Les comptes d’Air-France propulsent le titre de la compagnie aérienne dans les cieux boursiers. Le groupe franco-néerlandais a fait état de résultats globalement meilleurs que prévu au troisième trimestre à la faveur d’une nette éclaircie de ses recettes unitaires et des premiers effets de son plan de restructuration « Transform 2015 ».
Air France-KLM a publié un chiffre d'affaires trimestriel de 7,184 millions d'euros, en hausse de 5,8%, dépassant ainsi les anticipations des analystes, ces derniers attendaient en moyenne 7,044 milliards d’euros de facturations. Le groupe a bénéficié d’un effet de change favorable de 4,5% tandis que la recette unitaire s’est appréciée de 5,7% (+1,1% à change constant). Le trafic passager, constituant la majeure partie des ventes du groupe, reste soutenu compensant ainsi une activité cargo toujours affectée par le ralentissement économique et une situation de surcapacité. Ainsi, le trafic fret est en baisse de 6,6% pour des capacités en baisse de 3,7%. Du côté des profits, le redressement est en marche, le résultat net d’Air France-KLM ressort à 306 millions d'euros contre un bénéfice de 14 millions au troisième trimestre 2011. Mais sur neuf mois, le groupe a creusé sa perte nette à 957 millions d'euros sur cette période, contre 550 millions un an plus tôt.
La profitabilité du groupe est au rendez-vous avec un résultat d'exploitation qui a bondi 27,5% à 506 millions d'euros, pulvérisant le consensus de place qui tablait en moyenne sur un bénéfice d’exploitation de 402 millions d'euros. Une nette amélioration de cet indicateur financier qui est à mettre au crédit d’une progression limitée des charges de personnel à 1,2%, et de l’effet direct des premières mesures prises dans le cadre du plan « Transform 2015 ». Sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat d'exploitation reste encore en perte de 157 millions d'euros contre un déficit de 151 millions sur la période correspondante de 2011.
Le plan « Transform 2015 » annoncé comme un plan de relance annoncé par le nouveau commandant de bord d’Air France-KLM a été chaudement accueilli par la communauté financière. Il s’agit du plan « Transform 2015 » visant à économiser deux milliards d'euros d'ici 2014, dont avec l'objectif de restaurer la compétitivité de la compagnie et de placer le client au cœur des décisions. La compétitivité de la compagnie va passer par des coupes sèches dans les coûts d’exploitation. Le personnel sera principalement visé par ces mesures d’économies avec la suppression de plus de 5 000 emplois et un plan de départs volontaires. Aussi, la cure d’amaigrissement passera par une baisse des investissements, le gel de salaires et des promotions. La productivité sera également au cœur de ce plan, le temps de travail des navigants sera augmenté en passant de 530 à 655 heures de vol par an sur moyen-courrier et de 730 heures sur long-courrier. Le client sera également au centre de la mue d’une compagnie aérienne lourdement déficitaire. Air France-KLM tient à renforcer son offre low cost avec sa filiale Transavia dont la flotte passera de 8 Boeing 737 actuellement à 22 en 2014. Le raffermissement du bilan est également un chantier auquel s’attaque le groupe alors que la dette dépassait les 6,02 milliards d'euros à fin septembre 2012. Air France-KLM souhaite ramener l’endettement à 4,5 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2014.
A la lumière de ce « troisième trimestre satisfaisant », le groupe entend enregistrer au deuxième semestre les premiers impacts significatifs du plan « Transform 2015 ». Dans ces conditions, Air France-KLM a pour objectif de dégager un résultat d'exploitation au second semestre supérieur aux 195 millions d'euros réalisés au second semestre 2011 « dans un environnement économique difficile en Europe mais avec une activité toujours soutenue sur les autres marchés »,tout en réduisant la dette nette au 31 décembre 2012 par rapport au 31 décembre 2011, sans pour autant préciser le montant.
Air France-KLM revient sur les 6 euros, un niveau que n’avait plus revu le titre de la compagnie aérienne depuis…le mois de novembre 2011, soit une bonne année… Le dossier retrouve enfin grâce aux yeux des investisseurs après avoir connu un sérieux trou d’air sur l’année 2011 et aussi sur une bonne partie de l’année en cours. Le titre a en effet piqué du nez ces dernières années, son parcours boursier a été plombé par nombre de déceptions faisant écho à des publications ternes. Après avoir touché un plus bas à près de 3 euros mi-juin, le titre s’est repris pour revenir actuellement sur les 6 euros. A ces cours, la capitalisation ressort à seulement 1,8 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 26 milliards d’euros estimés pour 2012, soit un ratio VE/CA de 0,34x. Les éventuelles provisions pour restructurations vont surement continuer à peser dans la poursuite de la cure d’amaigrissement entreprise par le groupe. L’évolution du dossier en Bourse sera donc tributaire des avancées ou des retards du plan « Transform 2015 ».
