Le marché n’est pas tendre avec Vivendi .Et il le fait savoir. Le groupe de médias et de télécoms cède du terrain sur le CAC, les investisseurs sanctionnent des résultats annuels courts, l’absence d’informations quant aux perspectives 2014 mais aussi le manque d’indications sur le dividende, qui offre à l’accoutumée un copieux rendement.
Depuis deux ans, SFR cause énormément de tort à Vivendi. L’opérateur au carré rouge a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires en baisse de 9,6%, à 10,2 milliards d’euros, pénalisé par l’impact des baisses de prix liées à la pression concurrentielle qui fait rage dans le secteur des télécoms, notamment depuis l’arrivée de Free Mobile en janvier 2012. Le revenu moyen par client mobile (Arpu) a plongé de 15%, à 24,1 euros par mois contre 28,3 euros en 2012, et le nombre de clients s’est contracté 2,7% à un peu moins de 14,56 millions. Malgré les efforts entrepris par SFR pour contenir ses coûts, la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Le résultat opérationnel ajusté de l’opérateur recule de 20,6% à 2,433 milliards d’euros. Pour rappel, SFR et Bouygues Telecom ont signé le 31 janvier 2014 un accord stratégique de mutualisation de leurs réseaux dont les synergies ne sont attendues qu’à partir de 2017.
Mais quant à l’avenir de SFR, c’est silence radio. Un mutisme qui a été source de déceptions chez les investisseurs. La veille pourtant, on pensait en savoir un peu plus sur la cession de l’ex vache à lait de Vivendi. Une vente à Numéricable serait dans les clous tout comme une prochaine introduction en Bourse, prévue pour le début de l'été. Concernant la première option, Vivendi a coupé court à la rumeur et a reconnu avoir été approché par Altice en vue d’un rapprochement entre SFR et Numericable mais ajoute que le groupe n’a reçu aucune offre formelle. « Le Conseil de Surveillance de Vivendi se prononcera en temps utile, le cas échéant, » a déclaré Vivendi.
Ainsi, le chiffre d'affaires 2013 du groupe de médias et de télécommunications s’est contracté de 2% à 22,135 milliards d’euros. Le résultat net ajusté s’est inscrit en baisse 9,7% sur un an, à 1,54 milliard d'euros. C’est légèrement mieux que les 1,45 milliard d’euros attendus. Le résultat net part du groupe passe de179 millions d'euros à 1,967 milliard d'euros, gonflé par la cession, finalisée en octobre dernier, de 85% de la participation de Vivendi dans Activision Blizzard pour 8,2 milliards de dollars en numéraire. La vente du studio a permis de compenser la dépréciation de l’écart d’acquisition relatif à SFR. Elle a également permis au groupe de réduire sa dette à 11,1 milliards à fin 2013. Elle devrait s'établir à 6,9 milliards d'euros après la finalisation de la cession de Maroc Telecom, « prévue prochainement. »
En revanche, le groupe n’a pas été bavard sur ses perspectives 2014. Ni sur ce qu’il allait faire du trésor de guerre de 10,4 milliards d’euros, que le groupe devrait encaisser après les cessions de ses parts dans Activision Blizzard et Maroc Telecom. Et le marché, le fait payer cash...