Derrière un fonds, il y a un gérant. La phrase paraît bateau au premier abord mais un fonds ne se fait pas tout seul. Il y a un pâtissier derrière pour que le soit le plus goûtu possible.
Comme je vous l'avais dit avant, Fidelity Patrimoine est plus une pièce montée qu'un fondant au chocolat qu'on peut faire en deux temps trois mouvements chez soi ! Une douceur tellement complexe par le nombre d'ingrédients qu'il était inconcevable que le pâtissier ne soit pas de talent. Je me suis aventurée à lui demander son secret. Ouvrir un pan de sa vie à une parfaite inconnue peut être gênant. Et mon intuition était la bonne, David n'aime pas avoir les projecteurs braqués sur lui. Après une brève hésitation, il commença à se livrer. Pourtant ma question était loin d'être la plus indiscrète…. Comme un sportif, il a dû avoir les meilleurs entraineurs pour arriver à un tel degré de maitrise. On ne devient pas Directeur Général de la société de gestion basée à Paris par hasard. Le parallélisme s'arrête là. Je suis une ex-sportive de haut niveau, tout est derrière moi… « Les performances passées ne préjugent en rien des performances futures », c'est ce que je lisais souvent quand j'ai commencé à plonger mon nez dans les fonds, à l'aube de mon parcours initiatique. C'est un peu mon passé sportif. Explosif au début et puis à la fin… rien ne va plus, les jeux ont été faits.
David au contraire, c'est une sorte de marathonien de la gestion d'actifs. Le parcours est classique, bon élève, on lui a montré le chemin de la prépa après le Bac. Moi, je n'ai même pas ce précieux sésame… Et comme il a gardé son statut de très bon élève, il a réussi à intégrer l'ENSAE, l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique. Une école faite pour les matheux qui ont une sensibilité économique m'a-t-il lancé. Il m'a également expliqué que contrairement aux écoles d'ingénieurs, cette école était plus ouverte au niveau des débouchés mais aussi répondait bien à son intérêt pour l'économie. Au sortir de sa formation, il a atterri chez la Société Générale en tant qu'économiste. De ce que j'ai compris c'est un peu un baromètre des marchés, il dit où investir en fonction de l'économie mais pas que… En fonction du risque du pays aussi. Après cette expérience chez les Rouge et noir (on ne parle ni des équipes de Toulon, ni de Toulouse…), il a enchainé à la Caisse des Dépôts et encore dans une autre grande banque française la BNP. Cette fois ci, il a tourné un peu le dos à la macroéconomie pour se diriger vers les actions. Et c'est la où il m'a dit apprécier le « coté gestion. » C'est qu'en « en sell side » il ne vendait que des idées. Frustrant non ? Alors pour faire ses armes dans « la gestion », il a été faire un tour du coté d'Indocam, plus connu aujourd'hui sous le nom d'Amundi, en tant que stratégiste actions. Puis Fidelity l'a contacté. Ils cherchaient un allocataire d'actifs pour donner une nouvelle impulsion à Fidelity Patrimoine enfin… Fidelity Gestion Equilibre. Avec un tel bagage, Fidelity s'est dit que David était l'homme de la situation pour dépoussiérer feu Fidelity Gestion Equilibre. Rien que le nom, ça fait un peu fonds pépère. Pour le rendre plus excitant, il a donc ajouté des ingrédients comme le cash et les matières premières. C'est donc lui le papa de Fidelity patrimoine. Derrière un fonds, il y a un gérant. Et derrière un gérant, il y a un homme. Alors creusons un peu plus ce côté… Il me dit aimer les voyages, le cinéma. Mais ne rien y fait ! Se livrer est un exercice difficile… Il se définit comme quelqu'un de normal. Bref, trêve de digressions… Cette modestie des plus sincères m'impressionne voire me désarçonne alors qu'il gère près de 400 millions d'euros d'encours ! Je n'en saurai pas plus. Mais c'est assez pour me rendre compte du rôle important qu'il tient au sein de Fidelity. Tellement important qu'il prend part au moins une fois au comité de gestion qui réunit tous les gérants de Fidelity basés dans les quatre coins du monde…
