Heureux en jeu, malheureux avec le fisc ? Le député socialiste du Cher Yann Galut a proposé la veille, de taxer de 15% les gains des jeux de hasard au-delà de 30 000 euros. Mais pour Bercy, cette mesure n’est pas une priorité.
Et pourtant, cette taxe permettrait d’engranger un milliard d’euros de recettes supplémentaires par an. « En pleine crise économique grave, ce serait une source de revenus non négligeable, assure-t-il. Encore plus, lorsque l’on sait que les gains de la Française des jeux (FDJ) se sont élevés à 7 milliards d’euros en 2011.
Le consommateur serait donc taxé à l’achat mais aussi au gain. A chaque billet vendu, 40% de la mise va directement dans les caisses de l’Etat. Le pourcentage est de 25% si l’on prend en compte tous les jeux de hasard de la FDJ. Et si la taxe Galut était votée, l’heureux grand gagnant du super jackpot du Loto de plus de 169 millions d’euros devrait verser immédiatement à l’Etat 15% de ses gains, soit un peu plus de 25 millions d’euros.
Le député du Cher veut prendre exemple sur nos voisins européens. « En Espagne, un gagnant est taxé à 20% dès 2 500 euros de gains, lance-t-il. Et, en Italie, la taxe s’élève à 6% à partir de 500 euros de cagnotte. Ma proposition est bien moins lourde que cela, car elle ne concerne que les gros gains » argumente Yann Galut. Mais du côté de Bercy, la proposition devrait rester lettre morte, estimant que cette mesure n’est pas une priorité à ses yeux…