Mercredi 10 juillet

J’aime bien utiliser la métaphore du gâteau pour désigner un fonds. Sans cette image qui peut paraître basique, je pense que je n’aurais pas compris le mécanisme d’un fonds. Maintenant, c’est à mon tour de faire de même. Depuis que je commence à comprendre ce produit, j’utilise frénétiquement le gâteau pour faire ma savante… quitte à paraitre lourde. Je mets surement la dose en crème pâtissière. Pas bon à l’approche des vacances d’été…

Pour qu’il soit le plus goûtu possible, le pâtissier doit choisir les meilleurs ingrédients ! Mais comment un gérant arrive à trouver les ingrédients qui feront du gâteau, le meilleur gâteau de sa catégorie ? Celui qui le distingue d’un truc immonde en supermarché, d’un met plus raffiné acheté place de la Madeleine. Je ne ferai pas de pub… Toujours en mode « investigation », j’ai eu l’opportunité de suivre un gérant actions. Comme son ombre… Je fais quelques infidélités à David, mais c’est pour la bonne cause. Pour vous révéler, sans pour autant faire de la prestidigitation-je suis une ancienne sportive-comment un gérant sélectionne les valeurs qu’il incorpore dans son portefeuille. Nos deux missions sont quelque peu identiques. Lui est à la quête de la valeur qui va, à ses yeux, générer de la performance… Moi, je suis en quête de savoir.

Son terrain de jeu est un grand open space avec ses acolytes autour. Histoire d’avoir des idées qui lui viennent de partout. J’étais impressionné. Mais ce sentiment n’a duré quelques secondes, je me suis aussitôt ressaisie animée par l’envie de savoir comment un gérant choisi ses bolides de course. Les yeux rivés sur son écran, il-à ce que j’ai compris-cherche des valeurs qui à ses yeux sont pas chères et qui ont un beau potentiel. Comme un sac qu’on convoite et qu’on espère qu’il soit soldé à 50%. Et une fois par semaine, une valeur qui respecte les critères de recherche peut lui faire les yeux doux, parée de ses plus beaux atours. Certains analystes peuvent faire la queue pour lui refourguer leur valeur adorée. Ils vont vendre leur idée, usant de leur bagout pour faire plier le gérant et mettre le titre dans son panier. Un peu comme un enfant qui tanne sa mère pour mettre le paquet de bonbon dans son caddie. Et au final, elle cède… On a tous vu cette scène ou fait une scène pour avoir ce qu’on veut… Et manque de pot pour eux, les gérants ont tous été analystes avant… Donc, ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces. D’où viennent les idées des analystes ? Ils font pas mal de « roadshows », des réunions investisseurs à ce que j’ai compris, pour avoir des informations complémentaires sur les sociétés. Suivre le flux d’information des sociétés, au jour le jour, ce n’est pas (non plus) au gérant de s’en occuper, c’est plutôt à l’analyste. Mais le gérant peut aller voir l’analyste dès qu’il est intéressé par une valeur ou qu’une attire son attention. Mais gare à l’enquêteur, il doit rendre des comptes rapidement, c'est-à-dire… à la fin de la journée maximum.

Le gérant n’a plus qu’à récupérer les informations et charge à lui d’aller plus loin quitte à titiller les sociétés qu’il souhaite couvrir. Il rencontre 3 à 4 sociétés par semaine soit en physique ou soit par téléphone. Il fait aussi beaucoup de conférences. Il y a beaucoup d’interactions avec le management des sociétés. Il n’y a pas qu’avec les sociétés qu’il chasse qu’il a des contacts. Une fois tous les quinze jours, pendant une heure, il revêt son costume de représentation pour expliquer ce qu’il fait aux clients institutionnels. Mais les autres heures, il passe à l’action. Quand même… Avec les données glanées par les analystes, il fixe des objectifs de cours pour ensuite construire son portefeuille. Sans prendre des risques inconsidérés… Pour être le plus raisonnable possible, il a recours à un système de gestion de risques. A chaque fois qu’il veut introduire une nouvelle valeur, il peut simuler pour voir l’impact de cette valeur dans son portefeuille. Un titre avec un fort béta par exemple, (un titre qui a une forte corrélation avec son marché de référence) va changer la dynamique et la physionomie de ce portefeuille. Le grand gâteau doit être équilibré, sans que le goût d’un ingrédient soit trop prononcé sous peine… d’être régurgité immédiatement.

Alors, il faut équilibrer le portefeuille avec des valeurs défensives afin de ne pas prendre des risques inconsidérés. Le pâtissier, au gré de la conjoncture soit macroéconomique ou au regard des données propres à une société, modifie la recette et ses ingrédients (les positions actions, monétaires, obligataires …). Il ne fait pas de trading sur les résultats mais ces derniers confortent son opinion sur les titres qu’il a en portefeuille. Soit renforcer ou alléger leur position. Une fois cette étape de franchie, le gérant va pouvoir placer l’ordre et les traders, les yeux rivés sur leurs multiples écrans, vont pouvoir prendre le relais. Le gérant sait ce qu’il fait et où il va, le trader va prendre au pied de la lettre ses recommandations : voici l’objectif de cours, voici le moment d’achat ! Le trader ne peut pas prendre de libertés. Pour autant, le gérant n’est pas pris d’une frénésie acheteuse. Ce n’est pas à chaque fois qu’il regarde une valeur qu’il se dit qu’il va l’acheter immédiatement. Il passe au crible 10 voire 15 valeurs par semaine… Et au final, seule une parvient à sortir indemne du contrôle de sécurité. Elle fait partie des élues et figure donc dans l’équipe type « portefeuille. »

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