Affecté par l'Espagne qui ne cesse de repousser une demande d’aide financière, et par les désaccords au sujet du projet de l’union bancaire, l'euro se retrouve sous pression et continue de s'écarter des points hauts qui n’avaient pas été atteints depuis quatre mois.
Après avoir culminé jusqu'à 1,3173 dollar la veille, l'euro redonne désormais 0,49%, face au billet vert pour se négocier à 1,3046 et dégringole aussi de 0,58% face au yen, à 102,57 après avoir testé les 103,85 yens lundi.
La glissade de la devise européenne est toutefois contenue par une adjudication espagnole réussie et grâce à la première amélioration depuis cinq mois de l’indice ZEW qui donne une idée des perspectives économiques des analystes financiers et des investisseurs institutionnels en Allemagne.
La devise européenne accuse le coup alors que le rendement de l'emprunt d'Etat espagnol à dix ans est temporairement repassé au-dessus de 6% pour la première fois depuis le 6 septembre, date à laquelle la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé son projet d’acheter de la dette de pays en difficulté, Espagne en tête.
Jusqu’à présent, l’annonce de la BCE a suffi à apaiser les tensions en faisant chuter les rendements obligataires, ceux de l’Espagne en tête. Tant que les taux restent bas, Madrid n'est pas incitée à demander formellement de l'aide, mais le pays, qui teste la patience des marchés, n’est pas à l’abri d’un regain de tension sur ses couts d'emprunts.
En effet, pour profiter du programme de la BCE, Madrid doit obligatoirement faire une demande officielle auprès des fonds de secours européens, demande qu’elle ne cesse de repousser.
Cette réticence de l'Espagne à recourir au Mécanisme européen de stabilité (MES) est en train peu à peu d’agacer les marchés qui s’impatientent de voir Madrid repousser la mise en place d’un plan de sauvetage alors que les créances douteuses des banques espagnoles ont atteint en juillet un record de 9,9% de l'ensemble des crédits.
Des échéances cruciales approchent d’ailleurs, à commencer par le projet de budget 2013 le 27 septembre, puis les audits du secteur bancaire le 28 et enfin la décision de Moody's, qui pourrait être la première agence de notation à rétrograder le pays à la catégorie spéculative.