Lundi 01 septembre

Les marchés : Le Labor Day

La Bourse de Paris démarre le mois de septembre sur une note très calme. Le CAC 40 termine pratiquement inchangé ce lundi, +0,05% à 7 708 points, dans un marché privé de son moteur habituel. Wall Street est en effet fermée pour le Labor Day, la fête du Travail américaine. Après un petit rebond en matinée, l’indice parisien a finalement évolué sans direction claire, les investisseurs attendent les grands rendez-vous de la semaine avant de se repositionner.

Le climat reste pesant après la semaine dernière, marquée par une lourde chute de 3,3% du CAC, conséquence directe de l’incertitude politique en France liée au vote de confiance prévu le 8 septembre. Sur le marché obligataire, la tension reste palpable, le rendement de l’obligation de référence à 10 ans se stabilise à 3,53%, pratiquement au plus haut depuis le début de l’année. À court terme, les investisseurs ont les yeux rivés sur le rapport sur l’emploi américain, attendu vendredi. Il devrait à nouveau animer les spéculations sur les baisses de taux de la Fed. Entre-temps, plusieurs indicateurs viendront animer la semaine, on en reparle dans la suite de l’édition.

En Europe, quelques signaux positifs ont été publiés ce matin. L’indice PMI d’activité industrielle de la zone euro repasse au-dessus du seuil symbolique des 50 points. C’est un signe de croissance pour la première fois en deux ans, tandis que le chômage recule à 6,2% en juillet. Sur le front des valeurs, Renault (+1,3%) et Stellantis (+0,7%) profitent du rebond des immatriculations en France, tandis que Pernod Ricard grimpe de 1% après une révision d’objectif de cours par Oddo BHF.


Les valeurs : Airbus, Renault et Biophytis

Airbus

Airbus signe l’une des meilleures performances du CAC 40 ce soir : +1,64% à 182€. En hausse de 20% en Bourse depuis le début de l’année, un défi corsé s’annonce pour le géant aéronautique. Il doit accélérer la cadence pour atteindre son objectif de 820 livraisons d’avions cette année, soit une hausse de 7% par rapport à 2024. Après avoir livré environ 60 appareils en août, le groupe reste freiné par des retards dans la réception de moteurs et d’équipements de cabine.

Pour Airbus, l’enjeu est crucial. Ce sont les livraisons qui dictent les revenus, la trésorerie et, en bout de chaîne, la capacité des compagnies aériennes à faire croître leurs flottes. Interrogé, le constructeur s’est abstenu de tout commentaire avant la publication de ses chiffres officiels d’août, prévue vendredi. Retrouvez ici notre objectif de long terme sur l’action.


Renault

Renault signe également une belle performance ce lundi (+1,31% à 34,04€), réduisant un tout petit peu le recul de son action de 24% en 2025. Après des mois moroses, le marché français de l’automobile s’est offert une respiration en août. Selon la Plateforme automobile, les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 2,18% sur un an, pour atteindre 87 850 véhicules. Une embellie relative, dans un mois comptant un jour ouvrable de moins qu’en 2024.

Cette hausse ponctuelle ne masque pas un bilan global plus terne. Depuis janvier, le marché recule encore de 7,14%, avec un peu plus d’un million d’immatriculations enregistrées. Côté constructeurs, Renault s’en tire légèrement mieux que son rival Stellantis. Le groupe au losange, porté par Renault, Dacia et Alpine, affiche une progression de 2,28% sur un an. Le conglomérat Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Opel) suit avec +1,74%. Globalement, le marché européen est encore très fragile.


Biophytis

Les biotechs ont la cote en ce moment. Aujourd’hui, on parle de Biophytis, la jeune pousse spécialisée dans la santé musculaire. Ce soir, son titre s’envole de 7,02% à 0,18€. Le groupe annonce le lancement prochain d’une étude clinique en Europe et au Brésil sur la perte musculaire liée à l’obésité, portant sur 164 patients. Ce choix géographique s’explique par la forte concurrence et les coûts élevés des essais aux États-Unis, mais aussi par l’accord de licence déjà conclu avec le laboratoire Blanver pour l’Amérique latine.

