Alors que le rythme des publications d'entreprises commence à ralentir, c'est l'occasion de revenir sur les prestations réalisées par les sociétés du CAC40. La moitié des composantes de l'indice vedette parisien s'est prêtée à l'exercice. On pouvait redouter une salve de déconvenues alors que les termes « ralentissement économique » ou manque de visibilité sont actuellement à l'honneur. Finalement, le bilan est plutôt bon, les sociétés du CAC40 ont passé avec brio leur examen devant un marché qui ne pardonne aucun faux pas. Mais certaines, n'ont pas pu échapper à la vindicte des petits porteurs lassés de voir certains dossiers enchainer les déceptions... Voici le bilan des premiers résultats semestriels :
Sur les 21 sociétés du CAC40 qui ont publié leurs résultats, seulement cinq ont déçu les opérateurs. Mais certains dossiers à l'image de Capgemini, EADS ou France Télécom ont agréablement surpris les marchés suite à leur résilience face à la crise.
En tête de ce classement, on retrouve Capgemini, le titre de la SSII s'étant adjugé 7,1% en clôture de la séance du 26 juillet. Il y a deux semaines exactement, Infosys avait lancé un avertissement sur ses ventes. Le groupe informatique indien qui était un des premiers du secteur à publier ses comptes, avait refroidi les investisseurs en tablant sur une croissance de 5% cette année, et non sur une fourchette de 8% à 10% annoncée auparavant. Alors, la communauté financière redoutait des annonces du même acabit venant des autres sociétés du secteur alors que les temps sont durs, sur fond de ralentissement des dépenses informatiques des entreprises.... Finalement, ce n'est pas le cas pour Capgemini, le groupe français ayant agréablement surpris le marché en relevant ses objectifs annuels ! La SSII qui misait auparavant sur une croissance organique annuelle « quasi nulle » et vise désormais un taux de croissance à taux de change et périmètre c onstants supérieur à 1% pour 2012.
La SSII dirigée par Paul Hermelin est suivie de France Telecom qui a terminé en hausse de 6,4% également en séance du 26 juillet. Le titre est loin d'avoir décroché après la publication de comptes plutôt solides. L'opérateur historique a réalisé un chiffre d'affaires de 21,8 milliards d'euros pour un résultat Même si au premier abord, ces résultats sont loin d'être enthousiasmants, c'est surtout la résistance de la branche mobile qui a été saluée par les marchés. La part de marché de France Télécom s'est stabilisée à 38,1% au second trimestre.
Et pour compléter ce trio de choc, on peut compter sur EADS, le groupe d'aéronautique et de défense. Les investisseurs ont préféré reléguer au second plan les nouveaux retards de l'A350 XWB et ne retenir que le meilleur de la publication à savoir un relèvement des objectifs annuels du groupe. Cette excellente nouvelle a été saluée comme il se doit à la Bourse de Paris, le titre EADS s'est adjugé 6,4% en séance du vendredi 27 juillet. Le groupe aéronautique table en effet une croissance de 10% de son chiffre d'affaires en 2012 contre 6% précédemment annonce, et ce après avoir fait part d'un résultat net quasiment être multiplié par 6 à 594 millions d'euros, contre 109 millions d'euros au premier semestre 2011 tandis que son chiffre d'affaires a progressé de 12% à 13,53 milliards d'euros.
Si EADS a passé l'examen des publications sans encombre, on ne peut pas dire autant de Saint Gobain. Le titre du numéro un mondial de l'habitat durable a dévissé de plus de 10% en séance du 26 juillet. Le groupe a énormément déçu le marché après avoir annoncé pour son premier semestre un résultat net en baisse de 34,1%, à 506 millions d'euros, pour un repli de 12,1%, à 1,52 milliard d'euros, du résultat d'exploitation. Il avertit que son résultat d'exploitation sera au second semestre « en baisse modérée par rapport à celui du premier semestre », contre une bonne résistance de ce niveau de compte auparavant. Le groupe lance également un nouveau programme de réduction de coûts.
Même punition boursière pour Vallourec dont le titre a chuté de 8,8% le 26 juillet également. Le spécialiste des tubes sans soudure a effrayé les investisseurs en renoncant à son objectif de chiffre d'affaires annuel en raison d'une demande qui devrait rester faible sur ses marchés hors pétrole et gaz au second semestre, notamment en Europe et au Brésil. Le groupe a accusé au deuxième trimestre une baisse de moitié de son résultat net part du groupe, à 57 millions d'euros, affiché un résultat brut d'exploitation de 191 millions (-25%) pour des facturations de 1,32 milliard, en hausse de 3%.
Alcatel-Lucent n'a pas échappé à la purge, le titre de l'équipementier plongeant de 6,06% à 0,822 euro. Les investisseurs ont été une nouvelle fois lassés des mauvais résultats dégagés par le groupe. Pour un chiffre d'affaires de 3,54 milliards d'euros (-7,1%), l'équipementier télécoms a dégagé au cours du deuxième trimestre une perte de 254 millions euros, contre un bénéfice de 43 millions un an plus tôt. Il annonce la suppression d'environ 5.000 postes supplémentaires à l'échelle du groupe et un nouveau plan d'économies de 750 millions d'euros, qui sera porté à 1,25 milliard d'euros d'ici à la fin 2013.
Ce même palmarès ressemble peu ou prou à celui du CAC40 depuis le premier janvier. Capgemini gagne 24,21%, EADS s'adjuge 21,59% mais France Telecom reste toujours dans le rouge, en baisse de plus de 10%. En parlant de fortes baisses, Vallourec a vu sa valorisation fondre de 32,65% et Alcatel-Lucent de 29,16% depuis le début de l'année.