L’industriel allemand Siemens pourrait soumettre une offre sur Alstom dès cette semaine. C’est le branle-bas de combat à l’Elysée. François Hollande a convoqué le chef du gouvernement, Manuel Valls, ainsi que les ministres Arnaud Montebourg (Economie) et Ségolène Royal (Energie).
Il s'agit de "faire le point sur l'ensemble du dossier", alors que le groupe français fait l'objet d'une offre de reprise partielle par l'américain General Electric et que l'allemand Siemens est également sur les rangs et pourrait déposer dès cette semaine une offre concurrente.
Le conseil d'administration d'Alstom s'est de son côté donné jusqu'à la fin mai pour étudier des offres de rachat, tout en marquant sa préférence pour les 12,35 milliards d'euros mis sur la table par General Electric
Siemens de son coté examine "activement" les comptes d'Alstom, a indiqué une source proche du groupe allemand, sans confirmer des informations de presse selon lesquelles Siemens déposerait dès la semaine prochaine une offre ferme "Dans les derniers jours, Siemens a mis le pied sur l'accélérateur", en privilégiant "le schéma d'une alliance", a toutefois confirmé une autre source proche du dossier.
Dans une proposition préliminaire, le groupe allemand a évalué entre 10,5 et 11 milliards d'euros le portefeuille énergie d'Alstom et proposé de lui céder en plus la plupart de ses activités de transport et de prendre une participation ne dépassant pas à terme 19% dans le nouvel Alstom recentré sur le transport. L'hypothèse d'une entrée de l'Etat au capital d'Alstom après la vente de sa branche énergie, est également évoquée.
Car de fait, le gouvernement pèse de tout son poids dans ce dossier, en s'efforçant de favoriser des alliances plutôt qu'une simple acquisition et de préserver les intérêts industriels de la France. De quoi soulever des mécontentements chez nos voisins d’outre-Atlantique, comme en témoigne les pressions du lobby du patronat américain qui a estimé que le décret pris par la France pour encadrer le rachat d'entreprises stratégiques comme Alstom relevait en partie du "protectionnisme" et n'améliorait pas la "compétitivité" du pays.
"On ne peut pas accepter qu'une entreprise aussi importante du point de vue énergétique (...) aussi importante du point de vue des transports (...) soit ainsi mise à l'encan sans que les intérêts stratégiques de la France ne soient respectés", a réaffirmé hier soir le ministre des Finances Michel Sapin.
Le titre Alstom était particulièrement entouré à la bourse de paris. Le titre signe la meilleure performance et s’adjuge 2,78%, à 28,88 euros.