Après un début de semaine chaotique, la monnaie unique reprend du poil de la bête face à l’ensemble des devises. Les marchés reprennent en effet un peu d’appétit pour le risque après trois séances consécutives marquées par un excès de prudence, ce qui soutient le rebond technique de la devise européenne.
Alors qu’il se négociait la veille au plus bas depuis de deux mois face au dollar, à 1,2661, l’euro reprend de la hauteur et s’installe confortablement au dessus des 1,2750, face au billet vert, à 1,2755, en hausse de 0,32%. L’euro bondit par ailleurs de 0,92% face à la devise japonaise pour se négocier à 101,90 contre 100,80 la veille.
Pour l’heure, le rebond de l’euro ne traduit pas un réel regain de confiance de la part des marchés. Les nuages continuent d’obscurcir les perspectives de l’union monétaire, comme en témoigne la chute de 2,5% de la production industrielle au mois de septembre en zone euro ce qui représente sa plus forte baisse depuis janvier 2009. Pis encore, les deux moteurs économiques de l’union monétaire, la France et l'Allemagne, ont enregistré en septembre un recul de leur production industrielle de respectivement 2,7% et 2,1% sur un mois, sous l'effet d'une contraction de l'activité dans le secteur automobile. Le fléchissement de la production industrielle en France est le plus prononcé depuis janvier 2009, tandis que celui enregistré en Allemagne est le plus fort depuis novembre 2011.
De plus, la Grèce qui reste la principale source d’inquiétude de la zone euro, s’enfonce chaque jour un peu plus dans la récession, la chute du PIB atteignant désormais 7,2% au troisième trimestre en glissement annuel. En conséquence, les perspectives restent sombres pour Athènes alors que la réunion de l‘eurogroupe a abouti de son coté sur une non-décision, les européens préférant repousser la décision concernant le déblocage de la nouvelle tranche d’aide. Car si les créanciers ont accordé un délai de deux ans pour que le pays atteigne les objectifs budgétaires, la récession, qui frappe dramatiquement le pays, complique la donne, alors qu’il faudra une nouvelle réunion, vraisemblablement le 20 novembre, pour espérer le déblocage de la tranche d’aide de 31.5 milliards d’euros et ainsi éviter à la Grèce le défaut de payement.
Si le contexte reste source d’angoisse pour les marchés, il en faut plus pour empêcher l’euro de s’offrir un rattrapage technique après avoir glissé sous le seuil des 1,27 dollar et des 101 yens.
D’ailleurs, le billet vert suivait la même tendance face au yen en s’appréciant de 0,5%, pour se négocier à 79,88 (contre 79,33 au plus bas) alors qu’il redonne 0,35% face à l’euro et reste stable par rapport au sterling.