Mercredi 27 août

Les marchés : Un petit rebond avant Nvidia

La place parisienne peine à reprendre son souffle. Après deux séances de lourdes pertes, le CAC 40 rebondit timidement de 0,44% ce mercredi, à 7 744 points. Mais l’indice reste groggy, lesté par l’incertitude politique en France et les craintes d’un renversement du gouvernement Bayrou lors du vote de confiance du 8 septembre. Cette fragilité nourrit les inquiétudes sur le déficit public et pèse sur les actifs français.

Dans ce climat instable, les opérateurs tournent leur regard vers Nvidia, qui publiera ce soir ses résultats. Symbole de l’essor de l’intelligence artificielle, le groupe américain est devenu, selon les bureaux d’études, le cœur battant du marché. Mais la moindre déception pourrait provoquer une onde de choc bien au-delà de son seul titre.

En attendant, le luxe résiste. LVMH (+3,2%), Hermès (+2,3%) et Kering (+1,8%) progressent, à rebours de Veolia (-1,1%) sanctionné par un avis défavorable de Morgan Stanley. Hors indice, Sodexo chute de 2,7%, Jefferies anticipant une croissance en berne. Entre turbulences politiques et suspense technologique, la Bourse de Paris avance, vacillante, sur un fil.


Les valeurs : LVMH, Bouygues et Inventiva

LVMH

Le numéro un mondial du luxe se distingue ce mercredi à la Bourse de Paris, en tête du CAC avec une hausse de 3,24% à 502€, alors que l’indice français peine encore à digérer le choc politique provoqué par l’annonce du vote de confiance du gouvernement Bayrou. Le luxe fait figure de refuge. Peu exposés au marché français (moins de 10 % des ventes pour LVMH), ces groupes apparaissent comme relativement protégés des incertitudes budgétaires et fiscales nationales. Mieux encore, une éventuelle baisse de l’euro pourrait, par ricochet, soutenir leurs ventes en Europe auprès des touristes américains.

Si le titre LVMH reste en retrait de 20% depuis janvier, il bénéficie actuellement de valorisations plus attractives qu’auparavant, ce qui attire de nouveau certains investisseurs. L’allègement du risque lié aux surtaxes douanières américaines apporte également un peu de visibilité au secteur, les hausses de prix nécessaires étant jugées absorbables par le marché. Le compartiment du luxe, très chahuté ces derniers mois par le ralentissement de la demande chinoise et américaine, pourrait ainsi connaître une phase de rattrapage. LVMH, Hermès et Kering montrent en tout cas une capacité de résistance supérieure au reste du marché français dans ce climat incertain.


Bouygues

Le conglomérat français reprend des couleurs ce soir, en hausse de 0,77% à 36,68€ après avoir souffert hier dans le sillage des annonces politiques de Bayrou. Le titre progresse désormais de 30% depuis le début de l’année. Les investisseurs ont trouvé un relais positif avec la décision de JP Morgan, qui a rehaussé son objectif de cours à 49€, contre 38€ auparavant (soit un potentiel de 33%). La banque américaine estime que l’incertitude politique française, liée au prochain vote de confiance au Parlement, ne remet pas en cause les fondamentaux du groupe.

Deux sujets qui pesaient sur le dossier semblent levés. D’une part, Bouygues Telecom a ajusté ses prévisions annuelles, permettant aux attentes du marché de se recalibrer. D’autre part, le groupe a écarté l’hypothèse de devenir majoritaire dans ses coentreprises de fibre optique, ce qui l’exonère d’intégrer une lourde dette dans ses comptes. JP Morgan met désormais en avant les perspectives encourageantes de la filiale Equans, rachetée à Engie en 2021, dont la rentabilité pourrait dépasser les objectifs fixés. La banque américaine cite également dans sa note le potentiel d’une consolidation dans les télécoms français. SFR pourrait prochainement être racheté par Bouygues, Orange ou Iliad…


Inventiva

La biotech française s’envole ce mercredi de 13,62% à 4,63€, portant sa hausse annuelle à plus de 100%. Le titre bénéficie d’un coup de pouce de la banque belge KBC, qui a relevé son objectif de cours de 7 à 8 euros et confirmé son avis positif. Ses analystes estiment que l’entreprise française est bien placée pour devenir un acteur clé dans le traitement d’une maladie chronique du foie appelée “MASH”, un marché en pleine expansion. Le principal médicament en développement d’Inventiva, le lanifibranor, est déjà testé à grande échelle.

Les résultats de cette étude sont attendus en 2026, mais les données obtenues lors des premiers essais sont très encourageantes. Son mode d’administration par comprimé, bien toléré par les patients, pourrait offrir à Inventiva un avantage sur la concurrence. Par ailleurs, l’entreprise, éligible au PEA-PME, a obtenu en 2024 un financement de 348 millions d’euros, lui assurant les moyens nécessaires pour mener ce programme de recherche à son terme.


La recommandation du jour : Après le choc, le rebond ?

Les valeurs bancaires ont été particulièrement secouées hier. Nous vous en parlions sur WhatsApp et dans le journal de la Bourse, BNP Paribas (-4,2%), Crédit Agricole (-5,4%) et Société Générale (-6,8%) ont lourdement chuté, sur fond de crise politique en France. Les bancaires n’aiment pas l’incertitude, qu’elle soit économique ou politique…

À court terme, la nervosité domine mais l’impact concret sur leurs bilans financiers reste limité. Les banques françaises sont aujourd’hui très diversifiées et assez peu exposées à la dette française. Malgré la secousse d’hier, elles préservent des gains très élevés en Bourse depuis le début de l’année : +26% pour Crédit Agricole, +38% pour BNP Paribas et +96% pour Société Générale.

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L'évènement du mercredi : Des résultats très attendus

Chaque trimestre, c’est le même rituel. Les marchés financiers retiennent leur souffle en attendant les chiffres de Nvidia. Plus qu’une simple entreprise de semi-conducteurs, le géant californien est devenu la colonne vertébrale de l’intelligence artificielle. Fort de ses 4 400 milliards de capitalisation, ses résultats sont aussi attendus qu’une réunion de la Fed. Pour l’anecdote, sa capitalisation pèse à elle seule 8% du S&P 500 !

Nvidia incarne clairement le destin boursier des valeurs technologiques, moteurs de la performance américaine depuis trois ans. Ce soir après la clôture, la publication de ses résultats du deuxième trimestre sera d’autant plus cruciale que de premiers doutes émergent sur la soutenabilité du modèle économique de l’IA, jusqu’ici alimenté par des investissements frénétiques.

Depuis mai, le rebond de Wall Street repose quasi exclusivement sur la tech. Et plus encore, sur un carré magique : Nvidia, Meta, Microsoft et Broadcom. Quatre noms, quatre mastodontes, qui concentrent à eux seuls les espoirs, mais aussi les inquiétudes, des investisseurs. On en reparle très vite.


Le monde d'après : Connaissez-vous Pinduoduo ?

Ce nom ne vous dit probablement rien. C’est le propriétaire de la plateforme chinoise du même nom et de l’application nettement plus connue Temu, au budget publicitaire colossal. En moins de dix ans, ce groupe chinois s’est imposé comme un mastodonte du commerce en ligne. Son modèle repose sur une place de marché ultra-légère : PDD ne gère ni stocks, ni logistique, entièrement sous-traités, mais connecte directement des millions de vendeurs (souvent des usines) à des consommateurs séduits par des prix imbattables. Résultat, près de 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 13 milliards de profits sur douze mois, avec des marges qui font pâlir Amazon ou Alibaba.

Mais ce modèle trop beau pour être vrai montre ses limites. Aux États-Unis, Temu, sa vitrine internationale, a perdu près de la moitié de ses utilisateurs actifs cette année, dans le sillage des menaces de Trump de taxer lourdement les importations chinoises. Si les commandes en dessous de 800 dollars échappent encore aux droits de douane, la pression politique et réglementaire monte. Pour calmer ses partenaires, le PDG de Pinduoduo a annoncé un plan de soutien de 15 milliards de dollars pour ses marchands affiliés, signe que l’écosystème souffre.

De fait, les derniers résultats marquent un tournant. Au premier semestre 2025, le groupe a enregistré pour la première fois une baisse de chiffre d’affaires, à 27,9 milliards de dollars contre 28,8 milliards au semestre précédent. Si PDD reste valorisé 130 milliards de dollars et ne s’échange qu’à dix fois ses bénéfices, la question est désormais de savoir si sa rentabilité exceptionnelle peut résister à l’épreuve du temps. L’ère de la croissance à tout prix touche peut-être à sa fin pour les géants chinois du e-commerce. Les investisseurs devront surveiller si PDD parvient à transformer son modèle avant que la dépendance à Temu et au marketing de masse ne devienne son talon d’Achille.


Demain à la Une : Nvidia et le PIB US

Demain, les marchés seront occupés à digérer les résultats de Nvidia, déterminants pour la tendance du compartiment technologique à court terme. Dans les autres actus fortes de ce jeudi, la BCE publiera le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire. Une nouvelle estimation de la croissance américaine sera dévoilée à 14h30, au titre du deuxième trimestre. De quoi patienter avant les données sur l’inflation française et américaine, prévues vendredi…


Le lexique : La valorisation

La valorisation désigne l’estimation de la valeur d’une entreprise. En Bourse, elle se calcule le plus souvent en multipliant le cours d’une action par le nombre total d’actions en circulation, ce qui donne la capitalisation boursière. Mais la valorisation ne se limite pas à ce chiffre : elle reflète aussi les anticipations des investisseurs concernant la croissance future, la rentabilité et les risques associés à l’entreprise. C’est un indicateur central pour comparer différentes sociétés, juger si un titre paraît cher ou bon marché et orienter les décisions d’investissement.

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