Grosse déconvenue aujourd’hui sur le dossier Areva ! Le groupe public nucléaire a revu en légère baisse son objectif d'excédent brut d'exploitation pour 2013 en raison de retards de financements de certains projets de clients dans les énergies renouvelables.
Il table désormais sur un excédent brut d'exploitation supérieur à 1,1 milliard d'euros, soit un peu moins que le seuil précédemment fixé à 1,25 milliard d'euros.
Areva impute cette différence au retard pris dans le développement d'activités dans l'énergie renouvelable, « en raison des délais constatés dans la mise en place du financement de certains projets clients ralentissant leur exécution ». Ainsi, du chiffre d'affaires des activités renouvelables devrait ressortir en 2013 à un niveau stable par rapport à l'exercice 2012, soit environ 600 millions d'euros, contre un montant supérieur à 750 millions d'euros attendu précédemment.
L'industriel a par ailleurs maintenu l'ensemble des autres objectifs qu'il s'était fixés pour l'exercice 2013, dans le cadre de son plan de réorganisation et de réduction de coûts « Action 2016 ». Areva vise une croissance du chiffre d'affaires des activités nucléaires de 3% à 6% et un flux de trésorerie opérationnel libre avant impôts à l'équilibre.
Le groupe nucléaire également confirmé l'ensemble de ses objectifs pour l'année en cours. En juillet, lors de la publication de ses résultats semestriels, il avait prévenu qu'il estimait qu'en 2012, son cash flow opérationnel libre avant impôts serait négatif à hauteur de 1,25 milliard d'euros. Par ailleurs, le groupe s'est fixé dans le cadre du plan d'actions stratégique « Action 2016 » un programme de cession de 1,2 milliard d'euros de cessions d'ici à 2013.
Le nucléaire reste encore un sujet électrique en Bourse, surtout récemment avec l’annonce d’une augmentation du coût de construction de l'EPR de Flamanville (Manche) de deux milliards d'euros, pour atteindre ainsi 8,5 milliards en tenant compte de l'inflation. A 20 euros en début d’année, le titre Areva perd encore plus de 32% malgré une hausse de 38 % depuis son point bas observé en juin...Il est donc bien loin où le certificat d’investissement cotait sur les 80 euros en juin 2007. Il faudra attendre que les premiers fruits du plan d’économies soient récoltés pour qu’on ait un peu plus de visibilité sur le titre. A plus long terme cependant, la mue devrait s’opérer sans encombre. A côté du nucléaire, qui bénéficiera d’une forte demande, surtout dans les émergents, Areva à une autre corde à son arc : les énergies renouvelables. Et Areva commence à glaner les contrats dans l’éolien, En novembre dernier, Areva et la Scottish Enterprise ont signé un protocole d'accord visant à développer un site industriel pour la fabrication d'éoliennes dans l'Est de l'Écosse. Ce partenariat intervient après l'installation d'usines du même type au Havre (Seine-Maritime). Reste à savoir si ce virage pris par le spécialiste français sera payant… Pour l’heure, les retards de financements de certains projets de clients dans les énergies renouvelables auront eu raison des comptes sur l'année 2013.
