On savait que le fossé entre le traitement réservé aux entreprises du CAC 40 et celui réservé aux PME était différent. Mais le rapporteur général du budget, Gilles Carrez, livre aujourd'hui des chiffres hallucinants sur la différence de traitement fiscal.
Présentation du rapport Carrez aujourd'hui qui dénonce l'inégalité devant l'impôt entre les PME et les grands groupes
Halleluia! Il était temps. Il était temps que quelqu'un s'attaque enfin à un des problèmes majeurs de l'économie Française. La différence de traitement entre les PME et les grands groupes et notamment le CAC 40. Différence de traitement fiscal bien sûr mais pas seulement. Différence également de rapport aux banques et même au gouvernement. Cela fait des années qu'on nous endort avec la convergence avec l'Allemagne mais l'Allemagne elle concentre tous ses efforts sur ses PME et ses ETI, ses entreprises de Taille Intermédiaire, en France on concentre tous les efforts sur les grandes banques et les grands groupes.
Gilles Carrez parle de 20% d'écart entre le taux d'imposition des PME et des groupes du CAC 40
Les chiffres sont tout simplement hallucinants. Malgré des milliards de profits, les entreprises du CAC 40 n'ont payé en moyenne que 86 millions d'euros d'impôts en moyenne par an. c'est-à-dire zéro ou presque. Et qu'on ne nous avance pas l'argument classique qui consiste à dire qu'elles paient peu d'impôts en France parce que leur activité est devenue de plus en plus internationale. Ramené à leur chiffre d'affaires en France, l'impôt payé est de 0.4%. Et pendant ce temps, les PME et les ETI se battent avec leurs impôts, avec leurs banques et avec la pression administrative. On savait qu'il y avait un traitement à deux vitesses mais le fossé est encore plus spectaculaire que ce qu'on imaginait.
Et pourtant les entreprises du CAC 40 ne font rien d'illégal pour échapper à l'impôt
Tout d'abord je dois dire qu'il faut se réjouir que les entreprises du CAC fassent des profits records. Tant mieux. Mais il faut rappeler que les créations d'emplois en France, viennent exclusivement ou presque des PME et des ETI. Et que ces entreprises n'ont pas de filiales à l'étranger dans des pays plus favorables fiscalement ou des paradis fiscaux où loger leurs profits et échapper à l'impôt. Le traitement des PME en France est totalement inégalitaire. Et cette inégalité s'est accrue au fil des années. Il est temps que cela change.