Les marchés : 50 points sous son record
La Bourse de Paris démarre la semaine sur une note positive. Le CAC 40 progresse de 0,39% et clôture à 8 206 points, environ 50 points sous son record historique, porté par le regain d’optimisme sur le front commercial entre Washington et Pékin. Surtout, l’indice français résiste bien malgré la dégradation de la note souveraine par Standard & Poor’s. L’agence américaine a abaissé la note de l’Hexagone d’un cran, de “AA-” à “A+”, invoquant l’incertitude politique et les difficultés du gouvernement à redresser les finances publiques. Une sanction attendue, qui n’a pas provoqué de panique, les investisseurs jugeant la situation budgétaire française déjà intégrée dans les prix actuels.
Sur le plan international, les États-Unis et la Chine ont convenu de rouvrir le dialogue pour éviter une nouvelle escalade des droits de douane. Après plusieurs mois de tensions, ce geste symbolique a suffi à ranimer l’appétit pour le risque sur les marchés mondiaux. Donald Trump, fidèle à son style imprévisible, a tempéré ses menaces de surtaxes de 100% sur les importations chinoises, admettant qu’un tel niveau ne serait “pas viable à long terme”. Un revirement qui a rassuré les investisseurs avant une nouvelle vague de publications trimestrielles, attendues tout au long de la semaine, et qui servira de véritable test pour la solidité de la reprise mondiale. Avec peut-être à la clé… un nouveau record pour le CAC.
Dans la suite de l’édition, on vous reparle des ETF couverts contre le risque de change. Et pour cause, Wall Street continue d’enchaîner les records !
Les valeurs : Kering, BNP Paribas et Forvia
Kering
Kering tourne la page de ses ambitions cosmétiques. Le groupe de luxe a annoncé hier la vente de sa division Beauté à L’Oréal pour 4 milliards d’euros. Une cession qui marque la fin d’un pari lancé en 2023 avec le rachat du parfumeur Creed et la création de Kering Beauté, mais qui permet au groupe de Luca de Meo de soigner un bilan sous tension. Arrivé mi-septembre, l’ancien patron de Renault imprime déjà sa marque : recentrer, simplifier, désendetter. La vente, qui inclut la marque Creed et un accord de licence de 50 ans sur les parfums Balenciaga et Bottega Veneta, devrait être finalisée au premier semestre 2026. L’Oréal récupérera aussi la licence Gucci à l’expiration du contrat actuel avec Coty, prévue pour 2028.
À la Bourse de Paris, le remède plaît. Kering bondit de 4,83% à 324,50€, en tête du CAC (+36% en 2025). Les bureaux d’études saluent une décision “amère mais nécessaire” pour réduire une dette nette attendue à 8,5 milliards d’euros fin 2025. Pour L’Oréal, c’est un coup stratégique. Le géant des cosmétiques consolide sa domination mondiale sur les parfums et ajoute Creed à son portefeuille. L’Oréal renforce ainsi un de ses moteurs de croissance clés, là où Coty, autrefois rival, s’essouffle. Une opération gagnant-gagnant : Kering allège sa dette et prépare le redressement de Gucci, tandis que L’Oréal s’offre de nouvelles fragrances. Ce soir, L’Oréal gagne 1,20% à 395,35€ (+15% depuis janvier).
BNP Paribas
Lundi noir pour la première banque française. Lanterne rouge du CAC, BNP chute ce soir de 7,73% à 69,10€. À l’origine de ce décrochage, des informations de Bloomberg évoquant des pertes potentielles de plusieurs milliards de dollars pour la banque, dans le cadre d’un litige lié au Soudan. Vendredi, un jury new-yorkais avait reconnu BNP Paribas complice d’exactions du régime d’Omar el-Béchir, pour avoir facilité des transactions ayant indirectement financé l’armée soudanaise. Le verdict (20,75 millions de dollars de dommages) paraît symbolique, mais il ouvre la voie à une action collective rassemblant 23 000 plaignants.
Bloomberg et la Royal Bank of Canada estiment que l’addition finale pourrait grimper jusqu’à 10 milliards de dollars, soit 11% de la capitalisation du groupe. De quoi ébranler les investisseurs, déjà échaudés par le souvenir de l’amende record de 9 milliards infligée à la banque en 2014 pour contournement d’embargos. BNP Paribas, de son côté, conteste fermement le verdict et entend faire appel. “Toute spéculation sur un éventuel règlement est erronée”, affirme la banque, qui refuse de céder à la pression d’un accord amiable. Mais dans un contexte de nervosité politique en France et de méfiance envers le secteur bancaire, la chute du titre illustre surtout un manque de visibilité. Depuis le début de l’année, l’action préserve tout même 17% de gain.
