Après l’euphorie, place à la reprise de souffle…. Alcatel-Lucent a connu jeudi une envolée de dernière minute à la Bourse de Paris ! Et c’est ‘Bloomberg’ qui a mis le feu aux poudres ! Selon l’agence d’informations financières, l’équipementier télécoms serait en discussions avec la banque d'affaires Goldman Sachs en vue de l'obtention d'un financement destiné à renforcer son bilan.
Si cette aide venait à se confirmer, elle ferait office de bouée de sauvetage pour un groupe qui a annoncé une perte opérationnelle plus importante qu'anticipé au troisième trimestre. Sur la période, Alcatel-Lucent a enregistré une perte d'exploitation ajustée de 125 millions d'euros, contre un bénéfice d'exploitation de 149 millions un an plus tôt. Le groupe annonce ainsi pour la deuxième fois un résultat d’exploitation dans le rouge, pénalisé par le recul des investissements des opérateurs télécoms qui affecte l'ensemble du secteur. Les analystes étaient moins pessimistes quant à la teneur de cet indicateur avec une perte de 54 millions d'euros anticipée. Le chiffre d'affaires s'est, lui, établi à 3,599 milliards d'euros, en baisse de 2,8%. Comme les autres équipementiers, Alcatel-Lucent n’est pas épargné par le ralentissement des dépenses de ses clients opérateurs sur fond de conjoncture difficile alors que la pression sur les prix est de plus en plus importante.
La consommation de trésorerie est l’ autre motif d’inquiétude des opérateurs sur le dossier. Exsangue, l’équipementier a brûlé 360 millions d'euros de trésorerie après 511 millions lors des trois mois précédents. Alors, le groupe a été contraint de réviser en baisse son objectif de trésorerie pour 2012. Il vise désormais un niveau « positif » de trésorerie nette à la fin de l'année, contre un niveau « élevé » auparavant. Pour ne rien arranger, Alcatel-Lucent est confronté à un mur de dette alors qu’il devra rembourser environ 2,2 milliards d'euros de dette jusqu'en 2015, selon des estimations d'analystes. Pour éponger une partie de ses dettes et muscler son bilan, le groupe pourrait céder certains de ses actifs comme sa division entreprise ou les câbles optiques sous-marins. Mais ‘Bloomberg’ précise toutefois que les négociations n'en seraient qu'à un « stade très préliminaire » et qu’Alcatel-Lucent n'aurait pas encore mandaté de banque d'investissement pour piloter ces cessions.
En parallèle, Alcatel-Lucent est engagé dans un nouveau plan d'économies baptisé « Programme Performance ». Ben Verwaayen a pris la mesure de l’urgence. Ce plan prévoit la suppression d'environ 5 000 postes et sera destiné à accélérer la transformation du groupe avec 1,25 milliard d'euros d’économies à la clé d'ici la fin de l'année prochaine.
Sur le front boursier, difficile de suivre Alcatel-Lucent sans avoir le cœur bien accroché. Dans la foulée de la publication de mauvais résultats semestriels, le titre de l'équipementier de téléphonie a même touché un plus bas historique à 0,79 euro en séance alors que le dernier plancher de l'action remontait au 6 mars 2009 à 0,906 euro. Depuis le titre végète sous les 1 euro malgré plusieurs tentatives pour s’affranchir de son statut de « penny stock ».