Veolia Environnement a confirmé ce mercredi ses objectifs pour 2012 et 2013 malgré la détérioration de la conjoncture sur ses principaux marchés et la publication un résultat opérationnel récurrent en repli 24,8% pour les 9 premiers mois de l'année. La baisse des prix et des marges du numéro un mondial de la gestion de l'eau et des déchets ont en effet grevé sa rentabilité.
Sur les neuf premiers mois de l’exercice, le chiffre d’affaires de Veolia Envrironnement est resté stable à 21,6 milliards d'euros, contre 20,91 milliards d'euros à la même période de l’exercice précédent, soit une hausse de 1% sur la période. Le résultat opérationnel récurrent s'est quant à lui inscrit à 840,9 millions d'euros, contre 1,11 milliard d'euros un an plus tôt. Si cet indicateur s’est inscrit en repli de près de 25% sur un an, il toutefois ressorti supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 819 millions d'euros de profit opérationnel récurrent.
Le groupe a confirmé son objectif de cessions d'actifs, fixé à 5 milliards d'euros pour la période 2012-2013, qui doit lui permettre de ramener sa dette nette sous les 12 milliards d'euros et de verser un dividende de 0,70 euro par action au titre de 2012. Au 30 septembre, l’endettement du groupe atteignait 15,2 milliards d’euros au 30 septembre, un niveau qui rend toute marge de manœuvre presque impossible pour Veolia Environnement…
Alors, pour se donner un peu d’air, le groupe de services aux collectivités a initié la première étape de son désengagement progressif de son l'activité de transports publics qu'elle détenait jusque-là à parité avec la Caisse des Dépôts (CDC). Cette sortie du secteur des transports pourrait donc apporter un peu d’argent frais à Véolia Environnement. Mais le groupe de services à l’environnement n’en est pas tiré pour autant, la situation dans laquelle il se trouve est encore bien complexe. En Italie, le groupe reste dans une mauvaise posture alors qu’il s’attend à subir des pressions tarifaires lors de renouvellements de contrats dans ses marchés matures.
Alors pour limiter l’impact de la dégradation de l’environnement, le groupe va geler 500 millions d'euros d'investissements en 2012 et 2013 et porter son objectif de réduction des coûts bruts à 270 millions d'euros en 2013 et à 170 millions d'euros d'impact net sur le résultat opérationnel contre un objectif initial respectivement de 220 millions d'euros et de 120 millions d'euros. Après 2013, le groupe vise en milieu de cycle, une croissance organique de son chiffre d'affaires de plus de 3% par an, à retrouver un taux de distribution au niveau de sa moyenne historique mais aussi il va porter ses réductions de coûts à 500 millions d'euros bruts soit 470 millions d'euros d'impact net sur le résultat opérationnel contre un objectif initial respectivement de 450 millions d'euros et de 420 millions d'euros en 2015. Déjà plus de 300 projets de réductions de coûts « à effets rapides » ont été approuvés à fin juillet et les premières mesures mises en œuvre ont permis réaliser 109 millions d'euros d'économies brutes au titre de 2012. Le deuxième volet du plan, a été engagé à 60% à la fin du mois de juillet après principalement la cession des activités d'Eau régulée au Royaume-Uni et la signature de la cession des Déchets Solides aux Etats-Unis, « à des niveaux de valorisation très satisfaisants et avec des plus-values élevées » indique Veolia Environnement.
Sur le front boursier, le titre du spécialiste des services aux collectivités avait bien commencé l’année 2012 en tête du CAC 40 après avoir signé la plus mauvaise performance de l’indice vedette parisien 2011. Dès décembre 2011, un programme de restructuration a avait été annoncé de façon à assainir le bilan. Le titre avait pris 56% sur les quatre premiers mois de 2012, Frérot avait plus ou moins réussi son pari, celui de convaincre les investisseurs du bien fondé de sa stratégie de cessions d’actifs. Puis avec les inquiétudes grandissantes sur le front de la dette dans la zone euro, cette reprise du dossier a été annulée. Si le comportement de l’action reste encore incertain, la communauté financière s’accorde à dire que ce dégraissage est plus que nécessaire si Antoine Frérot souhaite rester aux manettes de Veolia Environnement. Le titre Veolia a en effet perdu près de 30% de sa valeur au cours des six derniers mois. Alors, à ces cours, le dossier n’est valorisé que 11,3x les bénéfices escomptés pour l'exercice en cours et de 10,7x pour l'année suivante et un ratio « valeur entreprise sur chiffre d'affaires » de 0,57x pour 2012... Malgré cette valorisation attrayante, le manque de visibilité sur la situation économique freine quelque peu les investisseurs à s'exposer sur des valeurs aux fondamentaux fragiles.