas encore déclenché de rebond spectaculaire. Deutsche Bank souligne que la pharmacie reste le premier poste d’exportations de l’UE vers les États-Unis et qu’elle affiche une décote de 13% par rapport à sa moyenne de valorisation sur dix ans. Avec une progression attendue des bénéfices par action de 7% cette année, le secteur offrirait selon la banque un potentiel de hausse intéressant. UBS avait déjà avancé une analyse similaire, insistant sur l’effet de clarification qu’apportent ces droits de douane plus modérés que prévu.
Reste une incertitude pour les groupes suisses, Roche, Novartis, Sandoz, qui représentent plus d’un tiers du secteur coté en Europe. Leurs produits pharmaceutiques échappent pour l’heure aux surtaxes américaines de 39%, sans garantie que cela perdure. Malgré des déconvenues, notamment chez Novo Nordisk et Sanofi, les bureaux d’études multiplient désormais les recommandations à l’achat, misant sur un retour en grâce d’un secteur qui a sous-performé depuis le début de l’année. Ce soir, Sanofi gagne 0,15% à 87,34€ (-2,5% depuis janvier).
Worldline
L’action Worldline reprend 3,12% ce soir à 3,10€, mais elle affiche toujours une chute de 62% depuis janvier. L’agence de notation S&P Global Ratings a dégradé les notes de court et de long terme du spécialiste français des paiements, tout en maintenant une perspective négative. Elle anticipe un recul du chiffre d’affaires et une rentabilité sous pression en 2025. Worldline souligne toutefois que cette décision n’affecte ni ses financements actuels, ni leurs échéances, ni le coût de sa dette, rappelant que ses besoins de refinancement jusqu’en 2026 sont déjà couverts.
La société a donc réussi à rassurer temporairement le marché. Elle reste soutenue par l’évaluation positive de sa liquidité, jugée exceptionnelle par S&P. En parallèle, JPMorgan a réduit son objectif de cours à 3,45€ (contre 5,50€ auparavant), évoquant une décote justifiée face à Nexi (l’un de ses concurrents français) et des doutes persistants sur son redressement. Worldline présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 6 novembre. C’est un rendez-vous clé pour restaurer la confiance du marché.
La recommandation du jour : 2 solutions d'investissement
Vous avez été nombreux à participer à notre sondage d’hier soir, merci à tous ! Une tendance nette s’en dégage. Les actions américaines représentent une part relativement faible de vos portefeuilles. Dans ce contexte, deux véhicules ressortent comme options d’investissement à la fois simples et efficaces : l’ETF Amundi CAC 40 et l’ETF Amundi Euro Stoxx 50. Ces supports répliquent fidèlement les deux indices phares CAC 40 pour l’exposition aux grandes capitalisations françaises, et Euro Stoxx 50 pour une diversification immédiate sur les leaders de la zone euro.
Leur intérêt principal tient à la simplicité (une ligne en portefeuille), à leurs faibles frais par rapport à la gestion active, et à une diversification instantanée sur des dizaines de sociétés, secteurs et modèles économiques. Pour les épargnants souhaitant bâtir un cœur de portefeuille européen, l’allocation conjointe de ces deux ETF permet d’équilibrer exposition domestique et dimension européenne, tout en conservant une transparence quotidienne sur la composition et les risques.
À long terme, une épargne régulière sur ces fonds indiciels peut lisser la volatilité des marchés et ancrer une stratégie patiente, centrée sur la croissance des grandes entreprises de la zone euro. Pour rappel, comme tout investissement en actions, ces produits comportent un risque de perte en capital et leur valeur peut fluctuer à court terme. Une allocation cohérente avec l’horizon de placement et le profil de risque de chaque investisseur demeure indispensable.
Depuis le début de l’année, le CAC 40 progresse de 8% et l’Euro Stoxx de 13%, hors dividendes.
Les ETF CAC 40 et l’Euro Stoxx 50 d’Amundi sont éligibles à notre assurance-vie Meilleurtaux Liberté Vie.
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Demain à la Une : Les résultats de Nvidia
La semaine prochaine sera riche en nouvelles données. Les investisseurs attendent les commandes américaines de biens durables, une nouvelle estimation de la croissance en France et aux États-Unis, l’inflation allemande et le PCE Core, autrement dit la mesure d'inflation préférée de la Fed. Nvidia publiera ses résultats semestriels mercredi soir, après la clôture. Le géant des semi-conducteurs, valorisé plus de 4 300 milliards de dollars, cristallise à lui seul l’optimisme et les inquiétudes autour du secteur technologique.
À ces considérations financières s’ajoute la géopolitique. Les valeurs du secteur de la défense, en repli récent, pâtissent des négociations de paix autour du conflit en Ukraine. Les prochaines séances seront importantes pour le secteur, à l’approche d’une possible rencontre Trump-Poutine-Zelensky. La volatilité devrait rester forte à court terme sur l’ensemble du compartiment. Sur le moyen et le long terme, les actions de la défense devraient continuer de profiter de la forte hausse des budgets militaires, au niveau mondial.
Le lexique : L’EBITDA
L’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization), ou excédent brut d’exploitation en français, est un indicateur financier qui mesure la performance opérationnelle d’une entreprise. Il correspond au résultat généré uniquement par l’activité courante, avant la prise en compte des charges financières, des impôts et des amortissements. Il permet ainsi d’évaluer la rentabilité opérationnelle et la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie grâce à son activité, indépendamment de sa structure financière et de sa politique d’investissement.