Dans un contexte de crise pour le secteur du tourisme, le cru 2012 aura été terne pour les opérateurs français, en raison de la crise d'abord, puis d'un redémarrage lent des destinations du printemps arabe mais aussi d'un changement de mentalité, les clients préférant organiser de plus en plus seuls leurs voyages, selon l'association professionnelle Ceto.
Ce n'est pas une bonne année, même si cela aurait pu être encore pire", a déclaré le président du Ceto, René-Marc Chikli, en présentant le bilan lors du forum annuel du Ceto, à Bordeaux.
Côté destinations, après une année 2011 noire liée au printemps arabe, la Tunisie, première destination étrangère des Français, "est un peu repartie cet été. On a limité la casse", a dit M. Chikli, en déplorant toutefois "un problème de qualité" sur place.
Quant au Moyen-Orient, la région a perdu beaucoup de clients sur l'exercice (-17,3%), alors que l l'Europe du Sud et occidentale, où s'effectuent l'essentiel des voyages, s'est légèrement tassé en fléchissant de 1,3%.
Cocorico, la France reste la première destination des voyages organisés, avec 742 000 clients, très loin devant la Tunisie (413 200) et le Maroc (338 000).
Mais cette résistance du tourisme français ne doit pas maquer le constat selon lequel entre novembre 2011 et fin octobre 2012, les 70 membres du Ceto ont fait voyager 7,28 millions de clients, soit 25 000 clients de moins qu'un an plus tôt à périmètre comparable, pour un volume d'affaires de 5,28 milliards d'euros (-0,8%).
Après une année 2011 moyenne et un millésime 2012 compliqué, l'horizon des tours opérateurs ne s'éclaircit pas. Les prises de commandes pour l'hiver 2012-2013 sont encore en recul de plus de 10% en nombre de clients et de 7% en chiffre d'affaires, touchant à la fois le moyen-courrier et le long-courrier. Pour Club Med, un bon baromètre du secteur, les réservations d'hiver du secteur "sont correctes dans un contexte exécrable. Elles s'inscrivent en hausse de 1% dans un marché en forte baisse, démontrant la surperformance durable du business model", soulignait Oddo Securities à l'occasion de sa publication semestrielle.
Mais dans les années qui viennent, le groupe devrait essayer de trouver de nouveaux de relais de croissance pour réduire sa dépendance aux marchés matures comme l'Europe. Car si la stratégie de montée en gamme commence à porter ses fruits, le meilleur moyen de se diversifier passe par la composition sa clientèle. Selon Club Med, « d'ici à 2015, un client sur trois proviendra d'un pays en forte croissance » précisait le groupe à la 'occasion de ses résultats. Cette diversification géographique a d'ailleurs d'ores et déjà porté ses fruits puisque depuis deux ans, l'Asie est la première zone géographique du groupe en termes de résultat opérationnel courant de l'activité Villages.