Dur réveil pour Aéroports de Paris au lendemain de son avertissement sur ses objectifs à horizon 2015. Le titre de l’opérateur aéroportuaire rend près de 6,5% après avoir perdu plus de 8% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris.
La baisse du trafic ainsi que la dégradation des perspectives économiques constatées depuis l'été 2012, ont conduit Aéroports de Paris à présenter des perspectives beaucoup plus conservatrices.. Il ajuste ainsi à la baisse son hypothèse de trafic et ses objectifs 2015, tels qu'ils avaient été initialement arrêtés début 2010 au moment de la préparation du deuxième contrat de régulation économique.
L'exploitant d'aéroports anticipe désormais une croissance annuelle moyenne du trafic passager comprise entre 1,9 % et 2,9 % entre 2010 et 2015, contre 3,2 % précédemment. L'Ebitda 2015 est désormais attendu en hausse de 25% à 35% par rapport à 2009 contre une hausse de 40 % précédemment. Le ROCE du périmètre régulé devrait désormais se situer entre 3,8 % et 4,3 % en 2015, contre une fourchette comprise entre 4,5 % et 5,0 % auparavant
Aéroports de Paris a donc engagé un plan d'économies visant à limiter à 3 % en moyenne par an la progression maximum des charges courantes de la maison mère entre 2012 et 2015. Les effectifs de la maison mère devraient ainsi baisser de 7 % au total sur la période 2010-2015 tandis que les tarifs des redevances devraient augmenter de 3% au 1er avril 2013.
L’objectif de chiffre d'affaires par passager des boutiques en zone réservée de 19 euros en 2015 est maintenu, de même que celui d'un développement immobilier de 320 000 à 360 000 mètres carrés entre 2011 et 2015. Les objectifs 2012 ont également été confirmés. L'exploitant d'aéroports vise une croissance modérée du chiffre d'affaires et de l'Ebitda et anticipe, pour 2013 une stabilité du trafic par rapport à 2012.
C’est qu’ADP ne souhaite plus tirer l’intégralité de ses revenus du trafic aérien. Le groupe entend mieux valoriser ses infrastructures grâce à l'extension des galeries marchandes et au recentrage de son activité. Cette stratégie s’avère payante ! Le chiffre d'affaires des activités commerciales (loyers perçus sur les boutiques, les bars et restaurants, la publicité, les activités banques et change et les loueurs de voitures) s’est apprécié de 12,9% à 259 millions d’euros. Au sein de cet ensemble, les loyers issus des boutiques en zone réservée s'établissent 185 millions en hausse de 13,9%, sous l'effet de la forte augmentation du chiffre d'affaires par passager (+10,7% à 16,1 euros).
L’internationalisation du groupe est également une des priorités du groupe tout comme le développement des points de ventes avec un voyageur/consommateur placé au cœur de sa stratégie. Un bon moyen d’assurer une bonne visibilité pour les exercices à venir. C’est que l’opérateur aéroportuaire entend donc contrebalancer la baisse de régime du trafic aérien, lié à des troubles politiques, à des évènements climatiques défavorables et aussi à une conjoncture économique adverse. L’action ADP gagne un peu plus de 10% depuis le début de l’année avec un plus haut inscrit à 67 euros le 17 août dernier. La valorisation du titre ressort encore plus de 17 fois les bénéfices attendus cette année, ce qui reste encore cher.
