Jeudi 25 septembre

Les marchés : Prudence avant l'inflation

La Bourse de Paris continue de jouer la carte de la prudence. Après un repli de 0,57% hier, le CAC 40 abandonne encore 0,41% ce jeudi, à 7 795 points. Les marchés mondiaux évoluent dans le rouge, pris en étau entre des discours contradictoires des membres de la Fed. Certains responsables se veulent rassurants, d’autres plus stricts, et le doute persiste sur le rythme et l’ampleur des prochaines baisses de taux. Résultat, les investisseurs restent en retrait, dans l’attente du grand rendez-vous de demain : l’indice PCE, la mesure de l’inflation préférée de la Fed.

Outre-Atlantique, les signaux économiques auraient pu redonner un peu d’élan aux marchés. Le PIB américain du deuxième trimestre a été fortement révisé à la hausse, à 3,8% contre 3,3% auparavant, et les inscriptions hebdomadaires au chômage reculent de 14 000. Des chiffres solides qui confirment la bonne santé de l’économie américaine. Mais paradoxalement, c’est aussi ce qui inquiète. Une croissance trop robuste pourrait inciter la Fed à temporiser avant de desserrer sa politique monétaire.

À Wall Street, la tendance reste donc négative, surtout sur les valeurs technologiques qui enchaînent une troisième séance de repli. Les investisseurs savent que les publications macroéconomiques ne suffiront pas à inverser la tendance. Tout repose désormais sur le chiffre de l’inflation PCE demain, un indicateur clé qui dira si la Fed peut se permettre de lâcher un peu de lest, ou si le marché devra encore patienter avant de respirer.


Les valeurs : TotalEnergies, H&M et Beneteau

TotalEnergies

TotalEnergies reste stable ce jeudi (-0,22% à 53,38€). À quelques jours de sa journée investisseurs, le groupe a annoncé qu’il réduirait ses rachats d’actions à 1,5 milliard de dollars au quatrième trimestre, contre 2 milliards précédemment. Sur l’année 2025, le programme sera ramené à 7,5 milliards, contre 8 milliards habituellement. Une décision qui reflète un environnement moins porteur, marqué par la baisse du pétrole, l’érosion des marges de raffinage et de pétrochimie, ainsi qu’un effet de change défavorable euro/dollar.

Cette décision illustre aussi la volonté du groupe de freiner une dette en hausse, passée de 10,2% fin juin 2024 à 17,9% un an plus tard. Les analystes avaient largement anticipé ce virage, soulignant que TotalEnergies ne générait plus assez de cash pour couvrir à la fois ses investissements, son dividende et ses rachats d’actions. Pour 2026, la major pétrolière prévoit un rythme de rachats plus flexible, entre 750 millions et 1,5 milliard de dollars par trimestre, selon l’évolution du Brent et de l’euro/dollar.


H&M

Hennes & Mauritz, plus connu sous le nom de H&M, fait sensation en Bourse ! L’action s’envole de 10,04% ce jeudi à 15,51€, portant son gain à plus de 19% depuis janvier. Le géant suédois du prêt-à-porter a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, avec une marge brute qui grimpe à 52,9% (contre 51,5% anticipés) et une rentabilité en nette amélioration. Sur la période juin-août, le résultat opérationnel et le bénéfice net ont bondi de 40%, atteignant environ 290 millions d’euros.

Le groupe tire parti d’une meilleure maîtrise de ses coûts et d’une offre jugée plus attractive, avec des collections d’automne bien accueillies. Ses ventes trimestrielles ont légèrement dépassé le consensus, et les prévisions pour septembre apparaissent stables par rapport à l’an dernier, un signe de résilience dans un contexte de consommation fragile. Si certains analystes comme UBS saluent ces progrès, d’autres, à l’image d’Oddo BHF, restent prudents, jugeant que la croissance de H&M demeure trop faible face à la concurrence agressive de Shein, Temu ou encore Inditex.


Beneteau

Beneteau chavire ce soir et cède 7,90% à 7,99€ après des résultats semestriels nettement en dessous des attentes. Le chiffre d’affaires du leader mondial de la plaisance s'est contracté de 27% à 404 millions d’euros et le résultat opérationnel courant a basculé dans le rouge à –20,6 millions, contre près de 50 millions un an plus tôt. Cette dégradation s’explique par une demande atone sur le marché du nautisme, en Europe comme aux États-Unis, ainsi que par le déploiement d’un nouveau logiciel interne qui a pesé sur la rentabilité.

