L’euro accélère son repli face au dollar, revenant au contact des 1,25, plombé par le spectre d’une sortie de la Grèce de l’union monétaire alors que les signes d'un retour de la zone euro en récession s'accumulent dans le sillage de la publication la veille d'indicateurs peu encourageants
Après une croissance nulle au premier trimestre, Eurostat dévoilait une contraction du PIB de la zone euro de 0,2% au deuxième trimestre, et désormais tout porte à croire que la contraction économique sera encore au rendez-vous au troisième trimestre, signant ainsi l’entrée officielle de la zone euro en récession, une période de récession correspondant techniquement à deux trimestres consécutifs de repli du PIB.
L'indice PMI, qui mesure l'activité du secteur privé, a conforté cette thèse en affichant une contraction de l'activité dans la zone euro pour le septième mois consécutif. Selon l’institut Markit, qui publie cette statistique, "Ensemble, les indices de juillet et d'août semblent conformes à une baisse trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,5 ou 0,6%" au troisième trimestre, et "il faudrait donc un rebond substantiel en septembre pour contredire ces prévisions" souligne l’étude.
Même l'Allemagne la locomotive de la zone euro, qui à l'inverse des pays du sud de l’union monétaire, a jusqu'ici bien résisté à la morosité économique zone, comme en atteste la progression du PIB de 0,3% au deuxième trimestre, commence à montrer des signes de fragilité.
Des perspectives moroses, qui s’ajoutent au spectre d’une sortie de la Grèce avec pertes et fracas de l’union monétaire. La veille à l’occasion d’un diner, le couple franco- allemand exhortait Athènes à réaliser des "efforts indispensables" si elle souhaite rester au sein de la zone euro.
Signe de mésentente et d’incompréhension entre Athènes et Berlin, Volker Kauder, le chef de file parlementaire de la coalition gouvernementale en Allemagne a répondu au Premier ministre grec qui a dit vouloir « plus de temps mais pas plus d'argent », que « le temps, c'est de l'argent ». D’ailleurs, le 'Financial Times', révélait ce vendredi 24 aout que face aux nombreux objectifs manqués de la Grèce, Berlin semblerait se préparer au pire et aux scénarios les plus improbables. Selon le FT, un groupe de travail, dirigé par le secrétaire d'Etat aux Finances, Thomas Steffen, étudierait les conséquences d'une éventuelle sortir d'Athènes de la zone euro. Les experts évalueraient notamment les effets "domino" que cela pourrait causer sur les autres pays de la région.
Dans ce contexte, la monnaie unique se repliait de 0,33% face au dollar pour se négocier à 1,2513 et reculait également de 0,43%, à 98,23 face au yen.