L'Italie et l’Allemagne avaient rendez vous avec les marchés obligataires, deux opérations qui se sont bien déroulées grâce une légère accalmie sur le front de la crise souveraine. Rome a donc placé avec succès pour 3,5 milliards d’euros de dette à maturité juillet 2015, 683 millions de dette à maturité novembre 2029 et 816 millions à échéance 2023
Sur la ligne arrivant à maturité en juillet 2015, le rendement s’inscrit en légère baisse à 2,64% contre 2,86% lors de la précédente opération le 11 octobre. Pour autant, la demande a été moins importante avec un bid to cover ratio qui a représenté 1,5 fois l’offre, contre un ratio de 1,67 auparavant.
Sur la ligne obligataire à 11 ans, le taux consenti par le trésor s’est inscrit à 4,81%, en nette baisse par rapport aux 5,89% exigés par les créanciers le 13 juillet dernier. En revanche, le revers de cette baisse des taux, c’est le repli de la demande, moins importante qu’auparavant, avec un ratio de couverture de 1,51 contre 2,33 précédemment.
Enfin, 683 millions d’euros ont été levés. Pour la première fois depuis 2009, la maturité de cette ligne s’inscrit sur le très long terme puisqu’elle arrive à échéance en novembre 2029. Le rendement italien s’inscrit en légère hausse à 5,33% à comparer aux 5,26% consentis le 9 avril 2009, date à laquelle la crise grecque n’avait pas encore éclaté. Au final, et cela peut paraitre paradoxal, les taux italiens sont restés globalement stables durant la crise malgré quelques accès de fièvre en raison du spectre de contagion de la crise souveraine aux pays considérés comme les plus fragiles. Après cette opération couronnée de succès, le rendement obligataire à 10 italien perdait 3 points de base sur le marché secondaire pour se négocier à 4,92%.
L’Allemagne aussi procédait à une adjudication ce jour. Une opération réussie car Berlin a levé près de 4,3 milliards de Schatz arrivant à maturité en décembre 2014 avec une fois encore un rendement négatif qui s’inscrit à -0.02%, signe que les investisseurs, angoissés par les perspectives économiques et la crise souveraine sont toujours prêts à payer une prime pour placer leurs liquidités dans l'abri jugé le plus sûr. Sur le marché secondaire, le rendement à 10 ans sur le bund subissait des prises de bénéfices et se tendait de 1 point pour se négocier à 1,35%.
Autre signe qui témoigne du léger regain d’appétit pour le risque, le 10 ans espagnol refluait de 2 points de base pour se négocier à 5,82%, alors que la dette nette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne (BCE) a reculé en octobre pour le deuxième mois consécutif, à 341,6 milliards d'euros, signe d'une légère détente des marchés même si cette dette reste dans l’absolu très élevée.