Dassault Systèmes traverse la crise sans pour autant que les soubresauts économiques actuels n’atteignent l’éditeur de logiciels. Le groupe basé à Vélizy-Villacoublay a confirmé ses objectifs de croissance à horizon 2014, en marge de sa journée analystes et investisseurs.
La société pilotée par Bernard Charlès se présente désormais comme « the 3DExperience Company ». A ce titre, elle explique vouloir positionner sa plateforme logicielle comme « un véritable catalyseur pour innover ».
Lors de son dernier « Capital Markets Day », le 15 juin 2010, Dassault Systèmes avait communiqué ses objectifs financiers à cinq ans, dont un objectif de BNPA non-IFRS compris entre 3,70 euros et 4 euros, soit plus du double par rapport à celui de 2009 qui s'élevait à 1,86 euro. L’ambition du groupe ne parait pas fantasque alors que le groupe avait a publié fin avril un chiffre d’affaires en hausse de 10% à 462.4 millions d’euros. La marge opérationnelle, déjà à des niveaux élevés, s’était appréciée de 100 points de base pour ressortir à 29,3 %. Une rentabilité à toute épreuve dégagée notamment grâce au dynamisme du marché asiatique. Une zone géographique qui fait les beaux jours de Dassault Systemes, avec une hausse de 15% des facturations sur le premier trimestre. L’Europe est loin d’être mal lotie, le groupe a vu son activité croitre de 8% sur la période. Une performance qui est à souligner alors que le contexte y est peu favorable.
La « surperformance » réalisée par le groupe sur le premier tiers de l’année en cours, lui a permis de revoir à la hausse ses objectifs annuels sans toutefois nier l’incertitude du fait d’un environnement économique incertain. Ainsi, l’éditeur de logiciels vise une croissance de son chiffre d’affaires de l’ordre de 6 à 8% ainsi qu’une marge opérationnelle d’environ 30%.
La résilience de Dassault Systèmes à un environnement instable n’est pas liée au hasard. Le groupe a opéré une diversification de ses activités dès 2009, au plus fort de la crise. C'est que le groupe tire l’ensemble de ses revenus de clients présents sur des activités très cycliques comme le sont l’automobile, l’aéronautique ou la défense. Alors, Dassault Systèmes s’est employé à avoir plusieurs cordes à son arc. Parfois dans des secteurs où on ne l’attend pas à l’instar de la distribution avec une filiale Amazon.com ou de l’industrie pharmaceutique avec le laboratoire Pierre Fabre. Dernièrement, le français a poursuivi ses opérations de croissance externe « de niche » en jetant son dévolu sur la société canadienne Gemcom, éditeur de logiciels de modélisation et de simulation géologique, pour un montant d'environ 360 millions de dollars. L'effet de l'intégration de Gemcom devrait être positif sur les résultats, hors éléments exceptionnels, de Dassault Systèmes. A travers ces opérations, le groupe démontre sa capacité à faire toujours plus preuve d’innovation avec des logiciels de qualité, plébiscités par ses partenaires, avec lesquels Dassault signe des contrats cadres généralement de longue durée. Le groupe ne se contente pas de créer des logiciels au sens stricte du terme, mais apporte une réelle plus value à ses produits. Ces derniers permettent à ses clients de réaliser des économies de coûts appréciables avec des processus industriels sur-mesure.
Alors fort d’un portefeuille équilibré, Dassault Systèmes s’affranchit de la crise et peut se targuer d’être l’un des poids lourds des logiciels pour la gestion du cycle de vie des produits. Par ailleurs, le profil défensif de la valeur se traduit dans les niveaux de valorisation élevés. Le dossier se paye 3,73 fois son chiffre d’affaires anticipé pour l’exercice en cours avec un PER de… 24.6x pour 2012. En effet, son positionnement sur une niche bien particulière et la capacité du groupe à dégager une marge plus que confortable constituent des atouts indéniables pour les investisseurs en quête de dossiers qui tiennent la route sur la cote parisienne.
