Thermomètre de la défiance, l’euro traverse une semaine éprouvante. Soutenue dans un premier temps par l’aide financière de 100 milliards d’euros à l’Espagne pour qu’elle puisse recapitaliser son secteur bancaire, la monnaie unique a finalement dévissé passant de 1,2645 la veille, pour revenir sous le seuil des 1,25, à 1,2480 face au billet vert.
Le plan d’aide, aussi important soit il, n’a pas suffit rassurer des marchés angoissés par la thèse d’une contagion de la crise. La crainte que les problèmes de l'Espagne ne s'étendent au-delà du secteur bancaire du pays et que l'Italie puisse être le prochain pays de la zone euro à rencontrer des difficultés fait à nouveau grimper les taux des emprunts d'Etat espagnols à 6,7%, un record absolu depuis la création de la zone euro, et italiens dont le rendement s’établit à +6,14%.
De plus, le spectre d’une sortie de la Grèce de la zone euro vient à nouveau hanter les marchés à l'approche des élections législatives le 17 juin, dont l’issue pourrait prendre une tournure catastrophique si les partis grecs opposés aux cures d’austérité obtenaient la majorité.
Et pourtant malgré l’aversion au risque, la monnaie unique résiste, à 1,2482 contre le billet vert, en légère hausse de 0,07%. Une résistance à relativiser étant donné que l’euro reste sur ses plus bas niveaux depuis juillet 2010. La devise européenne préserve également le support des 99 yens, en s’inscrivant en légère hausse de 0,17%, à 99,12 yens. Mais là encore, à 99,10, cette résistance est à mettre au crédit de la faiblesse de l’euro par rapport à la monnaie nippone qui accuse un repli de 4% sur un mois. D’ailleurs, l’euro est tellement faible face à la devise japonaise et d’autre part le yen tellement cher, qu’il faut remonter à 2001 pour voir ces niveaux de parité. L’euro n’avait pas été aussi faible face au yen depuis 11 ans, ce qui explique sa relative résistance dans un contexte pourtant propice a faire plonger la monnaie unique.