Mardi 26 août

Les marchés : Crise politique

La Bourse de Paris traverse une zone de turbulences. Ce mardi, le CAC 40 décroche de 1,70% à 7 710 points, après avoir perdu jusqu’à 2,2% en séance. Hier, l’indice cédait déjà 1,59%. L’ambiance est lourde, avec les tensions grandissantes entre Donald Trump et la Fed d’une part, et la crise politique en France d’autre part. Trump tente de virer Lisa Cook, l’une des gouverneurs de la Réserve fédérale, pour faute grave. Un bras de fer qui interroge sur l’indépendance de la Banque centrale américaine…

À Paris, les investisseurs n’ont d’yeux que pour l’annonce de François Bayrou. Le Premier ministre soumettra son gouvernement à un vote de confiance dans deux semaines. C’est un scrutin à haut risque, puisque les principales forces d’opposition ont déjà annoncé qu’elles refuseraient d’accorder leur soutien. Ce scénario ravive la crainte d’un blocage institutionnel en France, qui viendrait compliquer encore la gestion d’une trajectoire budgétaire sous haute tension. On en reparle dans la suite de l’édition, avec nos solutions d’investissement adaptées à cette période de troubles.

Les investisseurs sanctionnent logiquement les secteurs les plus exposés à la dépense publique. Les banques, les services aux collectivités, les infrastructures et les concessionnaires figurent parmi les plus fortes baisses du SBF 120 ce soir. Leur valorisation souffre de l’incertitude réglementaire et budgétaire. Pour les entreprises dépendantes de l’État, le tunnel risque d’être long avant la sortie de crise... Tant que la France n’apporte pas de visibilité politique, les marchés ne devraient pas lui offrir de répit.


Les valeurs : Les valeurs bancaires, les concessionaires et Viridien

Les valeurs bancaires

Le spectre d’une chute du gouvernement Bayrou fait trembler la place parisienne. L’annonce du Premier ministre de soumettre son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre a provoqué une forte baisse du compartiment bancaire. BNP Paribas (-4,2%), Crédit Agricole (-5,4%) et Société Générale (-6,8%) figurent ce soir parmi les plus fortes baisses du CAC 40.

La perspective d’une censure, déjà alimentée par le refus annoncé des principales oppositions de soutenir l’exécutif, a ravivé les inquiétudes sur la trajectoire budgétaire française. Avec un déficit à 5,8% du PIB et une procédure européenne pour déficit excessif, Paris reste sous surveillance. Résultat, l’écart de taux entre la France et l’Allemagne à 10 ans a bondi à 77 points de base, signe d’un regain de défiance vis-à-vis de la dette hexagonale. En général, on considère le seuil de 80 points d’écart comme critique.

Pour les investisseurs, il y a un lien direct entre la santé souveraine et celle des banques, même si les établissements tricolores sont aujourd’hui très diversifiés et peu exposés à la dette française. À court terme, la nervosité domine mais l’impact concret sur les bilans bancaires reste limité. Comme souvent à Paris, la politique dicte la tendance. Et cette fois, ce sont les banques qui paient l’addition.


Les concessionaires

L’instabilité politique française frappe aussi de plein fouet le secteur des concessionnaires et des prestataires de services publics. Derichebourg (-3,3%), Elior (-3,9%), Spie (-5,2%), Vinci (-5,8%) et Eiffage (-7,8%) sont lourdement sanctionnés par le vote de confiance annoncé par Bayrou. Le marché redoute des gels d’investissements, des reports d’appels d’offres et, surtout, un retour de taxes sur les infrastructures, déjà expérimentées en 2024.

Les entreprises les plus exposées aux contrats publics, comme Elior ou Derichebourg, pourraient être les premières victimes du plan d’économies prévu en 2026. Les investisseurs n’ont pas attendu pour sanctionner : le secteur, fortement dépendant à la dépense publique, s’affiche désormais comme l’une des principales victimes collatérales du choc politique français.


Viridien

L’action éligible au PEA-PME gagne 0,73% ce lundi à 55€, ce qui porte sa hausse à 8% depuis le début de l’année. Le fournisseur de solutions géophysiques a annoncé un nouveau contrat important avec le géant chinois de l’énergie Sinopec, pour la livraison d’un système d’équipements destinés à cartographier le sous-sol. Ce matériel est actuellement utilisé au Mexique, dans une vaste étude couvrant près de 3 000 km².

Grâce à ses outils, Viridien affirme pouvoir fournir des données précises, même dans des terrains difficiles comme les marécages ou les zones inondées. Ce contrat illustre la confiance d’acteurs internationaux dans ses solutions et conforte sa place sur le marché. Du point de vue boursier, l’annonce confirme l’attrait pour le titre et soutient la dynamique positive des derniers mois.


Le monde d'après : L'avenir reste à inventer

Apple, maître incontesté de la disruption technologique, traverse une phase de doute. Les consommateurs ne s’extasient plus comme à l’époque des premiers iPod et iPhone. Les achats se font désormais par nécessité ou fidélité, plutôt que par passion. La croissance stagne, les profits s’effritent légèrement, et l’innovation peine à séduire.

Pourtant, l’action Apple conserve un statut unique. Valeur refuge technologique, présente dans la majorité des portefeuilles institutionnels et ETF mondiaux, la firme bénéficie d’une trésorerie colossale, d’une marque forte et d’une base d’utilisateurs fidèles. Ces atouts en font une valeur de long terme incontournable, malgré un repli de 9% depuis le début de l’année.

Un rebond est bien sûr possible ! À court terme, la marque prépare des mises à jour attendues (iPhone Air, nouvelles Apple Watch, AirPods Pro avec capteur cardiaque, Apple Health+ basé sur l’IA). Mais les investisseurs scrutent surtout les prochaines ruptures technologiques : iPhone pliable, lunettes intelligentes, iPad / Mac hybride. Autant de paris qui pourraient relancer la croissance et réenchanter les consommateurs.

En attendant, notre conviction reste claire. Apple est un titre stratégique à détenir en portefeuille, sur le long terme. Entre sa puissance financière, son écosystème verrouillé et les promesses de l’IA, la firme de Cupertino conserve toutes les cartes pour surprendre encore le marché.


Demain à la Une : Nvidia et la crise politique

Demain, les investisseurs attendront avec impatience le rapport semestriel de Nvidia. Nous vous en parlions ces derniers jours, il concentrera toute l’attention du marché. Publié après la clôture, son impact ne se fera ressentir en Bourse qu’à partir de jeudi matin. En France, les investisseurs devraient continuer de digérer la crise politique en cours, suite aux annonces de Bayrou. Après la baisse d’aujourd’hui, les cartes sont rebattues. Les vendeurs devraient viser à court terme les 7 660 et 7 575 points sur le CAC 40. Et les acheteurs, les 7 800 et 7 865.


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