L'Espagne passait un test de crédibilité décisif sur les marchés en levant 4,8 milliards d'euros de dette sur des échéances de trois et dix ans, la première adjudication sur ces maturités depuis l’annonce faite par la BCE qui dévoilait en grande pompe le 6 septembre dernier le lancement d’ un programme de rachat en quantité illimitée d’obligations souveraines, afin de faire baisser les couts d’emprunts des pays en difficulté, Espagne en tête.
Une opération espagnole couronnée de succès, qui portait sur 4,8 milliards d’euros, le montant maximal souhaité, et qui fait apparaitre une demande en hausse pour des rendements consentis en très forte baisse.
Dans les détails, le trésor espagnol a émis pour 3,9 milliards d’euros de dette à maturité octobre 2015, pour un rendement maximum de 3,9% en légère baisse par rapport aux 3,774% lors de la précédente opération.
Mais c’est surtout sur l’échéance reine, l’adjudication à 10 ans, considérée comme un baromètre de la confiance des marchés, que les rendements s’inscrivent en chute libre. L'Espagne a en effet levé pour 859 millions d’euros de dette à maturité janvier 2022, avec un taux exigé par le marché qui s’effondre de 100 points de base, pour s’établir à « seulement » 5,7% contre 6.706% lors d’opération réalisée le 2 aout dernier. Mieux encore, la demande de la part des créanciers a été très forte, avec un ratio de couverture qui monte à 2,85 contre 2,40 le 2 aout.
Sur le marché secondaire, le taux à 10 ans espagnol remontait pourtant de 6 points de base pour s’établir à 5,7%, rejoignant ainsi le même niveau de prime de risque que lors de l’adjudication qui vient d’être réalisée.
A noter également que l'Agence France Trésor a réalisé une adjudication de moyen et long terme avec des taux en nette baisse. Dans le détail, l'AFT a émis 1,747 Milliard d'euros d'OAT à échéance octobre 2017 à un taux moyen de 1,05% contre 1,89% le 3 mai dernier. Ensuite, 3,907 milliards d’euros à échéance avril 2022 ont été levé, assorti d’un taux moyen de 2,21% en baisse de 32 points de base par rapport à l’opération réalisée le 13 juillet. Pour finir, la France a emprunté 3,8 milliards d’euros d’obligations à 15 ans. Là aussi, les taux exigés par les marchés s’inscrivent en nette baisse et sous la barre des 3%, à 2,85%. Sur le marché secondaire, le rendement sur l’OAT grimpait de 3 points de base pour s’inscrire à 2,28% tandis que le Bund allemand, qui sert de référence se détendait de 3 points de base, pour revenir sous le seuil des 1,6%, à 1,59% précisément.