Maurel & Prom a déçu après la publication de résultats annuels moins bons que prévu, pénalisés par une base de comparaison défavorable.
La junior pétrolière française a réalisé en 2012 un résultat net part du groupe de 58 millions d'euros, en chute de 65%. C’est largement en-deçà des attentes des analystes, ces derniers espéraient 80 millions d’euros de profits. En 2011, le bénéfice net incluait des produits de cessions d'actifs à hauteur de 135 millions d'euros. Hors éléments de cession, le bénéfice aurait bondi de 93%. Le résultat opérationnel a reculé de 22% à 201 millions d'euros pour un chiffre d'affaires, déjà publié, en hausse de 26% à 472 millions.
Maurel et Prom fait mieux que les 430 millions d’euros de facturations prévues par le consensus. Par rapport à l’exercice 2010, la progression est plus significative avec des facturations qui ont plus que doublé (+118%) sur la période. Pour l'année 2013, les couvertures portent sur des volumes significativement réduits dont l'impact sur le chiffre d'affaires consolidé de l'exercice 2013 portera sur 500 barils par jour vendus à 87 dollars en moyenne. A noter en parallèle un effet favorable de l'évolution de la parité dollar/euro (-8%) en 2012.
Concernant ses perspectives, le groupe pétrolier envisage de forer une quinzaine de puits au cours de l'année afin d'augmenter le niveau de ses réserves. Au 1er janvier 2013, celles-ci s'élèvent à 198 Mbbls (millions de barils/jour), soit une augmentation de 7% par rapport au 1er janvier 2012. Maurel et Prom a également indiqué que la connexion de nouveaux puits au Gabon - qui représente la majeure partie de ses réserves d'huile - ainsi que l'aménagement des procédés et l'injection d'eau devraient lui permettre d'augmenter le niveau de sa production de 22 000 barils par jour à fin 2012 à 27 000 fin 2013. Ces réserves sont un excellent indicateur de la valorisation du groupe, qui fait l'objet régulièrement de rumeurs d'achats.
Des contacts autour d'un rachat de Maurel & Prom ont lieu et continueront d'avoir lieu, a déclaré jeudi son PDG Jean-François Hénin, ajoutant que le groupe pétrolier français serait géré comme s'il devait rester indépendant. C’est que le groupe revêt une dimension hautement spéculative. Il peut faire l’objet d’une OPA à tout moment, c’est un secret de polichinelle. Des ‘bruits de couloirs’ concernant un éventuel changement de contrôle sont alimentées par l'âge avancée des dirigeants dont le président Jean-François Hénin. Il reste en effet, l'actionnaire de référence de l'entreprise avec 23,6% du capital. Alors, quoi de mieux pour aiguiser l’appétit d'investisseurs ou industriels étrangers ? En février dernier, l’indonésien Pertamina avait indiqué avoir eu des marques d’intérêt pour la junior pétrolière. En novembre 2012, des rumeurs faisaient état d’un éventuel rachat de Maurel et Prom par le chinois Sinopec. Quelques mois auparavant, des informations de presse faisaient état d’un intérêt très prononcé de Royal Dutch Shell envers la société indépendante française. Dans le passé, c’était l’italien Eni qui n’était pas indifférent au dossier. Les deux propositions ont été purement rejetées. Concernant la rumeur Royal Dutch Shell, il n’y a pas de fumée sans feu. Le PDG du groupe pétrolier avait déclaré dans une interview accordée l’année dernière que « L'avenir le plus probable pour Maurel et Prom est de s'adosser à un autre groupe ou d'être racheté dans le sens où une société de la taille de Maurel et Prom a peu de chances de rester indépendante longtemps ».
L'avis de MonFinancier :
Le titre du groupe tout de même a profité de récentes rumeurs d'OPA par le groupe Royal Dutch Shell puisqu’il s’est s’apprécié de 30% depuis son point bas de juin sur les 10 euros pour revenir sur les 13 euros. Mais on est encore loin des plus des plus hauts de Juin/ Juillet 2011, période à laquelle Maurel et Prom oscillait autour des 17 euros. Le titre est encore mal valorisé avec un PER de 12 fois les résultats estimés pour 2013. Positif… Pour retrouver notre conseil sur le dossier ici