Mercredi 12 février

L’euro redonne du terrain alors que la BCE envisage "sérieusement" d'adopter un taux de rémunération des dépôts négatif, selon Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, dans un entretien accordé à Reuters.

Trimestre après trimestre, les membres de la BCE répètent inlassablement que la banque centrale dispose encore d'une marge de manœuvre pour stimuler la reprise de la zone euro dans un contexte de croissance atone. De plus, les perspectives d’inflation restent faibles après qu'elle soit tombée à seulement 0,7% en décembre, un niveau historiquement bas, très éloigné du seuil des 2% fixé par la BCE.

Parmi les instruments possibles figurent le programme OMT, c’est à-dire les rachats d'actifs sur le marché secondaire. Or, ce programme avant d’être mis en œuvre, doit être jugé constitutionnel par la Bundesbank, la banque centrale allemande. Mais les sages allemands ont préféré renvoyer devant la cour de justice européenne la question. Autrement dit, le programme OMT est encore loin d’être opérationnel.

L’autre solution envisagée, c’est l'adoption d'un taux de rémunération des dépôts négatif. Cette dernière mesure reviendrait à faire payer les banques pour déposer des fonds auprès de l'institution de Francfort. L'adoption d'un taux négatif aurait l’avantage d’inciter les banques ayant déposé des fonds auprès de la facilité de dépôt de la BCE à réinjecter leurs liquidités excédentaires dans l'économie de la zone euro car elles devront payer pour déposer leurs liquidités auprès de la BCE. Un taux négatif permettrait ainsi de doper le crédit délivré par les banques commerciales, aux particuliers, ce qui soutiendrait la consommation, et donc la croissance.

Car la reprise reste très fragile dans l’union monétaire, comme en témoigne la rechute de la production industrielle en décembre. Selon Eurostat, elle a fléchi de 0,7% en décembre, ce qui suggère que si l'économie de l'union monétaire a probablement progressé au dernier trimestre de 2013, cette expansion est restée faible. Trop faible.

L’euro accuse le coup. Il redonne 0,38% face au dollar, se négociant sous la barre des 1,36$, à 1,3579$. Il recule par ailleurs de 0,46% face au yen, à 102,44 yens.

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