On oublie Trump, les taux et Bayrou pendant un petit moment.
Nvidia a publié hier soir ses résultats trimestriels.
Un rapport plus attendu que les réunions de la Fed.
Nvidia n’est plus une entreprise, mais le symbole de l’IA.
Et cette fois, le géant des semi-conducteurs n’a pas vraiment créé la surprise.

Par Dorian Abadie
Responsable Bourse Privée
Meilleurtaux Placement

PREMIÈRE CAPITALISATION MONDIALE

4 éléments pour mesurer le poids de ce mastodonte.
4 430 milliards de dollars de capitalisation.
Soit 8% de la valeur totale du S&P 500 !
Plus que toute la branche énergie des États-Unis.
Plus que l’ensemble du CAC 40.
Quand Nvidia publie, la Bourse retient son souffle.

INCERTITUDES SUR LA CHINE

Au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires a progressé de 56% sur un an, à 46,7 milliards de dollars.
Le groupe table sur 54 milliards pour ce trimestre. C’est absolument énorme.
Et c’est un peu plus qu’attendu.
Mais après la clôture de Wall Street, l’action a reculé de 3% hors séance, autour de 176$.
Plus que les résultats, ce sont les perspectives qui sont surveillées.
C’est le cas de la plupart des géants boursiers en ce moment.
La principale incertitude concerne les ventes de puces d’IA en Chine, sur fond de bras de fer entre Washington et Pékin.
Les perspectives dépendent aussi de la capacité des géants de la tech comme Google et Amazon à poursuivre leurs dépenses massives en matériel d’IA.

UNE BAISSE SAINE ?

-3%, ce n’est pas grand-chose par rapport à la volatilité habituelle des technos après leurs résultats.
Une réaction presque tiède, tant les chiffres étaient attendus : spectaculaires, mais sans surprise.
Comme si le marché, blasé, s’était dit : « Oui, Nvidia écrase tout, mais on le savait déjà. »
Si la baisse se confirme dans les prochaines séances, elle pourrait être saine.
Le signe que les attentes se normalisent, un peu.
Une baisse qui ne remet toutefois pas en cause la solidité et les perspectives du groupe sur le long terme.

PLUS DE SURPRISE

Le marché n’est plus surpris et semble anticiper que Nvidia continuera de livrer des résultats légèrement supérieurs aux attentes. Sans coup d’éclat majeur.
D’autant que les performances passées ont été stratosphériques.
Le chiffre d’affaires a bondi de 11 à 200 milliards de dollars en quatre ans, les marges dépassent les 50% et la croissance ne descend plus sous ce seuil depuis deux ans.
Nvidia reste néanmoins le baromètre absolu de la vague IA, un rôle jadis tenu par Apple dans la tech.
Sa capacité à faire et défaire les tendances ne faiblit pas, même si la politique américaine vis-à-vis de la Chine complique ses affaires.
Pour l’instant, le récit reste le même : l’IA est la ruée vers l’or du moment, et Nvidia continue de vendre les meilleures pelles.

L’ACTION NVIDIA

Nvidia, en Bourse :
+35% en 2025
+42% sur un an
+1 050% sur trois ans
L'action est très volatile.
Comme beaucoup de valeurs technologiques, elle ne correspond pas à tous les profils d’investisseurs.
Nous avions conseillé l’achat du titre à la Communauté Bourse Privée le 9 avril, à 99$, au plus fort de la tempête commerciale provoquée par Trump.
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Investir en actions présente un risque de perte en capital. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

L’ART DE LA GUERRE

Rheinmetall vient d’inaugurer la plus grande usine de munitions d’Europe.
500 millions d’euros ont été investis.
Dès 2027, ce site allemand atteindra une cadence de 350 000 obus d’artillerie par an, reléguant loin derrière son concurrent français Nexter.
Le groupe allemand, dopé par la guerre en Ukraine et la flambée des budgets militaires, multiplie les projets.
Une nouvelle usine en Bulgarie, une autre en Roumanie et l’objectif affiché de doubler son chiffre d’affaires d’ici deux ans.
Jadis tourné vers l’automobile, Rheinmetall assume désormais une stratégie claire : devenir l’un des géants mondiaux du complexe militaro-industriel.
Comment investir facilement sur Rheinmetall et le secteur européen de la défense via nos contrats d'assurance vie et PER Spirica ?
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TAPIS !