La société précise travailler avec les autorités sanitaires pour obtenir les autorisations nécessaires et envisage un financement mixte associant aides publiques et capitaux privés. Malgré ce rebond, le titre éligible au PEA-PME reste en net recul en 2025, avec une baisse de 53% depuis le début de l’année.


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Le monde d'après : Direction 1,25$?

Après avoir perdu plus de 11% face à l’euro depuis janvier, le billet vert pourrait poursuivre sa chute. Plusieurs vents contraires pèsent sur la devise américaine : la politique commerciale agressive de Trump et ses droits de douane, le ralentissement du marché de l’emploi, ainsi que la perspective de baisses de taux de la Réserve fédérale. Résultat, les investisseurs se détournent des actifs américains et privilégient l’euro, soutenu par les plans budgétaires européens et une politique monétaire moins accommodante que prévu.

UBS prévoit désormais un euro à 1,21$ d’ici fin 2025, tandis qu’ING anticipe 1,25$ en 2027. Même son de cloche pour Deutsche Bank et Bank of America. Les banques soulignent que la dernière ligne de défense du dollar, à savoir la vigueur du marché de l’emploi, a commencé à céder. La confiance des consommateurs s’érode et la croissance américaine ralentit (1,6% attendu cette année contre 2,8% en 2024).

À l’inverse, l’Europe bénéficie d’un regain d’attractivité. L’Allemagne injecte massivement dans l’économie, et les récents accords commerciaux avec Washington lèvent une partie des incertitudes pour les entreprises exportatrices. Les flux de capitaux étrangers se redirigent vers les obligations et actions européennes, renforçant mécaniquement l’euro.

En toile de fond, l’indépendance de la Fed est de plus en plus remise en question. Trump assume sa volonté d’un dollar faible pour doper les exportations, au risque d’affaiblir durablement l’attrait du billet vert. Si la BCE parvient à stabiliser son cycle monétaire, l’euro pourrait bien s’installer comme valeur alternative pour les investisseurs mondiaux. Affaire à suivre !


L'agenda du lundi : L'emploi US

Cette semaine, les investisseurs suivront plusieurs temps forts. Le rapport mensuel sur l’emploi américain sera le plus important, vendredi à 14h30. D’ici là, de nouveaux indices PMI sur l’activité économique devraient animer les échanges mercredi, en plus de la balance commerciale américaine jeudi. Le bras de fer judiciaire autour des droits de douane sera également suivi de près par le marché. Côté entreprises, Broadcom, le géant américain des semi-conducteurs, publiera ses résultats trimestriels jeudi soir.

Sur le front technique, le CAC 40 teste en ce moment un niveau important, autour des 7 700 points. En cas de rupture, les vendeurs devraient viser les 7 660 et 7 575 points par extension. Les acheteurs ont pour principaux objectifs de court terme les 7 725 et 7 800 points. En ligne de mire, le vote de confiance approche à grands pas. Lundi prochain, le gouvernement de François Bayrou devrait tomber. Le marché anticipe déjà cette issue.


Demain à la Une : Réouverture de Wall Street

La rentrée boursière débutera véritablement demain, avec la réouverture de Wall Street à 15h30. Les volumes investis en Bourse seront donc plus importants qu’aujourd’hui. Tant mieux ! La séance a été très calme et sans grand intérêt. Demain, les derniers chiffres de l’inflation européenne seront au programme. Le marché s’attend à ce qu’elle reste stable à 2% sur un an en août, comme en juillet, tous prix confondus. En cas de résultat inférieur, les spéculations iront bon train sur une nouvelle baisse des taux de la BCE.


Le lexique : Pourquoi...

… une baisse des taux affaiblit la valeur de la monnaie ? Une baisse des taux d’intérêt réduit mécaniquement le rendement des placements dans la devise concernée (actions, obligations, dépôts bancaires etc.). Les investisseurs cherchent alors de meilleurs rendements ailleurs et déplacent leurs capitaux vers d’autres monnaies. Cette sortie de capitaux entraîne une baisse de la demande pour la devise et donc une dépréciation de sa valeur sur le marché des changes.

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