Si la direction reste confiante dans un retour à la croissance et à la profitabilité au second semestre grâce à la reprise des commandes et au lancement de nouveaux modèles, les analystes jugent ces prévisions trop prudentes par rapport aux attentes du marché. Oddo BHF et Invest Securities pointent un consensus “trop optimiste” et anticipent une année 2025 de transition, avant un potentiel rebond en 2026. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME cède 9%.


La recommandation du jour : Du long terme...

… et du court terme !

Aujourd’hui, les membres de notre communauté Bourse Privée ont reçu deux nouvelles recommandations exclusives, à la fois pour du long terme et du court terme. La première concerne Pernod Ricard, une valeur emblématique du secteur des spiritueux. Après avoir analysé les dernières publications et la trajectoire boursière récente, nous avons mis à jour notre recommandation long terme, accompagnée d’un objectif de cours actualisé. Cette mise à jour reflète notre lecture de la résilience du groupe face à un environnement macroéconomique contrasté, mais aussi les limites de son positionnement actuel face à certains concurrents.

En parallèle, nous avons émis une nouvelle recommandation court terme sur un acteur majeur du secteur de la santé, dont le titre accuse un recul de 16 % depuis le début de l’année. Cette valeur, en nette sous-performance face au CAC 40, nous paraît aujourd’hui à un point d’inflexion intéressant, tant d’un point de vue fondamental que technique.

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Le monde d'après : Total à Wall Street

TotalEnergies franchit une nouvelle étape dans son ouverture aux investisseurs américains. Le groupe a annoncé que son conseil d’administration avait validé la transformation de ses ADR (American Depositary Receipts : voir lexique) en actions ordinaires cotées à New York. Une opération technique mais symbolique, qui permettra aux actionnaires américains qui détiennent déjà plus de la moitié du capital, d’accéder directement au titre, sans passer par des certificats de dépôts.Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, défend depuis le printemps 2024 ce projet visant à rapprocher le groupe de sa base actionnariale nord-américaine. L’idée avait suscité de vifs débats, certains y voyant une forme de désengagement vis-à-vis de la France. Le dirigeant a tenu à rassurer, Paris restera le marché d’introduction du groupe, et il n’est évidemment pas question d’abandonner la place française.

Il ne s’agit donc pas d’une double cotation au sens strict, mais d’un changement de structure destiné à fluidifier les échanges et à améliorer la liquidité de l’action. Concrètement, les investisseurs américains auront désormais accès au même type d’actions que les Européens, ce qui devrait simplifier les arbitrages et renforcer l’attractivité du titre. Pour TotalEnergies, cette décision reflète autant une réalité financière qu’un choix stratégique : celle d’une entreprise française devenue profondément mondiale, attentive à répondre aux attentes de ses actionnaires des deux côtés de l’Atlantique.

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Demain à la Une : Cap sur l'inflation

Demain, les regards resteront tournés vers les États-Unis, en attendant la publication vendredi de l’indice PCE, l’indicateur préféré de la banque centrale américaine pour mesurer l’inflation. Cet indicateur permettra d’évaluer si les pressions sur les prix continuent de se modérer, ce qui pourrait influencer les futures décisions de politique monétaire. En parallèle, plusieurs responsables de la Fed ont récemment tenu des discours prudents, tempérant l’enthousiasme des marchés. Résultat, les investisseurs commencent à douter d’une baisse rapide des taux d’intérêt. Une ambiance plus mesurée s’installe donc sur les marchés, où chaque mot des banquiers centraux est désormais scruté à la loupe.


Le lexique : ADR

American Depositary Receipt. Il s’agit de certificats émis par une banque américaine qui représentent des actions d’une société étrangère. Grâce à ce mécanisme, les investisseurs américains peuvent acheter en dollars, sur les marchés américains, des titres d’entreprises non cotées directement à New York, comme si c’étaient des actions locales. Concrètement, un ADR facilite l’accès à ces sociétés pour les investisseurs américains, tout en offrant plus de liquidité au titre concerné.

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