Les investisseurs taillent un costard à Montaigne Fashion, le titre cédant plus de 23% ce matin à la Bourse de Paris.
Le fabricant de vêtements féminins a en effet publié des ventes divisées par deux au troisième trimestre, à 1,16 million d'euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, les facturations ont reculé de 36,3% à 4,57 millions d’euros. L’intégralité des marques ont accusé un repli de leur activité sur la période, notamment la marque Irène Van Ryb, responsable à elle seule de la chute des facturations sur le trimestre.
La griffe a arrêté sa production au cours du troisième trimestre, du fait notamment de la perte du contrat avec le magasin « Le Bon Marché » à Paris, depuis fin 2011. Ce dernier représentait jusqu’alors 30% du chiffre d’affaires. Les magasins multimarques ont également pâti de la « chute vertigineuse des commandes enregistrées » en raison de la reprise de stocks de produits sous marque Irène Van Ryb. Les facturations sont passées en territoire négatif à hauteur de 19 000 euros contre des ventes de 758 000 euros au troisième trimestre 2011.
Quant à la marque Lola, elle connaît elle aussi des difficultés à cause de la chute des ventes auprès des multimarques (en baisse de 48,5 % sur la période), conséquence du très net ralentissement des ventes observées par cette catégorie de distributeurs. Montaigne Fashion explique que les détaillants multimarques « souffrent en effet d'un climat économique détérioré avec des baisses très sensibles d'activité amenant même certains d'entre eux à cesser leur activité. » Pour l'activité générée les boutiques Lola, le chiffre d'affaires fait apparaitre une baisse de 11,7 % due notamment à un retard de la mise en boutique de la collection hiver 2012 / 2013.
L’activité ne parvient pas à se redresser pour une société qui a accusé sa sixième année consécutive de perte nette en 2011, avec un déficit de 2,81 million d’euros pour une perte opérationnelle courante de 2,07 millions d’euros. La structure reste déficitaire du fait d’une diminution de la rentabilité au mètre carré des boutiques sous enseigne Lola, acquise en juillet 2011 et de coûts trop lourds. Les capitaux propres de la société son négatifs à hauteur de 3,87 millions d’euros. Avec une structure financière des plus précaires, les investisseurs ont tourné le dos au dossier avec un titre qui perd 44,44% depuis le début de l’année et 87,50% sur 5 ans.