Après plusieurs mois de récession, la croissance britannique a fait son grand retour au troisième trimestre. Après plusieurs trimestres consécutifs de récession, l’économie britannique a donné un brusque coup d’accélérateur, en témoigne la hausse de 1% du produit intérieur brut britannique, en glissement annuel. Une vigueur qui s’explique en partie par le jubilée de la reine et par l’effet « Jeux Olympiques » dont les retombées économiques ont été significatives.
Or, les chiffres économiques publiés en octobre laissent penser que le rebond de l’économie au cours du troisième trimestre n’aura été qu’éphémère.
Le PMI manufacturier britannique s’est en effet inscrit à 47,5 points en octobre, après 48,1 en septembre, signe que la contraction de l’économie s’est accentuée au cours du mois d’octobre.
Au vue des indicateurs économiques, l’économie britannique n’est pas sortie de l’ornière, et risque de basculer dans le rouge d’ici la fin de l’année. Et ce alors que le Premier ministre britannique David Cameron, fragilisé par les eurosceptiques et l’opposition exige le gel du budget européen. Angela Merkel a beau tenter de persuader son homologue britannique de soutenir la position de l'Allemagne qui défend un plafonnement des dépenses de l'Union européenne à 1% de son PIB, le Premier ministre anglais est allé jusqu'à menacer ses partenaires d'opposer le veto du Royaume-Uni à ses partenaires européens.
L’euroscepticisme est en effet monté d’un cran lorsque le chef de la diplomatie William Hague a assuré la semaine dernière à Berlin que le "désenchantement de l'opinion publique à l'égard de l'Europe n'a jamais été aussi grand au Royaume-Uni", nourri par la crise de l'euro et les craintes pour la City.
Avant lui, le ministre de l'Education Michael Gove a récemment évoqué le scénario tabou d'un "Brixit" (contraction de "British exit") en affirmant "Nous sommes prêts à sortir", sans être rappelé à l'ordre par le chef du gouvernement.
Face à une conjoncture économique dégradée, et à la montée de l’euroscepticisme, le 10 ans britannique, valeur refuge pour les investisseurs, se tendait légèrement de 2 points de base, pour se négocier à 1,87%.