Lundi 18 juin

L'Association européenne des constructeurs automobiles confirme que la conjoncture européenne est déprimée dans le secteur automobile européen. Le constat ne laisse guère de place au doute avec des immatriculations de véhicules neufs en repli de 8,4% en mai avec des chutes significatives en France (-16%), en Espagne (17%) en Belgique (-26%) et même en Finlande (-44%)

De manière générale, c'est l'ensemble des composantes de la conjoncture économique en Europe qui est morose. La consommation des ménages, en perte de vitesse frappe durement le secteur automobile. Les constructeurs français qui réalisent plus des deux tiers de leurs ventes en Europe sont en première ligne.

Peugeot qui réalise par exemple plus de 70% de son chiffre d'affaires en Europe a été durement frappé par le coup de frein de la croissance économique alors qu'il est très peu implanté sur les marchés émergents, zones géographiques qui connaissent pourtant une croissance exponentielle du marché de l'automobile. Les constructeurs allemands à l'inverse, se taillent la part du lion. Audi réalise par exemple 27,5% de son chiffre d'affaires en Asie contre 11% pour Renault.

En Europe en revanche, la récession économique, qui frappe plusieurs pays de la zone euro entraine une chute des ventes tellement importante que le marché européen ne retrouvera pas son volume de ventes d'avant crise (2007) avant au moins 2017 selon les spécialistes du secteur.

Les constructeurs automobiles français quant à eux perdent inexorablement des parts de marché, y compris en hexagone. Renault qui table sur un repli du marché automobile de 3% à 4% cette année en Europe et de 6% en France a certes renforcé sa présence en se positionnant sur le low cost à travers sa filiale Dacia, et pourtant les deux constructeurs automobiles français ne parviennent pas à rester leader sur leur marché.

Face à une concurrence internationale exacerbée, les marges de rentabilité des deux groupes sont au plus bas, ce qui rétrécit d'autant plus les marges de manoeuvre financière. En effet, que peut faire Peugeot avec une marge nette de Peugeot s'est effondré à seulement 0,74%.

Dans ce contexte, la thèse d'un aide publique en faveur de l'automobile revient sur le devant de la scène. Quatre ans après le versement de prêts d'urgence aux deux constructeurs, qui ont reçu 4 milliards d'euros chacun, et le déclenchement de la prime à la casse pour inciter leur français à renouveler leur véhicules, l'option est à nouveau sur la table. La France est d'ailleurs le seul pays en Europe où l'hypothèse d'un soutien étatique au secteur automobile est évoquée. Même en Europe du Sud où les volumes ont chuté de 30% à 40%, la question ne se pose pas.

D'abord parce qu'une mesure comme celle de la prime à la casse, qui à couté un peu plus d'1 milliard d'euro à l'Etat français est jugée trop onéreuse à l'heure où les pays doivent se serrer la ceinture dans un contexte économique morose. Ensuite parce que la prime à la casse a eu des effets pervers négatifs, notamment parce qu'elle a orienté les achats des consommateurs vers les petits véhicules, qui sont majoritairement assemblés à l'étranger. De plus, ces subventions étatiques qui se sont étalées dans le temps ont pesé durablement sur les prix des petits véhicules, car les constructeurs européens comme Fiat, Opel, PSA ou encore Renault ont prolongé le dispositif en accordant des promotions importantes, faisant pression sur les marges des constructeurs, qui étaient déjà au plus bas.

Si les effets bénéfiques de la prime à la casse sont sujets à caution, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a fait savoir que l'Etat ne rejette pas le principe de nouvelles mesures de soutien à la filière automobile.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Bourse : Le retour en force des actions bancaires
    22/08/2025
  • visuel-morning
    La question Corporate par Euroland Corporate
    29/07/2025
  • visuel-morning
    Comment déclarer vos revenus locatifs ?
    30/04/2025
  • visuel-morning
    Les SCPI Corum Origin et Corum USA désormais ouvertes à la souscription en ligne !
    20/03/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt