Dans son dernier flash marché, Fidelity se penche sur le « séquestre ». Mais au fait qu'est-ce que le « séquestre » ? La société de gestion nous donne quelques éléments de réponses.
Le « séquestre » ou la « séquestration » est une série de réductions obligatoires des dépenses publiques et de défense afin de réduire le déficit fédéral aux Etats-Unis. Ces coupes doivent être appliquées automatiquement et sans distinction, sans tenir compte de leur impact sur les citoyens ou sur la croissance du PIB américain. Ce dispositif a été créé dans le cadre de la loi de contrôle du budget de 2011 (Budget Control Act, BCA), également connue sous le nom de compromis du plafond de la dette. Fidelity explique que le séquestre est la solution ultime quand ni les Républicains, ni les Démocrates ont échoué à trouver un accord concernant le plafond de la dette.
La société de gestion souligne le « séquestre » n'est pas sans conséquence sur le fonctionnement du gouvernement. Dans se contexte, il peut cesser de fonctionner (shutdown) car il n'y aura plus de fonds suffisants pour payer certains salaires. Elle précise également que ce phénomène de « séquestre » n'est pas nouveau avec 17 interruptions du gouvernement depuis 1976. La dernière (et la plus longue) s'est produite en 1995. Cette interruption avait duré 21 jours. Cette même situation avait été évitée à la dernière minute en 2011.
Pour l'ensemble du « séquestre » 2013, le chiffre avancé est de 85 milliards de dollars tandis que le total des réductions des dépenses atteindra 1 200 milliards de dollars d'ici 2021. Fidelity précise qu'il ampute les budgets de la défense et hors défense de 42,7 milliards de dollars et pour l'essentiel concerne les dépenses discrétionnaires. Cela représente près de 2,4 % des dépenses totales. Il se répartit entre les charges (dépenses engagées) et les ouvertures de crédit (nouvelles dépenses). Par conséquent, le « séquestre » ne représente que 44 milliards de dollars de charges réelles pour 2013.
Contrairement à l'agitation entourant le « mur budgétaire », la société de gestion indique que le « séquestre » fait peu de bruit, notamment parce qu'il n'inclut pas de hausses d'impôts et que, par conséquent, son impact est moins immédiat. Parmi les secteurs les plus touchés par le « séquestre » figurent la défense et la santé.
Le Pentagone est en effet première ligne de cette cure d'amaigrissement budgétaire alors qu'il est confronté aux réductions de dépenses les plus sévères de son histoire (25 %). La société de gestion prévient que ces coupes sombres menacent de fragiliser fortement le dispositif de défense des États-Unis. « Au lieu de cibler les postes de dépenses inutiles et ruineux, comme le F-35, ou de réduire ses effectifs (les frais liés au personnel sont exclus de la « séquestration »), tous ses programmes devront subir des réductions de dépenses. » explique Fidelity. Concernant la santé, Fidelity souligne qu'il y a des acteurs qui peuvent profiter du « séquestre » Les pressions accrues sur les coûts devraient en effet bénéficier aux sociétés qui permettent de réaliser des économies, comme les gestionnaires de remboursements pharmaceutiques (Express Scripts) et Managed Medicaid.
Au niveau de l'économie américaine, la société de gestion estime que l'ensemble du « séquestre » devrait coûter 0,5 % du PIB total qui s'élève fin 2012 à 15 800 milliards de dollars. Certains États souffriront davantage que d'autres, en fonction de la part que tiennent les subventions fédérales dans leurs recettes. Mais elle ne croit pas à un scenario de récession à double creux de l'économie américaine.
Avec l'entrée en vigueur du « séquestre », les États-Unis se trouvent à nouveau dans une impasse politique. Cependant, tout comme pour le « mur budgétaire », nous avons été surpris par l'optimisme manifesté par les marchés malgré des décisions politiques décevantes. Certains secteurs, comme la défense, pourraient connaître des difficultés en fin d'année, quand les effets des réductions des dépenses se feront pleinement ressentir. » explique Adrien Brass, gérant de FF America Fund