Groupe Steria prend la tête du SBF 120 et s’envole de 7,26% à 12,56 euros soutenue par une recommandation positive de la part d’un analyste. Le leader des services informatiques aux entreprises et aux administrations, est en effet porté par Exane BNP Paribas qui a intégré le dossier dans sa liste de valeurs moyennes préférées.
L'analyste affirme que Steria est l'une de ses "convictions les plus profondes" dans l'univers petites et moyennes capitalisations et dans le compartiment services informatiques, « grâce à une valorisation douce et un profil de croissance supérieur à la moyenne du secteur ». L'objectif de cours est fixé à 17 euros, qui correspond finalement à son plus haut annuel.
Avec un ratio valeur entreprise sur chiffre d’affaire de 0,35 fois, le groupe est en effet moins bien valorisé que ses comparables, Atos et Altran ayant des multiples de respectivement 0,54 et 0,64 fois tandis que Capgemini, la big cap des SSII se paye sur un ratio VE sur CA de 0,47 fois.
La valorisation est d’autant plus attractive au regard des perspectives de rentabilité, étant donné que le groupe se paye 7,06 fois les bénéfices attendus pour 2012 contre 10,9 pour Alten, 10,5 fois pour Altran et 15,8 pour Cap gemini.
Le cours de bourse accuse en effet un gros retard par rapport à ses comparables avec un repli de 4,8% depuis le début de l’année alors que Altran s’envole de 81%. Quant à Capgemini, le titre s’adjuge 34% sur la période.
Un bémol cependant car la sous performance de Steria se justifie en partie par son exposition à la fois géographique et sectorielle. Le Royaume Uni est par exemple la première zone géographique du groupe avec 38% de son chiffre d’affaires réalisée outre –manche suivi de la France avec 32% du CA et l’Allemagne (14%).
Le chiffre d’affaires est donc exclusivement réalisé en Europe de l’Ouest, où le contexte macroéconomique est pour le moins morose. Le groupe est par ailleurs très exposé dans le domaine du secteur public (39% du CA) les services aux collectivités (26% du CA) et 24% des ventes réalisées dans les banques et assurance. Or les dépenses publiques sont sous pression au Royaume-Uni avec la cure d’austérité drastique mise en place par le gouvernement Cameron.
Mais le groupe semble plutôt bien résister à la conjoncture dégradée puisque la SSII a dévoilé une croissance organique en hausse de 2% sur neuf mois au Royaume-Uni et de 8 ,3% en France alors que pour l’ensemble de l’Europe, la croissance organique s’est contractée de 0,3%.