Face à l'escalade de la crise en Ukraine, les marchés financiers paniquent. La bourse moscovite vient de clôturer sur un repli de 10,79% (pour le Micex) et de 12,01% pour le RTSI.
Cette fuite des capitaux fait plonger le rouble à des niveaux jamais vus, ce qui a contraint la banque centrale à procéder dans l’urgence à une hausse de son taux directeur pour tenter de calmer le jeu et d’assurer "la stabilité financière".
L'euro, qui volait déjà de record en record face à la monnaie russe ces dernières semaines, a dépassé pour la première fois le seuil des 50 roubles, atteignant 51,20 roubles. Idem pour le dollar qui est monté jusqu'à 37 roubles, franchissant pour la première fois son record datant de la crise de 2009.
Face à cette tempête financière, la banque centrale n’a eu d’autre choix que de procéder à une hausse "temporaire" et spectaculaire de son taux directeur à 7%, contre 5,5% auparavant. "La décision est destinée à contrer les risques qui sont apparus concernant l'inflation et la stabilité financière, liés à une hausse de la volatilité ces derniers temps sur les marchés financiers", a expliqué la Banque de Russie, qui ne devait initialement pas se réunir avant le 14 mars.
Mais outre l’escalade de la crise ukrainienne, les investisseurs s'inquiètent avant tout des répercussions d'une faillite de l’Ukraine sur la Russie, notamment sur le secteur bancaire russe qui subirait alors de lourdes pertes. Car le scénario d’une faillite de l’Ukraine s’est renforcé ce week-end. Pour preuve, une équipe d'experts du Fonds monétaire international (FMI) se rendra en Ukraine du 4 au 14 mars pour évaluer l'économie et engager des négociations sur un plan de sauvetage financier.
A la demande des autorités, une mission dirigée par Nikolaï Gueorguiev sera présente en Ukraine à partir du 4 mars pour évaluer "la situation économique actuelle" et "aborder les réformes qui pourraient servir de bases à un programme" d'aide, a expliqué Jérôme Vacher, représentant du FMI en Ukraine, dans un communiqué.