Alors qu'en France on a choisi la hausse des impôts plutôt que la baisse des dépenses publiques et qu'on n'a toujours pas de modèle économique pour la croissance de demain, l'Allemagne poursuit sa route et se paie même le luxe de créer la surprise en annonçant, après l'Italie, des baisses d'impôts significatives et ciblées pour relancer la croissance...
Après l’Italie, c’est l’Allemagne qui envisage des baisses d’impôts
On évoquait ici hier un tournant en Europe. Nous en avons eu immédiatement la confirmation avec des déclarations d’Angela Merkel qu’on peut qualifier d’étonnantes et presque de révolutionnaires. N’ayons pas peur des mots. Monti avait déjà créé la surprise en annonçant des baisses, même symboliques, d’impôts sur le revenu en Italie. Hier Merkel est allée plus loin. Pour elle, il est temps de lâcher du lest en Allemagne en baissant de façon ciblée mais significative des impôts. Le raisonnement est simple : maintenant que le déficit est en dessous de 3%, l’Allemagne a une marge de manœuvre
Elle parle même de relance de la consommation
On sait que la croissance allemande est en fort ralentissement du fait de la crise Européenne. Les moteurs de l’investissement et de l’exportation tournent toujours, même si ils ont ralenti. Merkel veut maintenant provoquer une accélération grâce au moteur de la consommation. Tout cela est très logique et frappé de bon sens. Une fois qu’on a fait les sacrifices nécessaires, on peut se permettre d’être plus flexible. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé avec les salaires en Allemagne. 20 ans de gels et de sacrifices et maintenant des hausses très significatives.
Et pourtant l’Allemagne s’oppose au FMI et à Christine Lagarde quand ils demandent une trêve dans l’austérité pour les pays en difficulté
Mais tout cela est très cohérent. Ne pas mettre la charrue avant les bœufs. C’est la théorie allemande. D’abord les sacrifices, l’austérité, et surtout la baisse des dépenses publiques plus que les hausses d’impôts et ensuite plus de souplesse. Il est intéressant de voir que l’axe Berlin-Rome se renforce alors que les modèles Français et Allemands s’éloignent de plus en plus. On peut même dire qu’ils sont totalement opposés. Le modèle allemand c’est le bon sens, le modèle Français c’est le déni de réalité et le matraquage des seuls moteurs possibles de la croissance. On parlait de convergence entre l’Allemagne et la France. C’est du passé.