Forvia
L’action Forvia recule de 4,46% à 10,18€, malgré une progression de 15% depuis le début de l’année, après la publication de ses ventes trimestrielles. Les résultats sont conformes aux attentes, mais le marché a réagi au discours prudent de la direction concernant les tensions entre les Pays-Bas et la Chine autour du fabricant de puces Nexperia, dont les composants sont essentiels à la production automobile mondiale. Les investisseurs redoutent un nouveau risque de pénurie de semi-conducteurs, qui pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement comme en 2021.
L’équipementier automobile qui utilise certains composants de Nexperia dans ses systèmes électroniques, a indiqué avoir mis en place une équipe de crise pour limiter les conséquences d’un éventuel blocage des livraisons. Le groupe éligible au PEA-PME affirme par ailleurs maintenir ses objectifs financiers pour 2025, soutenu par un chiffre d’affaires trimestriel de 6,12 milliards d’euros, en ligne avec les prévisions des analystes.
La recommandation du jour : Wall Street dans votre assurance-vie
Malgré une petite baisse ces derniers jours, les indices américains continuent de faire la course en tête. Le S&P 500 et le Nasdaq ont récemment battu de nouveaux records historiques, portés par les investissements dans l’IA, les bons résultats trimestriels des grandes entreprises US et les espoirs de baisse de taux. Les poids lourds de la tech ont rassuré les marchés avec des bénéfices supérieurs aux attentes et des perspectives de croissance solides au deuxième trimestre, alimentant l'appétit des investisseurs. Désormais, le S&P et le Nasdaq gagnent respectivement 14% et 19% depuis le début de l’année.
Dans ce contexte, de plus en plus d’épargnants français cherchent à profiter de cette dynamique américaine via leur contrat d’assurance-vie. Grâce aux unités de compte, il est possible d’accéder à des fonds indiciels ou des ETF répliquant la performance du S&P 500 ou du Nasdaq, tout en bénéficiant du cadre fiscal très avantageux de l’assurance-vie. Cette combinaison séduit de plus en plus, notamment dans une optique de diversification à long terme. Mais gare au taux de change qui peut jouer en défaveur de l’épargnant français !
ETF couvert contre le risque de change : comment investir facilement dans la Bourse américaine ?
Si vous êtes client, rendez-vous ici. L’ETF S&P 500 Hedged (LU0959211243) est éligible à Meilleurtaux Placement Vie. On en reparle dans le lexique ci-dessous !
Si vous n’êtes pas encore client, cliquez ici pour investir dans ce fonds.
L'agenda du lundi : Grosse semaine !
Beaucoup de grands groupes vont publier leurs résultats du troisième trimestre cette semaine. Pour ne citer que quelques noms : Netflix, L’Oréal, Tesla, Hermès, Kering, Vinci, Thales, STMicroelectronics, Carrefour… Sur le front macroéconomique, on attend surtout de nouveaux indices PMI sur l’activité de la zone euro. Deux développements politiques seront également scrutés de près : la poursuite du bras de fer entre Washington et Pékin, et les négociations en cours pour mettre fin au shutdown. On en reparle vite.
Demain à la Une : Un nouveau record ?
Netflix et L’Oréal passeront sur le gril des résultats trimestriels demain. Aucune donnée macro de premier plan ne sera publiée. Le CAC 40 pourrait toutefois atteindre un nouveau record historique. Il ne faut plus grand-chose pour qu’il casse en effet les 8 260 points. Quels niveaux viser au-delà ? Des niveaux “ronds”, psychologiques, faute d’historique sur ce nouveau terrain. Les 8 300, 8 400 et 8 500 points pourraient donc être à l’honneur dans les semaines à venir…
Le lexique : L’ETF S&P 500 hedged
Derrière ce nom barbare se cache un outil très intéressant en ce moment. Un ETF S&P 500 couvert contre le risque de change (ou “hedged” en anglais) est un fonds indiciel coté en Bourse qui réplique la performance de l’indice américain S&P 500, tout en neutralisant les fluctuations du taux de change entre le dollar et l’euro.
Il permet ainsi à un investisseur européen de s’exposer aux actions américaines sans subir l’impact des variations de change. Si le S&P 500 monte de 5%, l’ETF S&P 500 couvert contre le risque de change progresse aussi de 5%, indépendamment de l’évolution du taux de change euro-dollar. Inversement, si le S&P baisse de 5%, l’ETF cède 5%.