Le couple Burberry/Interpafums semble battre de l’aile. La griffe britannique a programmé pour la fin 2012 le rachat de sa licence auprès du français faute d'un accord d'ici là sur la création d'une entreprise commune dans les parfums et les cosmétiques.
Après presque 20 ans de collaboration avec le parfumeur français, Burberry a décidé d’exercer son option de sortie du contrat de licence. Initialement prévu jusqu'à fin 2017, le contrat de licence sera donc automatiquement rompu en fin d'année. Toutefois, les deux sociétés mènent des discussions en vue de la création d'un nouveau modèle opérationnel dédié à cette activité. Bien qu'un accord ait été trouvé sur certains termes et conditions majeures, des points importants restent à finaliser.
Si la question du contrôle opérationnel de l'entreprise ne semble pas trop poser de problème, celle de son contrôle capitalistique, en revanche, constitue encore un point beaucoup plus délicat à régler. Alors si les négociations débouchent sur un cul de sac d'ici le 31 décembre, Burberry devra verser à Interparfums 181 millions d'euros de dédommagement (prix de sortie), hors stocks, créances clients et immobilisations corporelles.
Burberry est engagé depuis plusieurs années dans un processus d'intégration, avec notamment la non reconduction de certaines licences au Japon afin de mieux contrôler l'image de sa marque. Selon ‘le Figaro’, le britannique aurait multiplié les contacts auprès d'autres sociétés de parfums & cosmétiques travaillant sous licence (P&G, L'Oréal, Puig ou encore PGI).
« Nous avons largement anticipé les conséquences d'une prolongation, ou non, de ce partenariat. Pour cette raison, quelle que soit l'issue de ces discussions, nous sommes aujourd'hui particulièrement confiants et motivés pour ouvrir une nouvelle page de notre histoire », a déclaré Philippe Benacin, PDG d'Interparfums.
Cette licence est pourtant importante pour Interparfums, qui réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires avec les parfums qu'il conçoit pour le groupe de luxe britannique. Au 1er trimestre 2012, les ventes du parfumeur français ont progressé de 25% à 110,8 millions d'euros alors que celles de la licence Burberry, la première du groupe se sont appréciées de 12% à 54,3 millions d'euros.
Depuis le 1er janvier, l’action Interparfums est en hausse de près de 9% et de plus de 25% sur trois ans. La valeur d'entreprise est estimée à 0,90 fois le chiffre d’affaires, ce qui reste relativement modeste si l’on compare à la concurrence au sein du même secteur. Après avoir touché un plus bas à 13 euros en juillet 2009, l’action Interparfums n’a cessé de progresser jusqu’à atteindre les 27 euros au printemps 2011. Le parfumeur était une valeur recherchée par les investisseurs alors qu’Interparfums avait a réalisé une année 2010 record. Mais le dossier a récemment pâti des incertitudes concernant l’avenir de la licence Burberry. Mais tant que la situation ne sera pas clarifiée à ce sujet, les opérateurs seront peu tentés de prendre position sur la valeur.