Si c’était une simple partie de poker, le gouvernement ferait tapis.
À moins de deux semaines du vote de confiance, il tente une ultime manœuvre désespérée.
Il se montre ouvert à une taxation accrue des plus riches.
Les annonces se multiplient, de Bayrou à de Montchalin, pour donner des gages aux socialistes.
Et éviter de peu la censure.
Trois pistes circulent :
1. Renforcer la contribution sur les hauts revenus.
2. Taxer les holdings jugées « non productives ».
3. Instaurer un plancher d’imposition sur le patrimoine.
Ces mesures rapporteraient au mieux quelques milliards.
Autrement dit, trois fois rien par rapport aux 15 à 20 milliards que générerait la taxe Zucman, défendue par le PS et rejetée par l’exécutif.
Peine perdue.

ELLES ARRIVENT !

Vous allez bientôt les voir partout.
Les voitures autonomes vont faire leurs premiers tours de roue en Europe.
Aux États-Unis, les robots-taxis circulent déjà à Phoenix, San Francisco et Austin.
Mais le Vieux Continent accuse plusieurs années de retard, freiné par une législation plus stricte et une aversion au risque.
Plusieurs acteurs étrangers avancent pourtant leurs pions.
L’entreprise sino-américaine Pony.ai débute des tests au Luxembourg.
Wayve prépare avec Uber une expérimentation à Londres.
Baidu et Lyft visent l’Allemagne et le Royaume-Uni dès 2026.
En France, Renault collabore avec le chinois WeRide pour des navettes limitées lors de Roland-Garros.
Volkswagen mise sur des partenariats à Hambourg et Berlin.
Les premiers essais concerneront seulement quelques dizaines de véhicules, avec une véritable commercialisation attendue à partir de 2026.

DU CÔTÉ DE TTSO

Par Time To Sign Off, l’excellente newsletter du soir qui résume le must de l’actu du jour.
Ils y ont réfléchi. Les Français étaient donc partis en vacances sur l’annonce de Bayrou de 44 milliards d’euros d’économies pour 2026. Ils ont pris juillet et août pour y réfléchir… Verdict : 63% des Français se disent favorables au mouvement "Bloquons le pays le 10 septembre", un soutien majoritaire dans tous les électorats (sauf Renaissance) et quasi comparable à celui observé en amont du mouvement des Gilets Jaunes (72%). Ça promet.
N'hésitez pas à vous abonner à la newsletter du soir de TTSO. C'est très simple et c'est ici.

DU CÔTÉ DES PLACEMENTS

Par Olivia Boulay, chargée de contenu patrimonial, Meilleurtaux Placement. 

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DU CÔTÉ DES MARCHÉS
Ce jeudi, les marchés vont digérer les résultats de Nvidia, déterminants pour la tendance du compartiment technologique à court terme. Dans les autres actus fortes de la séance, la BCE publiera le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire. Une nouvelle estimation de la croissance américaine sera dévoilée à 14h30, au titre du deuxième trimestre. De quoi patienter avant les données sur l’inflation française et américaine, prévues demain. Après +0,44% hier, le CAC 40 ouvre en gain de 0,55% ce matin à 7 787 points. Les secteurs auto et semi-conducteurs tirent leur épingle du jeu pour le moment : Stellantis (+2,4%), Renault (+2,1%) et STMicroelectronics (+1,8%).

ON S'EN FOUT ?

Direction la Lune puis Mars. Après plusieurs échecs, la méga fusée Starship de Musk a réussi son vol mardi soir, dissipant ainsi les doutes sur le projet ; Macron, Merz et Tusk se sont rendus en Moldavie pour soutenir sa présidente proeuropéenne, lors du 34ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays ; Le héros du jour. À 77 ans, un Alsacien a achevé après huit ans de travail une réplique de la Tour Eiffel au 1/10ᵉ, qu’il qualifie d’œuvre de sa vie. Le résultat est exceptionnel ; L’UE autorise la commercialisation du lénacapavir, premier médicament préventif offrant une protection totale contre le VIH ; Les États-Unis doublent à 50% la taxe sur les produits indiens, en riposte aux importations de pétrole russe par l’Inde ; Pour finir en beauté, allez voir ces images si vous partagez la passion d’Élisabeth II. À Vilnius, plus de 120 corgis venus d’Europe ont participé à un concours mêlant courses, déguisements et animations.

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