A l'image d'EADS et BAE, Peugeot et Opel ou encore Veolia et Suez Environnement, un vent de fusion souffle en ce moment sur la bourse et de nombreuses sociétés étudient des rapprochements. Mais ces projets ne sont pas toujours bien vus par la Bourse, car il n'y a pas que des réussites.
Il faut dire que les investisseurs n'ont pas que des bons souvenirs des fusions de grands groupes boursiers. Depuis la fusion de GDF et Suez l'été 2008, les actionnaires du nouveau groupe ont perdu plus de la moitié de leur investissement en Bourse. Le titre GDF-Suez qui valait plus de 40 euros en juillet 2008 n'en vaut que 17 aujourd'hui tandis que le titre Suez environnement, introduit à 16 euros au moment de la fusion, ne vaut qu'à peine 8.30 euros aujourd'hui.
Autre exemple encore plus douloureux pour les investisseurs, la fusion du groupe français Alcatel avec l'américain Lucent a créé en 2006 un géant des technologies de communication qui pesait 25 milliards d'euros après la fusion. Aujourd'hui, après une chute vertigineuse et plusieurs plans de restructuration, la société ne pèse plus que 2 milliards…
Même si elles sont riches en promesses, les alliances entre grands groupes ne donnent pas toujours les résultats attendus. Les nouveaux géants créés ont souvent des difficultés à digérer la fusion et synergies espérées ne sont pas toujours concrétisées. Les sociétés manquent de flexibilité, indispensable pour gérer les périodes de crises. C'est sans doute pour ces raisons que les dernières tentatives de rapprochement n'ont pas été accueillies avec beaucoup d'enthousiasme par le marché.
Pourtant, il y a certains rapprochements qui ont connu une grande réussite. C'est le cas par exemple de Sanofi et Aventis qui ont fusionné en 2004. Cette fusion avait été bien accueillie par le marché, faisant suite à une autre grande fusion dans le secteur, celle de Glaxo Welcome s'empare de Smithkline. L'action Sanofi, qui a absorbé Aventis, avait fortement grimpé suite à cette fusion. Aujourd'hui, malgré la crise et quelques années difficiles, la société est en très bonne santé avec un titre quasiment au plus haut.
Plus récemment, il y a eu la fusion entre Solvay et Rhodia en 2011. Même s'il est encore un peu tôt pour juger cette fusion, force est de constater que pour l'instant, c'est une belle réussite. En 1 an, le titre Solvay a pris 30% et a fait son entrée dans le CAC 40.
Mais plus généralement, il est toujours difficile d'estimer la réussite ou non d'une alliance entre deux grands groupes. Les titres NYSE Euronext et Renault Nissan sont massacrées en Bourse, à cause de la crise, alors que nombreux analystes jugent ces fusions judicieuses. Au niveau mondial, les plus grandes fusions ont été réalisées par Vodafone et Mannesmann en 2000 et Exxon et mobil en 1999. Le fait que 10 ans plus tard, ces sociétés restent des acteurs majeurs dans leurs secteurs devraient prouver que ces fusions ont été réussies. Mais qui serait dire où ces groupes se trouveraient aujourd'hui s'ils n'avaient pas fusionné ?