Ce devait être un jour calme pour les équipes de trading d'UBS de Londres. Du fait de la fermeture des marchés américains. Sandy devait leur offrir une journée de quasi repos. Mais ils ne se doutaient pas qu'un autre ouragan allait les frapper. En arrivant à leur bureau, ils ont trouvé porte close, leurs passes désactivés et leurs adresses e mails disparues...
Ce qui s'est passé hier chez UBS à Londres est une première.
Si Sandy a frappé hier Wall Street, c’est l’ouragan UBS qui a provoqué hier une véritable psychose dans la City. UBS avait déjà annoncé depuis quelques jours l’arrêt de la plupart de ses activités de trading, notamment dans les obligations, mais personne ne s’attendait à ce que l’application soit immédiate. Hier des centaines d’employés du département banque d’affaires de l’institution Suisse n’ont pas pu avoir accès à leurs bureaux. On leur a donné un carton avec leurs affaires. C’est Londres qui supportera la grande partie des 10,000 emplois supprimés. C’est bien évidemment un choc pour la banque, un choc pour la City et un choc pour l’ensemble du secteur financier.
UBS n’a pas attendu les décisions concernant la séparation des activités entre banques de détail et banques d’affaires
Elle a décidé d’elle-même d’anticiper et de saborder, c’est le mot car il faut rappeler que les activités qu’elles suppriment généraient jusqu’à hier encore d’énormes profits, sa banque d’affaires. Pas toute sa banque d’affaires mais la plus grande partie. Cap sur la banque de détail, cap sur la gestion de fortune. C’est la fin d’une aventure qui a failli faire plonger définitivement la banque suisse en 2008 mais qui était redevenu rentable depuis quelques trimestres.
Rentable mais toujours aussi risquée
La Banque Suisse ne veut plus de risque. Plus du tout. Elle veut revenir à son métier originel. La question qui se pose maintenant à la City et dans toutes les places financières c’est who’s next. Que ce soit sous la contrainte réglementaire, que ce soit par décision volontaire, d’autres banques vont suivre. C’est un coup dur pour les marchés financiers et l’industrie de la finance. Ce qu’appelaient de leurs vœux les politiques mais aussi les opinions populaires dans plusieurs pays après la crise de 2008 est en train de se produire. Wall Street se relèvera très facilement de Sandy, mais la finance va mettre des années à absorber le choc de l’ouragan UBS