Le déclassement d'un cran de la note de la dette souveraine de la France par l’agence Moody's, de "triple A" à "Aa1", n'affecte pas la paire euro-dollar. La monnaie unique reste solidement ancrée autour des 1,28 dollar, et continue de flirter avec le seuil des 104 yens, soutenue par l'espoir d'un accord sur la Grèce lors de la réunion de l'Eurogroupe qui devrait aboutir au déblocage de la tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros censée lui éviter le défaut de payement.
La première raison avancée par Moody's pour expliquer sa décision est le poids que la perte de compétitivité et la rigidité du marché du travail font peser sur les perspectives de croissance à long terme. « L'Allemagne, par exemple, a mis en œuvre des réformes structurelles il y a plusieurs années, qui s'avèrent particulièrement efficaces », a estimé Moody’s qui ajoute que « la France a perdu du terrain par rapport aux autres pays notés triple-A ».
Par ailleurs, la France étant un élément clé du Mécanisme européen de stabilité (MES) et du Fonds européen de stabilité financière (FESF) (elle est le deuxième contributeur aux fonds européens de sauvetage) l'abaissement de la note française aurait donc très vraisemblablement un impact sur ces deux entités.
Si le déclassement de la note souveraine de la France aura des répercussions sur les notes des mécanismes européens de sauvetage, pour l’instant les marchés ne semblent pas s’en inquiéter. Au final, la dégradation de la note souveraine semble être un perçue comme un non événement par le marché des changes.
Quant au yen qui a tendance à s’apprécier lorsque l’aversion au risque grimpe d’un cran, il évoluait dans une fourchette relativement étroite après la décision de la Banque du Japon (BOJ) de maintenir sa politique monétaire inchangée à l'issue de sa dernière réunion mensuelle, conformément aux attentes.
Le comité de politique monétaire de la banque centrale a décidé de maintenir le montant de son programme de rachat d'actifs à 91.000 milliards de yens (875,5 milliards d'euros) et de laisser son taux directeur dans une fourchette de 0% à 0,1%.
Après avoir nettement diminué ces derniers jours du fait de spéculations accrues autour d'un nouvel assouplissement lié aux élections législatives anticipées, le dollar cédait symboliquement 0,04% pour s’échanger à 81,28 yens, contre 81,41, lundi soir. L’euro quant à lui grappillait 0,14% pour se négocier à 104,11 yens.