Après un léger rebond technique dans les échanges asiatiques, la monnaie unique accroit de nouveau ses pertes face au dollar, se négociant désormais à 1,2236 dollar, en baisse de 0,44%, et à 96,71 face au yen, en repli également de 0,49%.
Alors qu’il flirtait avec le seuil des 1,23 la veille, l’euro a brusquement piqué du nez en réaction aux propos de Ben Bernanke, le président de la Fed, qui a dressé un tableau plus sombre qu’auparavant des perspectives économiques des Etats-Unis.
Car si "l'économie américaine a continué à se redresser, l'activité semble avoir décéléré quelque peu lors du premier semestre", a souligné Ben Bernanke qui prévoit par ailleurs une croissance inférieure à 2% au deuxième trimestre. Le patron de la Fed s'est d’ailleurs montré particulièrement inquiet au sujet de la faiblesse du marché de l'emploi dont le taux de chômage reste obstinément au dessus des 8%, à 8,2%.
Pour autant, la situation économique ne s’est pas encore suffisamment dégradée pour convaincre la réserve fédérale de sortir l’artillerie lourde. Ben Bernanke opte comme à son habitude pour le pragmatisme et laisse ainsi la porte ouverte à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire quantitatif (QE) pour soutenir la croissance dans un avenir proche si les perspectives économiques venaient à se dégrader. Des propos qui militent pour un affaiblissement du dollar au profit de l ‘euro si la Fed devait lancer une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif. Pour l’heure, la Fed s’abstient d’intervenir, provoquant des rachats de positions courtes de la part des opérateurs, ce qui a propulsé presque mécaniquement le dollar aux contacts des 1,22 face à la devise européenne. Le billet vert s’inscrit d’ailleurs en hausse face à l’ensemble des devises, à l’exception du yen contre qui il cède 0,11%, à 79,01 yens. Il évolue ainsi en hausse de 0,36% face au sterling à 0,6414 et grimpe de 0,4% contre le franc suisse.
Par ailleurs, l’euro reste plombé par la crise souveraine en Europe. La situation en Espagne inquiète particulièrement les cambistes alors que le taux de créances douteuses des banques espagnoles, a encore progressé en mai, atteignant un nouveau record depuis 1994 à 8,95%. Les créances douteuses, qui sont principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés s'élevaient en mai à 155,841 milliards d'euros, confirmant ainsi la fragilité du secteur bancaire espagnol. De quoi faire pression sur la monnaie unique qui évolue à son plus bas niveau depuis 2 ans face à la devise de l ‘oncle Sam.