Le rebond des marchés actions en juillet a conforté Fidelity dans son exposition sur cette classe d’actifs, explique David Ganozzi dans le dernier reporting du fonds Fidelity Patrimoine. Il estime en effet que les turbulences survenues entre fin mai et fin juin « ont fait long feu », comme prévu. « Le rebond des indicateurs économiques en juillet confirme que l’économie mondiale est toujours en bonne voie de redressement, confortant ainsi notre stratégie d’investissement axée sur les actifs dynamiques. » avance-t-il.
« L’annonce de la fin de la politique expansionniste de la Fed, en vigueur depuis le déclenchement de la crise financière, avait commencé à inquiéter les investisseurs fin mai. Ce sentiment s’est exacerbé en juin à tel point que la Banque centrale américaine se devait de clarifier ses intentions si elle ne voulait pas voir l’inquiétude se muer en panique. C’est désormais chose faite puisque la Fed a rassuré sur le fait que la normalisation de sa politique ne sera pas brutale, mais se fera en fonction de l’amélioration de la conjoncture au second semestre. » commente le gérant du fonds.
Cette conviction forte sur le front des actions est confortée par des indicateurs économiques rassurants de part et d’autre de l’Atlantique. Le pilote du fonds prend en exemple le rebond de l’indice ISM manufacturier qui est ressorti à 55,4 en juillet, alors qu’il évoluait sous la barre des 50 depuis le printemps. Surtout, précise David Ganozzi, il touche, à cette occasion, un plus haut depuis avril 2011.
Il n’y a pas que les Etats-Unis qui sont sur la « voie du redressement », les « nouvelles les plus prometteuses » viennent en effet d’Europe, pourtant la seule zone à encore être en récession. Le gérant du fonds met en perspective ses propos avec l’enquête PMI du mois de juillet qui a ainsi « confirmé une amélioration de la conjoncture européenne pour la première fois depuis deux ans. »
En revanche, Fidelity ne constate aucune « amélioration notable du côté des émergents. » « Alors que les bonnes nouvelles se multiplient du côté occidental, les économies émergentes semblent rester quelque peu en marge de cette amélioration. » remarque David Ganozzi. La première concernée de ce décalage est la Chine, l’empire du Milieu « continue de montrer des signes de ralentissement. » Une situation qui est décrite de paradoxale par Fidelity alors que le pays est le premier exportateur mondial et ne paraît pas profiter de l’embellie conjoncturelle aux Etats-Unis. David Ganozzi avance quelques éléments d’explication. Selon lui, les « changements politiques et les évolutions économiques et financières en cours constituent manifestement un frein à la croissance chinoise - même si celle-ci demeure conséquente. » Il s’interroge sur l’ampleur de ce mouvement.
Ainsi, Fidelity a affiné son allocation par zone géographique. En effet, le ralentissement économique des pays émergents, au premier rang, la Chine et la zone Asie-Pacifique, a amené la société de gestion à réduire légèrement son exposition à ces pays - respectivement à 2,8% et 1,1% du portefeuille. Et cet arbitrage a donc été réalisé au profit des Etats- Unis (13,9%) mais surtout de la zone euro à 16,6% contre 16,2% fin juin.
Sur le front des actions, la société de gestion estime payante son maintien d’une surexposition sur cette classe d’actifs. Elle explique que les marchés actions ont effacé en grande partie la baisse du mois précédent, rassurés par le message de la Fed et encouragés par les signaux conjoncturels aux Etats-Unis et en Europe. « Les marchés américains se sont même payé le luxe de toucher de nouveaux plus hauts historiques !
Ce rebond conforte bien entendu notre surexposition sur cette classe d’actif. Les perspectives de croissance sont propices à alimenter les bénéfices des entreprises dont la valorisation est, par ailleurs, loin d’être excessive. » ajoute le gérant du fonds.
La société de gestion porte toujours sa préférence sur les actions américaines et japonaises (au détriment des valeurs européennes et émergentes), les mieux placées pour bénéficier des vents porteurs de la reprise mondiale.
Du côté des obligations, le fonds Fidelity Patrimoine reste globalement neutre sur cette classe d’actif. La remontée des taux longs depuis le début du printemps incite la société de gestion à la « plus grande prudence » sur ce type de taux pour lequel elle maintient une sous-pondération. A contrario, elle conserveune préférence pour les obligations à haut rendement (high yield) plus à même de profiter de l’amélioration actuelle de la conjoncture. Ce positionnement se fait au détriment du cash qui apparaît aux yeux de Fidelity toujours le moins attractif et sur lequel il reste sous-exposé.
Quant aux matières premières, le fonds Fidelity Patrimoine reste sous-exposé aux matières premières. La société de gestion estime que ce positionnement s’est révélé une fois encore pertinent au regard de la baisse continue de cette classe d’actif sur le mois de juillet. D’après Fidelity, seuls les métaux « industriels » sont les plus à mêmes de profiter d’un effet cyclique propre à la reprise économique.
Après les signaux très encourageants des dernières semaines, Fidelity juge le risque de mauvaises surprises sur les perspectives de croissance relativement limité. La société de gestion continue cependant de suivre de près l’évolution de la conjoncture dans les pays émergents. La communication de la Banque Centrale américaine sera également surveillée par ces soins, Fidelity n’exclut pas des nouvelles tensions sur les marchés obligataires.