EADS remplit aisément sa part du contrat. Le groupe de défense et d'aéronautique a relevé vendredi ses objectifs financiers pour l'exercice 2012 et annoncé une nette amélioration de son résultat net au deuxième trimestre. La hausse des livraisons d'avions commerciaux d'Airbus, un bon pricing-power et des pertes moins importantes liées à son programme A380 ont permis à EADS de passer entre les gouttes…
Le groupe aéronautique a vu son résultat net quasiment être multiplié par 6 à 594 millions d'euros, contre 109 millions d'euros au premier semestre 2011 tandis que son chiffre d'affaires a progressé de 12% à 13,53 milliards d'euros. Le résultat opérationnel, qui exclut les éléments exceptionnels, s'est monté à 735 millions d'euros, contre 371 millions d'euros un an plus tôt, explosant le consensus de place, logé à un peu moins de 600 millions d’euros.
Le groupe a toutefois averti que les livraisons de son gros porteur A350 XWB seraient reportées de trois mois supplémentaires, au second semestre 2014, avec un coût additionnel de 124 millions d'euros. Des charges supplémentaires de 23 millions d'euros ont été enregistrées pour couvrir les coûts des réparations des microfissures sur les ailes de l'A380, en plus des 158 millions d'euros passés au premier trimestre.
Le groupe a engrangé pour 28,2 milliards d'euros de commandes au premier semestre, contre 58,1 milliards d'euros sur la période correspondante de l'an dernier. A la fin juin, son carnet de commandes s'élevait à 551,7 milliards d'euros, contre 541 milliards d'euros à la fin 2011. Airbus, la filiale d'EADS, a annoncé avoir engrangé des commandes fermes et des engagements portant sur 115 avions, pour une valeur totale de 16,9 milliards de dollars, au salon aéronautique de Farnborough à la mi-juillet.
Le secteur se porte comme un charme comme en témoignent les résultats de son concurrent Boeing qui a lui aussi relevé cette semaine ses prévisions pour l'exercice, grâce à une hausse des ventes d'avions commerciaux et militaires. A l’instar de son homologue et compte tenu de « cette solide performance » sur fond de crise, EADS se paie le luxe de relever ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice. Il prévoit une croissance de 10% de son chiffre d'affaires en 2012 contre 6% précédemment annoncé et s'attend maintenant à un résultat opérationnel avant éléments exceptionnels d'environ 2,7 milliards d'euros, alors qu'il tablait auparavant sur un montant supérieur à 2,5 milliards d'euros. EADS a par ailleurs relevé son objectif de livraisons d'avions commerciaux en 2012 à 580 unités, dont 30 A380, alors qu’il tablait sur « seulement » 570 livraisons jusqu’à présent.
Sur le plan purement fondamental, l’entreprise reste dans des prix intéressants avec un PER de 16x en 2012 puis à 11,4x en 2013 et 8.7x en 2014. Au niveau du ratio VE/EBITDA, on reste largement en dessous de Boeing, avec 3,22x pour cette année et 2,63x pour l’exercice suivant. Après un léger trou d’air sur le début du second trimestre, le titre EADS semble retrouver la faveur des investisseurs. Même en ces temps plus troubles sur les marchés financiers, le titre EADS progresse à son rythme, imperturbablement faisant honneur à son statut de valeur défensive. Le dossier avait achevé l’année écoulée sur les 20 euros, un niveau de cours qu’il s’était empressé de s’affranchir pour se diriger vers ses plus hauts historiques d’avril 2006 où l’action avait touché les 35 euros. Le dossier affiche une des meilleures performances de l’indice vedette parisien avec un gain de 25% engrangé depuis le début de l’année. Sur trois ans, la performance est plus que remarquable avec un bond de 136% l’action.