Sans grande surprise, Air France-KLM termine l’année 2012 dans le rouge… La compagnie aérienne affiche une perte de 1,2 milliard d’euros à l’issue du précédent millésime, plombée par des charges de restructuration d’un montant de 471 millions d’euros.
Mais à coté de cette perte, l’activité reste bien orientée avec une hausse de 5,2% du chiffre d'affaires à 25,63 milliards d'euros. Le groupe a bénéficié d’un effet de change favorable de 2,7% tandis que la recette unitaire s’est appréciée de 5,9% (+3,2% à change constant). Le trafic passager, constituant la majeure partie des ventes du groupe, reste stable compensant ainsi une activité cargo toujours affectée par le ralentissement économique et une situation de surcapacité. Ainsi, le trafic fret est en baisse de 6,3% pour des capacités en baisse de 3,5%.
Du côté du résultat d’exploitation, les compteurs sont encore au rouge. L’indicateur reste encore en perte à hauteur de 300 millions d’euros contre un déficit 353 millions d’euros. Le groupe doit toujours composer avec l’évolution des cours du baril du pétrole. La facture carburant a augmenté de 890 millions d'euros à 7,33 milliards d'euros, en raison principalement de l'appréciation du dollar.
Pour redresser la barre, le groupe a initié le plan « Transform 2015 », annoncé comme un plan de relance par le nouveau commandant de bord d’Air France-KLM. Il vise à économiser deux milliards d'euros d'ici 2014, dont avec l'objectif de restaurer la compétitivité de la compagnie et de placer le client au cœur des décisions. La compétitivité de la compagnie va passer par des coupes sèches dans les coûts d’exploitation. Le personnel sera principalement visé par ces mesures d’économies avec la suppression de plus de 5 000 emplois et un plan de départs volontaires. Aussi, la cure d’amaigrissement passera par une baisse des investissements, le gel de salaires et des promotions. La productivité sera également au cœur de ce plan, le temps de travail des navigants sera augmenté en passant de 530 à 655 heures de vol par an sur moyen-courrier et de 730 heures sur long-courrier. Le client sera également au centre de la mue d’une compagnie aérienne lourdement déficitaire. Air France-KLM tient à renforcer son offre low cost avec sa filiale Transavia dont la flotte passera de 8 Boeing 737 actuellement à 22 en 2014. Le raffermissement du bilan est également un chantier auquel s’attaque le groupe. La dette nette a été ramenée sous les 6 milliards d’euros à fin décembre 2012. Air France-KLM souhaite ramener l’endettement à 4,5 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2014.
« L’année 2012, caractérisée par un ralentissement de la croissance mondiale et une situation de récession en Europe, a cependant enregistré une forte augmentation du prix du pétrole. Dans ce contexte très difficile, nos résultats sont conformes à nos prévisions, les premiers effets du plan Transform ayant permis une réduction de la perte d’exploitation », a déclaré Jean-Cyril Spinetta, le président du conseil d'administration de l'entreprise.
Le groupe ne donne pas de perspectives chiffrées pour 2013, qui « s’ouvre dans un environnement incertain, toujours marqué par une forte volatilité du prix du pétrole et des changes ». Air France - KLM compte maintenir dans ce contexte un « strict contrôle des capacités et des investissements ».
L'avis de Mofinancier.com
Après avoir touché un plus bas à près de 3 euros mi-juin 2012, le titre s’est repris pour revenir actuellement sur les 8 euros, soit plus de 160% et 77% en un an. Les éventuelles provisions pour restructurations vont surement continuer à peser dans la poursuite de la cure d’amaigrissement entreprise par le groupe. L’évolution du dossier en Bourse sera donc tributaire des avancées ou des retards du plan « Transform 2015 ». Après ce net rebond, il est temps pour le titre de reprendre son souffle… Ecart.