Casino patine toujours en France, les consommateurs n’ont pas été au rendez-vous au quatrième trimestre. Le distributeur hexagonal a vu ses ventes se contracter de 3,1%, à 4,76 milliards d'euros en France du fait d'une consommation « peu dynamique » au quatrième trimestre et d'une baisse des prix dans plusieurs enseignes, dont Casino et Franprix. En croissance organique, la tendance reste aussi négative (-2,2%) sur le trimestre écoulé.
Toutes les enseignes françaises du groupe ont donc marqué le pas à magasins comparables alors qu’en 2011 la tendance était encore positive. Les magasins de proximité ne rencontrent pas le succès escompté malgré les efforts de Casino pour rendre ce format plus attractif en termes de prix dans un contexte d’inquiétude quant au pouvoir d’achat des consommateurs. Les hypermarchés et supermarchés Casino et Franprix ont baissé significativement leurs prix en marques propres et premiers prix, qui représentent plus de 40% des ventes en volume. Mais cette politique tarifaire n’a pas suffi à appâter davantage le chaland. Les ventes de Géant Casino reculent de -9,9% à magasins comparables et hors essence avec des ventes alimentaires qui s’inscrivent en recul de -7,6% toujours à magasins comparables.
Cette dégradation des chiffres en France n’a pas empêché d’extérioriser un chiffre d'affaires en hausse de 35,2% à 12,6 milliards d’euros au titre du quatrième trimestre. L’intégration globale de Grupo Pao de Açucar dans les comptes depuis le 2 juillet, ont permis de donner un énorme coup de fouet aux ventes trimestrielles de Casino. Mais pas que… Les ventes en Asie ont augmenté de 21,1%, ou 15,9% en variation organique, que celles en Amérique latine ont progressé de 93,1%, ou 7,8% en données organiques. Et c’est une bonne chose pour le groupe piloté par Jean-Charles Naouri, les ventes à l'international représentent 63% du chiffre d'affaires de Casino. Et cette exposition hors des frontières hexagonales limite donc l’impact de la morosité de l’activité en France.
Aussi, on observe la montée en puissance de Cdiscount (+16,1%) sur le trimestre. La performance du spécialiste du commerce en ligne a permis d’enregistrer une légère progression (+0,3%) des ventes non-alimentaires cumulées de Géant et Cdiscount sur l’ensemble de l’année. Toute la publication n’est donc pas à mettre au rebus pour autant…Casino table toujours sur une hausse de 25% de son résultat opérationnel courant pour 2012 pour un chiffre d’affaires en hausse 22,1% en données publiées à 42 milliards d'euros, un montant en ligne avec les attentes des analystes qui prévoyaient des ventes annuelles de 42,3 milliards d'euros.
Au regard de cette publication, l’international est un facteur indéniable de soutien pour l’activité de Casino alors que la guerre des prix fait rage entre distributeurs français. Le groupe arrive donc à maintenir le cap dans une conjoncture qui ne lui facilite pas la marche de ses affaires. A ces cours, le titre n’est valorisé que 11 fois ses bénéfices attendus pour 2013. Nous maintenons donc notre avis à conserver sur le dossier.
