D’Henry Ford à Bill Gates. Rien qu’à l’évocation de l’ex-patron de Microsoft, tous les regards se portent logiquement vers la Silicon Valley ou de son petit nom, la ‘Valley‘, lieu mythique qui se situe au sud de la péninsule de San Francisco, en Californie. Ce petit bout de terre est passé en quelques décennies d’une « vallée des délices du cœur » connue pour ses vergers et ses vignes, à la «vallée du silicium », symbole des industries de l’électronique et de l’informatique et surtout de la réussite entrepreneuriale à l’américaine. Cette partie des Etats-Unis est tellement puissante que si elle accédait à l’indépendance, elle constituerait la douzième puissance mondiale.
Le garage, le grenier à talents
C’est simple. Sans Apple ou Microsoft, notre mag’ n’existerait probablement pas. Qui s’imaginerait aujourd’hui se passer d’ordinateurs, téléphones mobiles, de tablettes tactiles ou encore des réseaux sociaux ? Pas grand monde...Comment ces outils se sont-ils imposés décennies après décennies dans notre quotidien ? Il faut tout simplement remonter... aux années 30. C’est un professeur d’ingénierie électrique de l’université de Stanford, Frederick Terman, qui, lassé de voir ses élèves s’exiler sur la côte Est, a persuadé 2 étudiants en phase de création d’entreprise de rester en Californie. Et ces deux disciples ne sont tout autre que William Hewlett et David Packard, qui fonderont la société Hewlett-Packard, le fabricant d’ordinateurs. Leur première entreprise est créée en 1938, dans un garage à quelques kilomètres de San Francisco avec seulement 538 dollars en poche.
La marche à l’innovation s’engage vraiment après-guerre avec les grands programmes militaires qui furent lancés dans cette région, motivés par la guerre froide et la nécessité de mieux communiquer, plus vite et plus sûrement. Avec l’invention du circuit intégré et l’exposition de l’électronique grand public, les entreprises se multiplient. Gordon Moore, co-fondateur d’Intel invente le microprocesseur en 1971. Cette même année, Steve Jobs et quelques amis étudiants se lancent dans la version simplifiée
d’un ordinateur. Le premier ordinateur « Apple » était né, dans un garage lui aussi. Entre 1974 et 1984, dix-huit firmes furent lancées dans la Silicon Valley par d’anciens cadres de Hewlett-Packard. Parmi celles-ci, on retrouve Microsoft créé par Bill Gates et Paul Allen en 1975. La Silicon Valley était en pleine ébullition. Les années 90-2000 marquèrent d’ailleurs le point culminant de cette effervescence. Elles ont été émaillées par la démocratisation d’Internet et l’engouement pour les « nouvelles technologies » avec le boom des start-ups.
Le Nasdaq, indice phare de ces valeurs, accueillait en son sein pléthore d’entreprises qui parfois n’étaient que des coquilles vides. Rien que l’évocation d’un .com leur donnait de la valeur. Mais la bulle était tellement grosse que son éclatement leur a été fatal, sous la pression de la remontée des taux d’intérêt à long terme à partir de mars 2000. Les lendemains de fête furent douloureux, cette bulle s’est étendue à l’ensemble des bourses mondiales, provoquant une récession économique de ce secteur et de l’économie en général. À partir de 2010, on recommence à accorder de l’importance aux activités qui touchent à Internet, entre autres suite à l’ascension fulgurante de Facebook. Plus généralement, on parle des réseaux sociaux, nouveaux outils du nouveau Web. On parle alors de Web 2.0 et de médias sociaux, des outils comme Facebook, Twitter, LinkedIn. Dans cette continuité Facebook entre en Bourse en mai 2012 et marque le début des grands débats sur l’éclatement d’une seconde bulle Internet. De nombreux spécialistes refusent toute comparaison avec la bulle de 2000.
Le modèle économique des sociétés qui entrent en Bourse est devenu plus robuste. Fini, les entreprises sans chiffre d’affaires, sans client et sans modèle économique, même si de nombreuses ne sont pas encore rentables...
Jeunes pousses et compagnie(s)
Pour donner aux sociétés technologiques et aux valeurs de croissance un cadre boursier clair, le Nasdaq a été créé en 1971 par l’association des courtiers américains (National association of Securities Dealers). Cet indice boursier réunit tout le gotha des sociétés technologiques mondiales. On a même vu récemment la société Criteo choisir de s’expatrier et devenir ainsi la première entreprise française à se faire coter au Nasdaq depuis Business Objects en 1994. Dès sa création, le Nasdaq comptait dans ses rangs pas moins de 2 500 sociétés cotées.
Apple, Microsoft ou Intel ont fait leurs premiers pas sur un marché financier qualifié de seconde zone. A l’époque, la création du Nasdaq passe pratiquement inaperçue. Mais il a fallu que jeunesse se passe et en quarante ans, le Nasdaq est désormais le plus grand marché boursier américain après celui de Wall Street, en misant principalement sur les secteurs des nouvelles technologies.
Parmi celles-ci, comment ne pas évoquer les Apple ou les Microsoft ? En 1975, quand Bill Gates et Paul
Allen fondent Microsoft, ils font le pari d’une future démocratisation des PC. Ils créent alors un système d’exploitation léger, peu cher et réalisé rapidement. Au même moment, Steve Jobs et Steve Wozniak ont la même vision mais avec une cible plus élitiste.
Ainsi est née la si célèbre rivalité entre ces deux visionnaires, et sans qui les Google, Amazon ou Facebook n’auraient pas existé. Google, le colosse de l’internet, est aujourd’hui l’une des marques les plus connues au monde en s’imposant comme un standard de la recherche de « l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile. » Pari réussi, Google gère des milliards de requêtes de recherche quotidiennes et fait partie, avec Apple, Facebook et Amazon.com, des « Big Four » d’Internet.
Créée en juillet 1994, Amazon.com a été introduite en bourse au Nasdaq en juin 1997. De tous les sites pionniers du Net, qui ont survécu à l’éclatement de la bulle en 2000, il ne reste plus que Yahoo!, eBay et donc Amazon.com, l’inventeur du commerce en ligne qui était quasiment inexistant à l’époque. Tout comme Amazon, Facebook peut se prévaloir d’avoir été à l’origine d’une révolution sur le net mais surtout à l’origine d’un véritable phénomène de société. Deuxième site le plus visité au monde après Google, le réseau social a attendu 2012 pour se faire coter sur le Nasdaq. Malgré une introduction en Bourse qui a failli tourner au fiasco, Facebook est valorisée aujourd’hui plus de 180 milliards de dollars.
Ces sociétés font désormais partie de l’ordre établi tellement elles sont ancrées dans notre quotidien. Et d’autres ont pris le relais. Ce sont les valeurs du secteur des « sciences de la vie ». Portées par les espoirs de nouveaux traitements et l’intérêt des grands laboratoires pharmaceutiques, de nombreuses sociétés de recherche médicale ont tenté l’aventure boursière à l’instar de Biogen Idec, Mylan, ou l’israélien Teva.
Mais il y a d’autres valeurs de croissance à la réussite aussi remarquable, mais plus discrète vue de ce côté de l’Atlantique comme Starbucks, la célèbre chaîne de cafés devenue en quelques années omniprésente dans les grandes villes américaines mais aussi à l’international. Depuis son introduction en Bourse sur le Nasdaq en 1992 à 0,66 dollar, Starbucks cote actuellement à proximité des 80 dollars. Soit une progression vertigineuse de 11 566% ! Ça fait cher le café...
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