Mardi 30 octobre

L'essor du trading à haute fréquence n'est plus à démontrer. Désormais, ce sont l'informatique et les mathématiques qui ont la main mise sur la plupart des transactions financières. Un succès indéniable, en témoigne le constat selon lequel le trading de haute fréquence représente plus des deux tiers des volumes d'activité quotidiens des marchés actions aux Etats-Unis

A la base, les algorithmes boursiers donnent la possibilité d'émettre des ordres à haute vitesse, mais ils peuvent aussi permettre de les annuler à toute allure. Plus précisément, une transaction peut ainsi être réalisée en moins de 500 microsecondes, la fréquence de passages d'ordres peut alors atteindre jusqu'à 1000 exécutions de transactions par seconde.

Mais les algorithmes les plus utilisés et les plus contestés restent les algorithmes utilisant les « ordres flashs ». Des informations confidentielles sur l'ordre en question sont révélées durant une fraction de seconde lors du passage de l'ordre avant d'être transmis au système national de marché. Ainsi, si un opérateur ayant accès à ces données peut égaler la meilleure offre ou demande du système, il peut exécuter l'ordre en question avant que le reste du marché puisse en avoir connaissance.

La valeur reine au sein du trading à haute fréquence, c'est la vitesse. Selon Agefi, qui interviewait le président d'Arbitragis, une société de trading très haute fréquence, «le 'quote stuffing' est une façon très agressive de placer des ordres dans le carnet, la fréquence pouvant atteindre quelques dizaines de milliers d'ordres à la seconde, quand un moteur de passage d'ordres classique en traite tout au plus 200 par seconde ».

Dans ce contexte, un flash crash comme il est arrivé sur le dow Jones le 6 mai 2010 peut très bien se reproduire. Ce jour-là, l'indice a perdu environ 1000 points avant d'en regagner 600 points, entre seulement 14 h 42 et 14 h 52 sur le Nyse. Une baisse vertigineuse, de 9,2 % en l'espace de 10 minutes sans précédent dans l'histoire, qui a mis en lumière l'implication du high frequency trading. Ce 6 mai 2010, le Dow Jones, qui avait ouvert la séance à 10 862,22 points, a atteint un plus bas de 9 787,17 points avant de clôturer à 10 520,32 points. Une volatilité qui fait froid dans le dos. En témoigne le fait qu' environ 20 000 échanges boursiers concernant 300 sociétés ont été exécutés à des prix supérieurs ou inférieurs à 60 % de leurs valeurs quelques instants auparavant.

L'élément déclencheur de ce mouvement de panique ? Dans le jargon financier on appelle ça un « fat finger ». Une erreur de saisie de la part d'un opérateur de marché qui achète ou vend un contrat dans une quantité largement supérieure au montant souhaité. La CNBC ainsi que d'autres sources journalistiques ont déclaré qu'un trader avait saisi un ordre de vente de titres Procter & Gamble avec un « B » pour billions (milliards en français) au lieu de « M » pour millions. Cette information a été jugée crédible, le titre Procter & Gamble entrant dans la composition de l'indice Dow Jones ayant vu son cours chuter de plus de 37 %. La banque américaine Citigroup fut désignée comme responsable de cette erreur de saisie.

Deux ans après ce Krach éclair, le trading à haute fréquence n'est toujours pas encadré. Si la SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme de la Bourse américaine, et l'AMF en France, disent veiller au grain, les deux gendarmes boursiers n'ont pas les outils nécessaires permettant de se prémunir contre un nouveau flash krach.

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